Titre | Le pari de la justice | |
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Auteur | Renoux Thierry S. | |
Revue | Pouvoirs | |
Numéro | no 99, 2001/4 La nouvelle Ve République | |
Page | 87-100 | |
Mots-clés (matière) | Cinquième République constitution droit constitutionnel histoire justice pouvoir judiciaire | |
Mots-clés (géographie) | France | |
Résumé |
Ce qui a le plus changé depuis 1958 et marque la distance qui sépare le texte de la Constitution de la Ve République avec la vie politique est sans aucun doute, dans la dernière décennie, la « montée en puissance » de la justice dans la société française. Le socle de toute démocratie d'opinion est par définition l'adhésion des citoyens à une forme de vérité sociale. Cette vérité, au-delà de l'affirmation d'une vérité politique ou légale, exige désormais une vérité judiciaire. Si la place de la justice dans la société a changé, il n'en va pas de même de son statut constitutionnel écrit, c'est-à-dire de la place de la justice dans l'État. Une Constitution, c'est d'abord et avant tout une pratique. Et la réforme peut-être la plus ardue à entreprendre est précisément d'infléchir, de corriger cette pratique. Restaurer la justice dans l'État, c'est rétablir confiance et respect mutuel entre le monde politique et le corps judiciaire. La circonstance que les trois pouvoirs se contrôlent réciproquement n 'est que chose naturelle, sans marquer ni supériorité hiérarchique ni surcroît de légitimité, laquelle a beau être politique ou juridique, élective ou constitutionnelle, les trois pouvoirs remplissant leur office et le peuple, seul souverain incontesté, tranchant en dernier ressort. Tel est ainsi le bel enjeu offert au constitutionnaliste en campagne : faire en sorte, dans un souci de liberté, de ne pas mettre la couronne au greffe, mais aussi faire en sorte, dans un souci d'égalité, de ne soustraire quiconque à la justice. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Undoubtedly, the main change since 1958 has been the growing role of the judiciary in French society during the last decade, which underlines the distance between the text of the Constitution of the Fifth Republic and French political life. The basis of a democracy of opinion is, by definition, the adhesion of the citizens to a form of social truth. Beyond the affirmation of a political or legal truth, it now also requires a judicial truth. If the role of the judiciary in society has changed, such is not the case of its written constitutional status, i.e., its place within the state. A Constitution is first and foremost a practice, and the most difficult reform is precisely to reorientate or to correct this practice. To restaure the judiciary within the state means to restaure mutual respect and confidence between the political and the judicial spheres. The fact that the three branches of power mutually control one another is only natural ; it does not indicate any hierarchical superiority or any added legitimacy, be it political or judicial, elective or constitutional ; the three branches of power fullfill their office and the people, as the only undisputed sovereign, decides in the last resort. Such are the stakes for the campaigning constitutionalist : with a concern for liberty, to see to it that he does not give too much power to the judiciary and, with a concern for equality, to see to it that he does not shield anyone from justice. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POUV_099_0087 |