Titre | La Russie et l'Arctique . Enjeux géostratégiques pour une grande puissance | |
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Auteur | Marchand Pascal | |
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est | |
Numéro | no 1066, mars-avril 2008 Le Grand Nord russe | |
Page | 6-19 | |
Mots-clés (géographie) | Arctique Russie Sibérie | |
Mots-clés (matière) | économie régionale gaz géopolitique industrie nucléaire pétrole port ressources naturelles | |
Résumé |
Pendant la période tsariste,
l'Arctique, où la présence russe
n'était que sporadique, fit l'objet
de nombreuses expéditions. Avec
l'arrivée au pouvoir des bolcheviks, différents projets de domination de la nature virent le jour
dans ces espaces arctique et sub-arctique, appelés «Grand Nord».
Dans les années 1930, à la suite
de la découverte de ressources
minières, les premiers «peuplements» furent composés de
déportés du Goulag. Avec la
guerre froide, l'Arctique acquit
également une fonction stratégique avant de devenir, notamment la Sibérie occidentale,
l'Eldorado pétrolier et gazier de
l'ère soviétique. Par ailleurs, les
ambitions maritimes sont à l'origine de l'essor d'une flotte de
pêche industrielle et de la marine
de guerre. Après l'éclatement de
l'URSS, la recherche de la rentabilité, dans la nouvelle Russie,
pose la question de la viabilité
des activités dans un environnement extrême. Avec la fin de la
guerre froide, la dimension stratégique s'étant estompée pour un
temps, les effectifs de la marine
de guerre ont fondu et les subventions ont été drastiquement
réduites. Salaires majorés, primes
et avantages en nature ne sont
plus qu'un lointain souvenir et
les «colons» ont massivement
quitté le Grand Nord. Toutefois,
au tournant du siècle, la situation
a de nouveau changé. L'Arctique
s'affirme comme région d'avenir
pour la production d'hydrocarbures tant sur la terre ferme qu'en
mer et c'est sur ces ressources
que la Russie compte pour
conserver sa place de producteur
de premier plan. Les gisements
«super-géants» de gaz, dont la
mise en exploitation se fera à
partir de 2010, représenteraient
50 ans de la production russe
actuelle. D'autres champs restent
à prospecter, notamment dans
les terres arctiques orientales de
Magadan et de la Tchoukotka.
Quoi qu'il en soit, la mise en
valeur du Grand Nord implique
un renforcement de la présence
humaine et une intensification
de la circulation sur les voies terrestres. C'est dans ce contexte
qu'il convient de placer la question de la dorsale de Lomonosov
que la Russie considère comme
un prolongement du plateau de
la Sibérie occidentale. Affirmation contestée par les Etats riverains du cercle polaire, qui ne
souhaitent pas voir la Russie
étendre de plus de 1 million de
km² sa zone de souveraineté sur
les ressources sous-marines. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Russia and the Arctic
Geostrategic Issues
for a Great Power
During the Czarist period, when
Russian presence was only sporadic, many Arctic expeditions
took place. When the Bolsheviks
came to power, various projects
aimed at harnessing nature in the
Arctic and sub-Arctic, called the
“Far North,” were undertaken.
With the discovery of mineral
resources during the 1930s,
the first “settlements” which
consisted of deportees from the
Gulag were founded. During
the cold war, the Arctic also
acquired a strategic function
before becoming, as is the case
of Western Siberia in particular,
a Soviet era oil Eldorado. Maritime ambitions also resulted in
the creation of an industrial
fishing fleet and a navy. After
the collapse of the USSR and the
new Russia's quest for profitability, the viability of activities
in an extreme environment was
questioned. As the cold war
ended, the strategic dimensions
were of less concern for some
time, naval manpower declined,
and subsidies drastically reduced.
Increased wages, bonuses and
advantages in kind are now a
distant memory and there has
been a mass exodus of “settlers”.
However, the situation changed
once again at the turn of the
century. The Arctic has a future
as a land and sea oil producer,
and Russia hopes that these
resources will enable it to maintain its position as a leading
producer. The “super-giant” gas
fields which will come into
operation in 2010 could equal 50
years of the current Russian output. There are more fields to
prospect, in particular in the
Eastern Arctic regions of
Magadan and Chukotka. In all
events, the development of the
Far North requires a greater
human presence and intensified
land traffic. The issue of the
Lomonosov ridge, which Russia
considers to be a prolongation of
the Western Siberian plate, should
be placed within this context.
This is contested by the countries bordering the Arctic Circle
which do not wish to see Russia
extend its zone of sovereignty on
underwater resources by over
one million square kilometres. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_066_0006 |