Titre | La Route maritime du Nord. Les promesses d'une seconde vie | |
---|---|---|
Auteur | Thorez Pierre | |
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est | |
Numéro | no 1066, mars-avril 2008 Le Grand Nord russe | |
Page | 48-59 | |
Mots-clés (géographie) | Arctique Russie Sibérie | |
Mots-clés (matière) | bateau économie collectiviste gaz main d'oeuvre mer pétrole port ressources naturelles transport maritime | |
Résumé |
La navigation sur l'océan
Arctique, sur les quelque 14 000
km séparant la mer de Barents
du détroit de Béring est le
moyen le plus économique,
sinon le seul, d'accéder aux vastes
territoires du nord de la Russie.
Ceux-ci sont en effet particulièrement riches en hydrocarbures
(35 % des réserves mondiales) et
en minerais de toutes sortes et
sont à même de jouer un rôle
déterminant sur les plans stratégique et militaire. Les autorités
soviétiques l'ont bien compris et
ont décidé, au début des années
1930, d'aménager la Route
maritime du Nord (Sevmorput)
pour les navires marchands, qui
est ouverte toute l'année, depuis
1978, dans sa partie occidentale
jusqu'à Dikson, aux bouches de
l'Ienisseï. A la fin des années
1980, l'URSS disposait sur cette
voie de 350 navires de charge de
classe glace, à coque renforcée,
et de 16 brise-glace au long cours,
dont 8 à propulsion nucléaire ;
durant cette décennie, le trafic a
culminé à 7 millions de tonnes,
en dépit des grandes difficultés
que soulève la navigation sur
une mer englacée la majeure
partie du temps. Mais l'effondrement du système soviétique et
la fin des subventions budgétaires ont engendré une profonde
récession : la flotte se réduit
désormais à une soixantaine de
navires de classe glace et seuls
6 brise-glace sont en service,
la moitié de la cinquantaine de
ports, construits pendant la
période soviétique, ne sont plus
utilisés, le trafic maritime atteint
au maximum 3,5 millions de
tonnes, les bases militaires ont
été démantelées, les villes se
sont vidées de leur population...
Ayant pris conscience que la
mise en valeur du Grand Nord
était l'un des maillons lui permettant de s'affirmer en tant
que grande puissance, Moscou a
entrepris notamment de redynamiser l'activité sur la Route
maritime. Si sa gestion a été
confiée à un organisme public, le
gouvernement a décidé d'associer au financement de son développement les entreprises utilisatrices, les armateurs et les régions
concernées. En effet, pour réussir
à porter le trafic à 10-15 millions
de tonnes à l'horizon 2015-2020, bien des efforts vont
devoir être déployés, notamment
pour accroître et moderniser les
infrastructures portuaires, ainsi
que la flotte marchande. Par
ailleurs, la levée des restrictions
toujours imposées aux navires
étrangers devrait donner un coup
d'accélérateur au transit international. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
The Northern
Sea Route
Hopes for a New Life
Navigating the Arctic Ocean
between the 14,000 kilometers
separating the Barents Sea from
the Bering Strait, is the most
economic and perhaps the only
way to reach the vast territories
of northern Russia. These are
particularly rich in oil (35 % of
world reserves) and ores of all
kinds and also play a crucial role
in strategic and military planning.
This was well understood by the
Soviet authorities who decided
in the early 1930s to refurbish
the North Sea route (Sevmorput),
open year round since 1978, in
the west to Dikson and the
mouth of the Yenisei River, for
the merchant marine. At the end
of the 1980s, the USSR counted
350 ice class cargo vessels with
reinforced hulls, and 16 long-haul
ice-breakers, including 8 nuclear
powered ; the traffic culminated
in 7 million tons during this
decade, despite the difficulties in
navigating a sea iced-over for
most of the time. However, the
collapse of the Soviet system
and the end to budget subsidies
created a deep recession : the
fleet is now reduced to around
sixty ice class vessels and only
6 ice-breakers are in service,
half of some fifty ports constructed in the Soviet era are no longer in use, sea traffic reached at
most 3.5 million tons, military
bases were dismantled and the
cities emptied of their population. Aware that the development
of the Far North was one of the
vectors enabling it to continue as
a great power, Moscow has
endeavoured to revive activity
on the sea route. Management
was entrusted to a public agency,
but the government is allowing
client companies, ship owners
and the regions involved to participate. Much effort will be
required to bring traffic to 10-15
million tons by 2015-2020,
in particular by increasing and
modernizing harbor infrastructures, as well as the merchant
fleet. In addition, the lifting of
the restrictions still imposed on
foreign ships should give impetus
to international transit. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_066_0048 |