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Titre Le rapport au passé en Roumanie. Entre lustration et frustrations
Auteur Ursachi Raluca
Mir@bel Revue Le Courrier des Pays de l'Est
Numéro no 1066, mars-avril 2008 Le Grand Nord russe
Page 80-88
Mots-clés (matière)accès à l'information archives communisme loi mémoire
Mots-clés (géographie)Europe Roumanie
Mots-clés (organismes)Union européenne - U.E.
Résumé L'ouverture des archives de la police politique communiste, la Securitate, suscite, au sein de la classe dirigeante roumaine, d'incessants affrontements dont la virulence révèle la force des réseaux d'influence qui, dès que Nicolae Ceausescu a été écarté (décembre 1989), ont eu tôt fait de se retisser et de barrer la route à un examen critique du passé, à la révélation des persécutions commises durant cette période et surtout à l'identification de leurs responsables. L'adhésion de l'UE une fois acquise, la Cour constitutionnelle a décidé, en janvier 2008, de déclarer la loi instaurant le Conseil national d'étude des archives de la Securitate (fin 1999) inconstitutionnelle, au moment même où celui-ci prenait enfin possession des documents. Outre le fait que la Cour, elle-même, comprend des juges susceptibles d'être désignés comme anciens collaborateurs ou ex-officiers de la Securitate, cette politique dite d'ouverture des archives apparaît viciée depuis sa conception car s'appuyant sur une loi qui, après avoir été rendue pour partie inopérante par le Parlement, a ensuite été modifiée (2006) par l'actuel gouvernement. S'ajoutent à ces péripéties législatives, le caractère délibérément amputé et désordonné des archives transférées seulement en 2005, ainsi que le mode de désignation politique de l'organisme directeur du Conseil (un collège de 11 membres), dont les «verdicts» ont trop souvent obéi à d'obscures manipulations ou règlements de compte du moment. Chargée en échéances électorales (locales en juin, législatives à l'automne), l'année 2008 verra-t-elle le Parlement élaborer et voter un nouveau texte plus crédible et plus efficace ?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Rumania's Relations with the Past Between Lustration and Frustrations Opening the files of the Securitate, the communist political police, has led to unceasing confrontations within the Rumanian ruling class, whose virulence reveals the power of the circles of influence which, once Nicolae Ceausescu gone (December 1989), quickly recouped and worked to bar the path to a critical examination of the past, the revelation of persecutions during this period and especially the identification of those in charge. Once EU membership obtained, the Constitutional Court declared the law creating the National Council for Studying the Archives of the Securitate (at the end of 1999) unconstitutional in January 2008, at the moment it had finally gained possession of the documents. In addition to the fact that the Court includes judges likely to be named as former collaborators or ex-officers of Securitate, this policy, known as the opening of the files, appears vitiated as it is based on a law which after having been rendered partially inapplicable by the parliament was then amended (2006) by the current government. To add to these parliamentary vicissitudes, are the deliberately incomplete or disordered files, which were only handed over in 2005, as well as the politics involved in nominating the Council's leadership (a college of 11 members) whose “verdicts” too often reveal obscure manipulations or a settling of the scores of the day. With numerous elections in the offing (local in June, legislative in the autumn) will Parliament elaborate and vote a more effective and credible text in 2008 ?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_066_0080