Contenu de l'article

Titre La Transnistrie. Politique de légitimité d'un Etat de facto
Auteur Parmentier Florent
Mir@bel Revue Le Courrier des Pays de l'Est
Numéro no 1061, mai-juin 2007 La Russie dans la mondialisation
Page 69-75
Annexes Bibliographie
Mots-clés (matière)Etat identité nationale indépendance nationale légitimité pouvoir politique situation politique système politique vie politique
Mots-clés (géographie)Moldavie
Résumé Ce territoire, jusque-là sans existence réelle sinon géographique, d'environ 4 000 km2, peuplé de 555 000 habitants (Moldaves, Russes et Ukrainiens), situé à l'est de la Moldavie, avec le Dniestr comme «frontière» naturelle et accolé à l'Ukraine, ne manque pas de singularités au sein du continent européen : dès septembre 1990, il proclamait son indépendance et son attachement à l'URSS, qui éclata ensuite. S'ensuivit un conflit armé qui fit 1 000 victimes, entre l'armée moldave et les milices sécessionnistes russophones, épaulées par la 14e armée russe, stationnée en Transnistrie, où elle est d'ailleurs toujours. Ces dernières eurent le dessus et depuis, les négociations sur son statut continuent, son indépendance n'ayant été reconnue par aucun pays, pas même la Russie. Cette entité, avec à sa tête un Président plusieurs fois réélu, Igor Smirnov, souvent accusé de népotisme, s'est dotée de tous les attributs d'un Etat et tente de forger une identité nationale pour justifier son existence, au-delà de sa réputation de carrefour de la contrebande et des trafics en tous genres (armes ou êtres humains). Dans cette quête, tous les moyens sont bons, y compris la manipulation par les médias ou l'émergence, décidée en réalité d'en haut, d'une société civile. La dernière tentative d'auto-légitimation fut le référendum, illégal, de septembre 2006, qui approuva à plus de 90 % l'indépendance, la non-appartenance à la Moldavie et le projet de rattachement à la Russie. Mieux dotée du temps de l'URSS que le reste de la Moldavie, la Transnistrie possède quelques entreprises industrielles, un bon réseau de transports et des ressources hydrauliques, tout en menant des activités commerciales, pas toujours légales, mais fructueuses. Quant à la vie politique, elle est concentrée entre les mêmes mains que la vie économique, malgré un certain pluralisme, en fait de façade. Dans ces conditions, on peut se demander si les élites transnistriennes n'ont pas plutôt intérêt au maintien du statu quo, qui leur permet de ne rendre de comptes à personne.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Transnistria Policy of Legitimacy in a de facto State This land, whose only real existence has up to now been geographic, of approximately 4.000 km², with a population of 555.000 (Moldavians, Russians and Ukrainians), located in the east of Moldova with the Dniestr as its natural “border” and adjacent to the Ukraine, is in many ways unique on the European continent. In September 1990, it proclaimed independence and its loyalty to the USSR, which sub-sequently collapsed. This was followed by an armed conflict which caused 1,000 casualties between the Moldavian army and militias of Russian-speaking secessionists, shouldered by the Soviet, then Russian, 14th Army stationed in Transnistria, where it remains to this day. Since then, the latter have taken control and statute negotiations continue as no nation, not even Russia, has recognized it independence. The territory, governed by President Igor Smirnov, re-elected several times and often accused of nepotism, now has all the earmarks of a nation and is endeavouring to forge a national identity to justify its existence, beyond its reputation as a crossroad for contraband and trafficking of all kinds (weapons or human beings). To this end, all means are acceptable, including media manipulation or the emergence, in reality decided at the top, of a civil society. The last attempt at legitimacy was the September 2006 illegal referendum with over 90 % in favour of independence, secession from Moldova and a project for joining the Russian Federation. Better developed than the rest of Soviet-era Moldova, Transnistria has some industrial companies, a good transport network and hydraulic resources, with profitable, if not always legal, business. Political power is in the same hands as economic power, despite a façade of pluralism. Under these conditions, it may be asked whether the Transnistrian élites do not have an interest in maintaining the status quo which ensures that they are accountable to none.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_073_0069