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Titre Ukraine 2006. De bons scores économiques en dépit d'une cohabitation à couteaux tirés
Auteur Dubien Arnaud, Duchêne Gérard
Mir@bel Revue Le Courrier des Pays de l'Est
Numéro no 1059, janvier-février 2007 La Russie et les autres pays de la CEI en 2006
Page 30-49
Annexes Bibliographie, Chronologie, Tableaux
Mots-clés (matière)croissance économique élections législatives gouvernement politique budgétaire politique étrangère politique monétaire pouvoir politique relations économiques situation économique situation politique vie politique
Mots-clés (géographie)France Russie Ukraine
Mots-clés (anthropo)Iouchtchenko (Viktor) Loukachenko (Alexandre)
Résumé Organisé quinze mois après l'élection présidentielle qui a porté Viktor Iouchtchenko au pouvoir, le scrutin législatif du 26 mars 2006 a marqué le début d'un nouvel acte dans la crise politique ouverte en janvier avec le limogeage du gouvernement Ekhanourov par le Parlement. Si les trois partis ayant soutenu la «révolution orange» détiennent ensemble la majorité des sièges, ils sont cependant trop divisés pour constituer une coalition. Leur échec sera consommé quand, début juillet, l'un d'entre eux, le Parti socialiste, rejoint le camp adverse, mené par le Parti des régions, grand vainqueur des élections. Son leader, Viktor Ianoukovitch, forme alors un gouvernement de cohabitation avec le parti pro-présidentiel. Mais ce fragile compromis ne résistera pas aux coups fourrés de part et d'autre et, en novembre, celui-ci quittera la coalition, entraînant le départ des ministres proches du chef de l'Etat. Au nombre des principaux désaccords figure l'orientation prooccidentale que V. Iouchtchenko souhaitait conserver en politique extérieure, son domaine réservé, quitte à prendre quelque distance avec la Russie. Mais c'est le chemin inverse qui est finalement emprunté : «pause» dans le rapprochement avec l'Otan, mollesse des négociations avec l'UE, mais reprise de relations cordiales avec Moscou. Curieusement, et alors que tous les observateurs s'attendaient au pire, ces turbulences politiques n'ont guère affecté l'activité économique. Bien au contraire, avec un taux de 7 % en 2006, la croissance se situe en bonne place dans le palmarès ukrainien. Certes, ce résultat tient en partie à une conjoncture internationale particulièrement favorable, marquée par la hausse des cours mondiaux des produits sidérurgiques (43 % des exportations totales) et un afflux notable d'investissements étrangers. Mais il s'explique bien plus encore par le dynamisme de la consommation et de l'investissement domestiques, lui-même impulsé par les politiques budgétaire (maintien d'un relatif équilibre des finances publiques) et monétaire (notamment baisse des taux d'intérêt et augmentation spectaculaire du crédit bancaire) menées dans la continuité par deux gouvernements que a priori tout opposait.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Ukraine Good Economic Results despite a very «Tense» Cohabitation Organized fifteen months to the day after the presidential election which carried Viktor Yushchenko to power, the March 26,2006 legislative elections marked a new, even more dramatic turn of events in the political crisis, beginning with Parliament's January ousting of the Ekhanurov government. After this, even if the three parties which supported the “orange revolution” hold the majority of seats, they are now too divided through personal as well as ideological infighting to be able to form a coalition government. This failure was confirmed with the early July defection of the Socialist Party to the opposition camp of the Party of Regions, the victor of the legislative elections. Its leader, Viktor Yanukovich, formed a government of cohabitation with the pro-presidential party. This delicate compromise could not withstand backhanded attacks from both sides and in November Our Ukraine left the coalition resulting in the departure of ministers close to Victor Yushchenko. Among the main causes of disagreement between the parties is the head of state's pro-Western stance in terms of foreign policy, even if this means taking distance from Russia. In the end, the opposite path was taken with a “pause” in the rapprochement with NATO, a slowdown in EU negotiations and the resumption of cordial relations with Moscow. Curiously, despite observers' fears for the worst, this political turmoil has had little effect on the country's economic development. On the contrary, at 7 % for the entire year, growth is comparably favourable in the Ukraine. This is, admittedly due to the particularly favourable international economic situation, marked by a rise in global steel product prices (43% of total exports) and a considerable surge in foreign investments. This is, however, to an even greater extent due to dynamic domestic consumption and investment, itself brought on by budgetary (maintenance of a relative balance in public finances) and monetary (in particular, lower interest rates and a spectacular increase in bank credits) policies, maintained by two governments to which a priori all were opposed.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_071_0030