Contenu du sommaire : La Russie et les autres pays de la CEI en 2006

Revue Le Courrier des Pays de l'Est Mir@bel
Numéro no 1059, janvier-février 2007
Titre du numéro La Russie et les autres pays de la CEI en 2006
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Avant-propos - p. 3 accès libre
  • Russie 2006. Entre dérive politique et succès économiques - Daucé Françoise, Walter Gilles p. 6-29 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Si les assassinats de personnalités, dont celui de la journaliste Anna Politkovskaïa qui a particulièrement frappé les esprits, notamment dans les pays occidentaux, ont été nombreux en 2006, ils ne doivent pas occulter les actes de violence quasi quotidiens à l'encontre d'Africains, d'Asiatiques et, surtout, de Caucasiens, qui firent une quarantaine de morts et bien des blessés. Face à cette montée inquiétante de la barbarie, la mollesse de la réaction de la société civile et, plus encore des autorités, en dit long sur la dérive politique que connaît le pays. Certes, le pouvoir ne peut être tenu pour directement responsable du développement des mouvements xénophobes, mais il favorise manifestement la diffusion d'une idéologie patriotique aux relents nationalistes qui, de fait, sous-tend un certain nombre de mesures prises à l'encontre des étrangers, même quand ils sont citoyens de l'une des ex-républiques soviétiques. Outre la préférence nationale, le nouveau concept de «démocratie souveraine», que cherchent à accréditer des proches de V. Poutine, légitime l'adoption de nouvelles restrictions au pluralisme politique, avec une réorganisation des systèmes électoral et partisan, ainsi qu'avec la «normalisation» de la situation en Tchétchénie, qui passe par des alliances contestables. Une telle évolution est, certes, critiquée sur la scène internationale, mais généralement du bout des lèvres, par des Etats dont les intérêts réclament une bonne entente avec la Russie. Cette dernière l'a d'ailleurs bien compris, qui fait des hydrocarbures qu'elle possède en abondance une arme de sa diplomatie, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de sa zone d'influence. Plus généralement, la bonne santé de son économie conduit à passer sur ses écarts à l'égard de la démocratie. Avec une croissance de 6,8 % sur les dix premiers mois de 2006 et des «excédents jumeaux», de 8,6% du PIB (en janvier-octobre) pour le budget fédéral et de 10% pour la balance des transactions courantes, elle dispose en effet d'atouts incontestables sur les marchés mondiaux. Mais le modèle rentier, qui a fait la preuve de son efficacité dans ce pays, semble être aujourd'hui à bout de course. Le défi est donc lancé aux autorités d'en concevoir un nouveau, s'appuyant, cette fois-ci, sur la demande intérieure, mais néanmoins à même de continuer à assurer une croissance forte et durable.
    Russia Between Political Drift and Economic Success While the assassination of known persons, such as the journalist Anna Politkovskaya which came as a shock for many, particularly in the West, were numerous in 2006, they should not obfuscate the daily acts of violence against Africans, Asians and, especially, Caucasians, which accounts for forty dead and many casualties. The laxity of civil society and, to a greater degree, the government with regard to this rise in barbarism, says a great deal about the political drift which this country is experiencing. Admittedly, the government cannot be held directly responsible for the development of xenophobic movements, but it is obviously aiding a patriotic ideology with nationalist overtones which, in effect, underlies the measures taken against foreigners, even if these be citizens of a former Soviet republic. In addition to national preferences, the new concept of “sovereign democracy” countenanced by some of V. Putin's close relations lends legitimacy to the adoption of new restrictions on political pluralism, with a reorganization of the electoral and partisan systems, as well as a “normalization” of the Chechen situation, through suspect alliances. Such developments are, of course, encountering international criticism, albeit discreetly by countries whose interests require maintaining good relations with Russia. The latter, with its abundance of oil, has well understood this weapon of diplomacy within and outside its sphere of influence. More generally, with a sound economy, its disregard for democracy tends to be ignored. With 6.8 % growth over the first ten months of 2006 and its “twin surpluses”, a federal budget surplus at 8,6 % of the GDP and a 10 % surplus in current transactions, it enjoys irrefutable advantages in the world market. However, the rentier model, which demonstrated its effectiveness in this country, now seems to be coming to an end. The government now faces the challenge of finding a new one, this time based on domestic demand while ensuring strong and sustainable growth.
  • Ukraine 2006. De bons scores économiques en dépit d'une cohabitation à couteaux tirés - Dubien Arnaud, Duchêne Gérard p. 30-49 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Organisé quinze mois après l'élection présidentielle qui a porté Viktor Iouchtchenko au pouvoir, le scrutin législatif du 26 mars 2006 a marqué le début d'un nouvel acte dans la crise politique ouverte en janvier avec le limogeage du gouvernement Ekhanourov par le Parlement. Si les trois partis ayant soutenu la «révolution orange» détiennent ensemble la majorité des sièges, ils sont cependant trop divisés pour constituer une coalition. Leur échec sera consommé quand, début juillet, l'un d'entre eux, le Parti socialiste, rejoint le camp adverse, mené par le Parti des régions, grand vainqueur des élections. Son leader, Viktor Ianoukovitch, forme alors un gouvernement de cohabitation avec le parti pro-présidentiel. Mais ce fragile compromis ne résistera pas aux coups fourrés de part et d'autre et, en novembre, celui-ci quittera la coalition, entraînant le départ des ministres proches du chef de l'Etat. Au nombre des principaux désaccords figure l'orientation prooccidentale que V. Iouchtchenko souhaitait conserver en politique extérieure, son domaine réservé, quitte à prendre quelque distance avec la Russie. Mais c'est le chemin inverse qui est finalement emprunté : «pause» dans le rapprochement avec l'Otan, mollesse des négociations avec l'UE, mais reprise de relations cordiales avec Moscou. Curieusement, et alors que tous les observateurs s'attendaient au pire, ces turbulences politiques n'ont guère affecté l'activité économique. Bien au contraire, avec un taux de 7 % en 2006, la croissance se situe en bonne place dans le palmarès ukrainien. Certes, ce résultat tient en partie à une conjoncture internationale particulièrement favorable, marquée par la hausse des cours mondiaux des produits sidérurgiques (43 % des exportations totales) et un afflux notable d'investissements étrangers. Mais il s'explique bien plus encore par le dynamisme de la consommation et de l'investissement domestiques, lui-même impulsé par les politiques budgétaire (maintien d'un relatif équilibre des finances publiques) et monétaire (notamment baisse des taux d'intérêt et augmentation spectaculaire du crédit bancaire) menées dans la continuité par deux gouvernements que a priori tout opposait.
    Ukraine Good Economic Results despite a very «Tense» Cohabitation Organized fifteen months to the day after the presidential election which carried Viktor Yushchenko to power, the March 26,2006 legislative elections marked a new, even more dramatic turn of events in the political crisis, beginning with Parliament's January ousting of the Ekhanurov government. After this, even if the three parties which supported the “orange revolution” hold the majority of seats, they are now too divided through personal as well as ideological infighting to be able to form a coalition government. This failure was confirmed with the early July defection of the Socialist Party to the opposition camp of the Party of Regions, the victor of the legislative elections. Its leader, Viktor Yanukovich, formed a government of cohabitation with the pro-presidential party. This delicate compromise could not withstand backhanded attacks from both sides and in November Our Ukraine left the coalition resulting in the departure of ministers close to Victor Yushchenko. Among the main causes of disagreement between the parties is the head of state's pro-Western stance in terms of foreign policy, even if this means taking distance from Russia. In the end, the opposite path was taken with a “pause” in the rapprochement with NATO, a slowdown in EU negotiations and the resumption of cordial relations with Moscow. Curiously, despite observers' fears for the worst, this political turmoil has had little effect on the country's economic development. On the contrary, at 7 % for the entire year, growth is comparably favourable in the Ukraine. This is, admittedly due to the particularly favourable international economic situation, marked by a rise in global steel product prices (43% of total exports) and a considerable surge in foreign investments. This is, however, to an even greater extent due to dynamic domestic consumption and investment, itself brought on by budgetary (maintenance of a relative balance in public finances) and monetary (in particular, lower interest rates and a spectacular increase in bank credits) policies, maintained by two governments to which a priori all were opposed.
  • Biélorussie 2006 . Un pays sous pression - Bayou Céline p. 50-66 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Comme prévu, A. Loukachenko a été réélu le 19 mars 2006 pour un troisième mandat, avec un score typiquement soviétique de 82,6 % des voix, rehaussé par certaines irrégularités. Il n'avait pas ménagé ses efforts pour dominer la scène politique et évincer une opposition qui eut à peine le temps de s'organiser. Largement incarnée par A. Milinkevitch, elle a eu bien des difficultés à se faire entendre, face à la répression, mais aussi en raison de divisions internes. Face à cette mascarade électorale, la communauté internationale a eu beau tenter de protester et de pratiquer une politique de sanctions, celles-ci semblent avoir eu assez peu d'effets. L'impuissance des Etats-Unis et de l'Union européenne à exercer une pression politique ne leur laisse que le champ économique, bien qu'il affecte plus la population que l'appareil gouvernemental. Le Président biélorussien a eu beau jeu, alors, de nier tout isolement international de son pays, multipliant les accords avec des pays tiers, du Soudan à la Corée du Nord et de Cuba à l'Iran... Pouvant se targuer de résultats économiques brillants, notamment dans le secteur social qui lui assure indéniablement le soutien d'une partie de la population, il n'avait jusque-là aucune raison de lancer des réformes structurelles vraisemblablement douloureuses. Mais le refroidissement des relations avec Moscou, lié aux deux crises, gazière puis pétrolière de décembre 2006, ont révélé le véritable talon d'Achille d'A.Loukachenko. Une fois disparu le soutien financier de la Russie, assuré jusque-là par des prix au rabais sur les hydrocarbures, l'économie pourrait traverser une crise sans précédent. Depuis lors, il a procédé à une sidérante volte-face, reconnaissant partager des valeurs communes avec l'Europe et multipliant les propositions de coopération avec l'Ouest.
    Belarus A Country under Pressure As expected, A. Lukashenko was re-elected to a third mandate on March 19 2006 with a typically Soviet score of 82.6 %, enlivened by some irregularities. He spared no effort to dominate the political scene and to oust the opposition which hardly had time to organize. Largely incarnated by A. Milinkevich, the latter found it difficult to make its voice heard through repression but also because of internal divisions. Faced with this electoral charade, the international community's attempts at protests and to implement sanctions seemed to have had relatively little effect. With the inability of the United States and the European Union to exert political pressure only economic pressure remains, although the impact of this is greater on the population than on the government. The Belarussian President was quick to deny the international isolation of his country, entering into agreements with other countries, such as Sudan, North Korea, Cuba and Iran. Able to pride himself on brilliant economic results, in particular in the social sector, which undoubtedly has ensured him the support of a part of the population, he has had no reason to launch any potentially difficult structural reforms. However, the cooling of the relations with Moscow, related to the oil and then the gas crisis of December 2006, revealed A. Lukashenko's true Achilles' heel. With the disappearance of Russia's financial support, which has until then been ensured by reductions on oil and gas prices, the economy could pass through an unprecedented crisis. He has since completely altered its stance, recognizing his common values with Europe and making numerous proposals for cooperation with the West.
  • Moldavie 2006. La contrainte russe - Bon Agnès p. 67-78 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Après l'espoir d'une amélioration, engendré en 2005 par un relatif apaisement politique et une plus grande implication de l'Union européenne, la situation de la Moldavie a de nouveau suscité, tout au long de l'année 2006, de vives inquiétudes. Jamais, depuis son accession à l'indépendance, elle n'avait semblé autant à la merci de la Russie. Celle-ci a usé sans coup férir de l'arme économique, que ce soit en matière énergétique avec la majoration brutale du prix de ses livraisons de gaz, ou commerciale, avec l'arrêt non moins abrupt de ses achats de viande et de vins (premier poste des exportations moldaves), provoquant une dégradation sans précédent des équilibres extérieurs, dans un pays dont le niveau de vie est déjà parmi les plus bas des pays de la CEI. Moscou entend ainsi peser de tout son poids sur l'avenir de la république autoproclamée de Transnistrie, dont les tendances séparatistes ont été nettement confortées par l'issue de plusieurs consultations électorales (élections législatives puis présidentielle, référendum sauvage sur l'indépendance). Affaiblie par le départ de deux de ses composantes, la majorité gouvernementale, emmenée par un Parti communiste lui-même en butte à une érosion de son audience, s'est employée, sans enthousiasme excessif, à satisfaire aux engagements souscrits dans le cadre de son Plan d'action signé avec l'UE en février 2005. Déterminée à s'impliquer plus avant dans le règlement du statut de la Transnistrie, cette dernière ne semble néanmoins pas en mesure, ni peut-être même prête, à soutenir économiquement un pays qui, depuis l'entrée de la Roumanie dans l'UE, est devenu pourtant une pièce maîtresse de sa Politique de voisinage.
    Moldova The Russian Constraint After some hopes of improvement in 2005 created by relative political peace and greater implication on the part of the European Union, Moldova's situation was again of great concern throughout 2006. Not since independence had it been so heavily at the mercy of Russia which did not hesitate to wield its economic weaponry. Whether in terms of energy with the brutal increase in gas prices or in terms of trade with the no less abrupt halt to meat and wine purchases (the top two Moldovan exports) the result was an unprecedented deterioration in the external positions in a country whose standard of living is already among the lowest in the CIS. Moscow thus hopes to weigh heavily on the future of the self-proclaimed Republic of Transnistria, whose separatist trends were strongly reinforced after several elections (legislative followed by presidential elections, and an unrecognized referendum on independence). Weakened by the departure of two of its components, the government majority, led by the Communist Party, its own electorate shrinking, endeavoured albeit unenthusiastically to fulfil commitments made within the context of the Action Plan entered into with the EU in February 2005. Determined to implicate itself in normalizing the status of Transnistria, the latter is not able or perhaps not prepared to economically support a country which, since Rumania's EU entry, nonetheless plays a key role in its Neighbourhood Policy.
  • Arménie 2006. Deux fers au feu - Kahn Michèle p. 80-93 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En cette année préélectorale, les partis se sont rangés en ordre de bataille en prévision des scrutins législatif de mai 2007 et présidentiel du début 2008. Si l'opposition demeure divisée, la coalition gouvernementale s'est trouvée déstabilisée par des dissensions en son sein. Les relations de l'Arménie avec l'Azerbaïdjan et la Turquie sont toujours bloquées par la non-résolution du conflit du Haut-Karabakh, en dépit des efforts des médiateurs internationaux. L'Arménie demeure un allié fidèle de la Russie et elle a obtenu de celle-ci un prix du gaz préférentiel, tout en perdant à cette occasion, il est vrai, son indépendance énergétique. Ses regards se tournent néanmoins aussi vers l'Ouest, avec la signature en novembre d'un Plan d'action, élément de la Politique européenne de voisinage et un rapprochement significatif avec l'Otan. Elle a obtenu une croissance économique à deux chiffres et la collecte des impôts s'est améliorée, mais le déficit du commerce extérieur s'est creusé et, si le gouvernement a tenu ses engagements concernant la réduction de la pauvreté, la corruption demeure omniprésente.
    Armenia Two Irons in the Fire In this pre-election year, the political parties are in battle formation with a view to the May 2007 legislative and early 2008 presidential elections. While the opposition remains divided, the government coalition was destabilized by internal dissension. Armenia's relations with Azerbaijan and Turkey remain at a stalemate because of the unresolved conflict in Upper Karabagh despite the efforts of international mediators. Armenia remains a faithful ally of Russia earning it preferential gas prices at the expense of losing its energy independence. It is looking to the West with the November signature of an action plan, an element in the European Neighbourhood Policy, and is moving closer to NATO. It has enjoyed double-digit growth and improved tax collection but the foreign trade deficit deepened and, while the government has kept its promises in terms of reducing poverty, corruption remains omnipresent.
  • Azerbaïdjan 2006. Croissance hors norme et consolidation du pouvoir - Mathey Raphaëlle p. 94-108 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le boom économique époustouflant redevable à une production pétrolière et gazière record (+ 47 % et + 20 %) qui, en 2006, a participé pour 90 % aux exportations, fait de la croissance de l'Azerbaïdjan l'une des plus élevées au monde : soit près de 30 % par rapport à 2005, ce chiffre impressionnant s'assortit cependant d'un taux d'inflation de 7 % à 10 % selon les sources, pointé du doigt par le FMI. Les nombreux investissements dans les infrastructures portuaires, routières et ferroviaires doivent concourir à une diversification bienvenue de la production industrielle qui, d'ores et déjà, attire des investisseurs de tous les horizons. L'acheminement du pétrole vers les marchés européens n'en demeure pas moins la priorité avec, notamment, en collaboration avec le Kazakhstan, la mise en service en 2006 de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC). Même si la part des Azerbaïdjanais vivant en deçà du seuil de pauvreté a diminué, les dividendes de la manne pétrolière demeurent accaparés par une classe dirigeante régentée d'une main de fer par le président Aliev. Atteintes croissantes aux libertés et musellement des médias n'ont pas empêché Washington de recevoir celui-ci en mai 2006, symbole d'une coopération accrue au grand dam de l'Iran, autre partenaire attitré, mais aussi de Moscou avec qui les liens se sont également resserrés, notamment sur les plans militaire et commercial, tout comme aussi avec l'Union européenne avec laquelle un Plan d'action a été signé en novembre 2006. Mais l'activisme diplomatique de partenaires surtout intéressés par la situation géostratégique et le pétrole du pays, pas plus que l'OSCE et les Nations unies, n'ont rien su faire pour désamorcer le contentieux sur le Haut-Karabakh, les relations avec l'Arménie demeurant des plus exécrables.
    Azerbaijan Exceptional Growth and a Reinforced Regime The exceptional economic boom due to record oil and gas output (+ 47 % and + 20 %) which, in 2006, accounted for 90 % of exports gives Azerbaijan one of the world's highest growth rates. Close to 30 % in 2006, this impressive growth is accompanied by a 7 % to 10 % inflation rate according to sources, which has attracted IMF criticism. Numerous investments in port, road and railway infrastructures are contributing to a welcome diversification of industrial output which is now attracting all types of investors. Oil shipments to European markets remain a priority, in particular, with the opening of the Baku-Tbilisi-Ceyhan (BTC) pipeline in 2006 in collaboration with Kazakhstan. While the number of Azerbaijanis living beneath the poverty line has decreased, oil revenues remain in the hands of the leadership which President Aliev controls with an iron fist. Increasing attacks on liberties and media censorship did not prevent his May 2006 visit to Washington, a symbol of increased cooperation to the great concern of Iran, another recognized partner, nor a strengthening of, in particular military and trade, relations with Moscow, as well as with the European Union with the signing of an Action Plan in November 2006. However, neither diplomacy on the part of its partners, above all interested in the geostrategic situation and the country's oil, nor the OSCE and the United Nations were able to diffuse the conflict over Upper Karabagh, and relations with Armenia remain execrable.
  • Géorgie 2006. De l'eau et du vin dans le gaz - Serrano Silvia, Kahn Michèle p. 109-123 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Exécrables est le mot qui convient le mieux pour qualifier les relations entre la Géorgie et la Russie tout au long de 2006. Cependant, on ne peut imputer uniquement à cette dernière le désenchantement qui règne dans le pays à l'égard des gouvernants. Si Moscou y teste une puissance qu'elle cherche par tous les moyens à retrouver, Tbilissi n'est pas avare de provocations de toutes sortes à l'égard de son puissant voisin. La Géorgie s'est rapprochée de Bruxelles avec la signature du Plan d'action, dans le cadre de la Politique européenne de voisinage, mais elle n'a pas avancé d'un pouce dans la voie de son adhésion à l'Otan. La croissance est toujours soutenue et le climat des affaires s'est amélioré, mais le pays subit le contrecoup des mesures de rétorsion de la Russie, qui a suspendu ses importations de produits agricoles, puis de vin et d'eau minérale, et enfin ses liaisons terrestres, maritimes, aériennes et postales. Elle a subi aussi l'augmentation du prix du gaz imposée par le monopole russe Gazprom, mais compte désormais diversifier quelque peu ses approvisionnements. Elle a signé avec l'Azerbaïdjan un accord énergétique allant dans ce sens.
    Georgia Water, Wine and Gas or the Grapes of Wrath Execrable is the word which best describes relations between Georgia and Russia in 2006. However, not only the latter can be blamed for the disenchantment which reigns in the country with regard to its leadership. While Moscow is testing the power which it is seeking through all means to regain, Tbilisi has shown no qualms in provoking its powerful neighbour. Georgia moved closer to Brussels with the signature of an Action Plan within the framework of the European Neighbourhood Policy, but has not moved an inch closer to NATO membership. Growth has been maintained and the business climate improved but the country is reeling from the side effects of Russia's retaliatory measures; a halt to agricultural produce imports, followed by wine and mineral water, and finally its land, sea, air and postal links. It was also subjected to increased gas prices imposed by the Russian Gazprom monopoly but is now endeavouring somewhat to diversify its suppliers. To this effect, it has signed an energy agreement with Azerbaijan.
  • Kazakhstan 2006. Luttes d'influence au sommet - Davenel Yves-Marie p. 126-144 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La prospérité a été au rendez-vous en 2006 avec une croissance du PIB de 9,3 %, principalement due aux revenus des hydrocarbures. Mais alors que l'industrie et surtout les services se développent, le monde rural stagne et les inégalités demeurent entre villes et campagnes et entre les régions. La scène politique a été particulièrement troublée par l'assassinat en février, d'un des leaders de l'opposition, autrefois proche du Président, Altinbek Sarsenbaiev, qui a mis au jour les contradictions internes et les luttes de clans au sein de l'élite politique et hypothéqué l'image de stabilité du pays. Les médias et l'opposition ont continué à être en butte au harcèlement incessant des autorités, amenant certains pays occidentaux à critiquer le régime en place, d'autant que le Kazakhstan a posé sa candidature à la présidence de l'OSCE en 2009. Sur le plan extérieur, un recentrage a été opéré avec certains pays de la CEI, en vue d'une intégration régionale encore plus forte, aux côtés de la Russie, dans le cadre notamment de la Communauté économique eurasiatique, sans pourtant remettre en cause la politique «multi-vectorielle», visant à un équilibre intelligent entre les grandes puissances régionales et internationales.
    Kazakhstan Struggles for Influence at the Top 2006 was prosperous with a 9.3 % rise in GDP, due mainly to oil revenues. While industry and, in particular, services developed, rural areas are stagnating and inequalities between cities, the countryside and the regions persist. The political scene was especially perturbed by the February assassination of an opposition leader, Altynbek Sarsenbayev, previously close to President, revealing the internal contradictions and infighting between clans of the political elite and tarnishing the country's image of political stability. Government harassment of the media and the opposition continued leading some Western countries to criticize the regime, all the more so as Kazakhstan has entered its candidacy for the 2009 OSCE presidency. In terms of foreign policy, it has refocused on some CIS countries with a view to even greater regional integration, including Russia, in particular within the context of the Eurasian Economic Community without, however, questioning the “multi-vectoral” policy aiming an intelligent balance between the great regional and international powers.
  • Kirghizstan 2006 - Cagnat René p. 145-157 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Malgré ses milliers d'ONG et ses très nombreux partis politiques, le Kirghizstan est une démocratie aux abois, avec, tout au long de 2006, un Parlement en perpétuelle ébullition et des crises à répétition, sur fond de règlements de comptes politico-mafieux. L'opposition patente entre le président Bakiev et le Premier ministre, F. Koulov, est venue encore aggraver ce climat, jusqu'à la démission de ce dernier, en janvier 2007. L'esprit de la «révolution des tulipes» et le climat de liberté qui régnait jusque-là dans ce pays ont par ailleurs amené certains pays voisins, mais aussi Moscou, à «s'ingérer» dans les affaires intérieures, à la faveur, il est vrai, de la lutte entre différentes factions et d'une situation très tendue dans le Sud, pauvre et à l'écoute d'un islam politique radical. L'opposition, regroupée dans une coalition forte de vingt partis et ONG, dite «Pour les réformes», a réclamé, entre autres, celle de la Constitution, et organisé pour cela une manifestation permanente «sous les yourtes». Si le texte est finalement amendé à la hâte, le Président sera très critique envers les députés, menaçant d'en appeler au Conseil de défense pour réfléchir «sur l'avenir de la nation». Un coin a été enfoncé dans la diplomatie pluri-vectorielle, avec un net rapprochement de la Russie et de la Chine, bien que la présence américaine sur la base de Manas demeure, moyennant désormais un loyer conséquent. Malgré ces remous, l'activité économique a enregistré des avancées que ne révèlent pas toujours les statistiques officielles, puisqu'elle est soutenue en grande partie par des opérations «souterraines» en plein essor, qu'accompagne une corruption à tous les niveaux.
    Kyrgyzstan Democracy under Threat Despite thousands of NGOs and its very many political parties, Kyrgyzstan is a democracy in danger, with a parliament in perpetual upheaval and repeated crises arising from political cum criminal infighting. The visible opposition between President Bakiev and Prime Minister F. Kulov, contributed to worsening the climate prior to the latter's resignation in January 2007. The spirit of the “tulip revolution” and the climate of freedom reigning until then encouraged some neighboring countries as well as Moscow “to interfere” with domestic affairs, abetting, in truth, the battling factions, the tense situation in the south, poor and receptive to radical political Islam. The opposition, united in a strong coalition of twenty parties and NGOs called “Movement for Reforms”, demanded, among other things, constitutional reform, organizing a permanent demonstration “under the yurts”. While the text was hastily amended in the end, the President was highly critical towards members of parliament, threatening to call in the Defense Council to reflect on the “future of the nation”. Inroads were made towards multi-vectoral diplomacy with the clear rapprochement between Russia and China, although the American presence in the Manas base continues, in exchange for substantial rent. Despite these movements, economic activity progressed although not always revealed by official statistics, as it is mainly supported by increased “underground” activities accompanied by corruption at all levels.
  • Ouzbékistan 2006. Sur la défensive - Kamenka Irène p. 158-174 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La politique de répression a trouvé en 2006, dans les ONG étrangères, de nouvelles cibles, venant s'ajouter à celles, habituelles, que sont les opposants, les médias ou les ministres et gouverneurs accusés de corruption, népotisme ou de mauvais résultats économiques. Ce fut une des réponses que donna le pouvoir aux condamnations et sanctions occidentales après la terrible répression de l'insurrection d'Andijan de mai 2005. Nombre d'ONG, le plus souvent anglo-saxonnes et dédiées au développement de la société civile, à l'éducation, à la défense des droits de l'homme, etc. ont été en effet priées de quitter le territoire, au motif qu'elles fomentaient le renversement du régime et, avec lui, d'Islam Karimov. Au pouvoir depuis 1991, grâce à certains subterfuges peu respectueux de la Constitution, il est en passe de briguer un autre mandat fin 2007, face à une opposition laminée. Dans le même temps, était menée une politique de «réappropriation» des richesses stratégiques (or, uranium, minerais, gaz), par ailleurs très rentables, au travers d'une loi rétroactive supprimant les exemptions fiscales et obligeant les investisseurs étrangers (notamment américains et présents depuis de nombreuses années) à payer d'importants arriérés d'impôts ou à jeter l'éponge. Ce mouvement est allé de pair avec un net resserrement des liens avec la Russie, premier partenaire commercial, via une alliance militaire, des accords de coopération énergétique, l'adhésion de Tachkent à la Communauté économique eurasiatique et à l'Organisation du traité de sécurité collective. Les relations se sont améliorées avec notamment le Kazakhstan et se sont beaucoup développées avec la Chine, tant sur le plan économique que sécuritaire, contre le séparatisme, le terrorisme et les mouvements islamistes radicaux. Reste que 80 % de la population vivrait sous le seuil de pauvreté, avec un taux de chômage de 60 %. La décision des autorités de consacrer 50 % du budget 2006 et 2007 à la politique sociale et le paiement des arriérés de salaires et de retraites auront-ils les effets escomptés, sachant par ailleurs la misère qui règne dans les campagnes, où subsiste le système des commandes d'Etat, comme par exemple de coton, payées à des prix dérisoires ?
    Uzbekistan On the Defensive In 2006, repressive policies found new targets in the foreign NGOs adding to the usual ones ; the opposition, the Uzbek and non-Uzbek media, ministers and governors accused of corruption, nepotism or of bad economic results. This was one of the responses given by the government to Western condemnations and sanctions after the terrible repression of the May 2005 Andijan uprising. A number of NGOs, mainly from the English-speaking world, dedicated to the development of civil society, education, the defence of human rights, etc., were indeed requested to leave the country, charged with fomenting the overthrow of the government and of Islam Karimov. In power since 1991, due to unconstitutional subterfuges, he is on the way to obtaining another mandate at the end of 2007 against a weakened opposition. This was also followed by a policy of “reappropriating” highly profitable strategic wealth (gold, uranium, ores, gas, electricity) through a retroactive law eliminating tax exemptions and obliging foreign investors (in particular American present for many years) either to pay the substantial tax arrears or to leave. This movement was accompanied by a patent tightening of relations with Russia, the leading trading partner, through a military alliance, energy cooperation agreements, Tashkent's membership in the Eurasian Economic Community and in the Collective Security Treaty Organization. Relations improved particularly with Kazakhstan and substantially developed with China from an economic standpoint as well in terms of security against separatism, terrorism and radical Islamic movements. 80 % of the population lives below the poverty line, with a 60 % unemployment rate. Will the government's decision to dedicate 50 % of the 2006 and 2007 budget to social policy and retroactive salary and retirement payouts have the intended result, particularly in light of the misery which reigns in the countryside still under a government consignment system, for example, with its ridiculously low cotton prices ?
  • Tadjikistan 2006. Le grand jeu du Président - Rousselot Hélène p. 175-186 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Dix ans après la fin de la guerre civile, le Tadjikistan est un pays de plus en plus convoité. Sa situation économique s'améliore peu à peu et il a réélu en novembre 2006, avec plus de 78 % des voix, à l'issue d'un scrutin entaché d'irrégularités, selon l'OSCE, le président Rakhmonov, en place depuis 1994. Toute l'année, une stratégie d'élimination des opposants a été menée et les médias ont été verrouillés pour empêcher tout débat, l'accès aux sites internet ayant même été bloqué un mois avant le scrutin (3 % seulement des Tadjiks en sont équipés). Alors que les principaux opposants et ex-amis du Président ont été exposés aux persécutions judiciaires ou condamnés à la prison, le pouvoir a favorisé l'émergence de «nouveaux» partis politiques, brouillant encore plus le message de l'opposition et a adopté une stratégie de marginalisation envers le Parti de la renaissance islamique, seule formation religieuse existant légalement en Asie centrale. L'opposition a malgré tout réussi à présenter un candidat, le chef du Parti social-démocrate, R. Zoirov. Certains remaniements ministériels sans conséquences ont eu lieu, visant seulement à accréditer une image «d'ouverture». Désormais, la politique extérieure se veut coopérative et «tous azimuts». En effet, le régime compte sur les puissances tant régionales que mondiales pour attirer des investissements, qui demeurent encore modestes, pour ses infrastructures et le développement de son énorme potentiel électrique. Parmi les premières, figurent notamment le Kazakhstan et la Turquie. La Russie quant à elle poursuit, avec plus ou moins d'obstacles d'ordre politique et juridique, la défense de ses intérêts dans l'aluminium et l'énergie électrique. La Chine est partie prenante dans les projets d'infrastructures routières, tout comme les Etats-Unis, qui verraient bien la création d'un marché régional de l'énergie, englobant l'Afghanistan et l'Inde. L'embellie économique constatée en 2006, malgré un environnement toujours aussi peu favorable au secteur privé et aux PME, devrait se poursuivre, ainsi que la réduction de la pauvreté, grâce pour partie aux transferts des nombreux travailleurs, pour la plupart illégaux, émigrés en Russie. Contrairement à la dette extérieure, jugée raisonnable, l'allègement de la dette publique reste une des priorités.
    Tajikistan The President's Great Game Ten years after the end of the civil war, Tajikistan is an increasingly desirable country. Its economic situation is slowly improving and in November 2006, President Rakhmonov, in office since 1994, was re-elected with over 78 % of the vote, although the OSCE reported irregularities. Over an entire year a strategy of eliminating opponents was carried out and the media muzzled to prevent any debate, while internet access was blocked for one month before the election (only 3 % of Tajiks are equipped). Whereas the main opponents and previous friends of the president suffered legal prosecution or were condemned to prison, the government supported the emergence of “new” political parties, further confusing the opposition's message, and adopted a strategy of marginalizing the Islamic Rebirth Party, the only legal religious party in Central Asia. However, the opposition did succeed in presenting a candidate, the leader of the social-democratic party, R.Zoirov. Some insignificant cabinet reshuffling took place, aimed only at creating an impression of “openness.” Foreign policy will now be cooperative and “comprehensive”. The government is indeed looking to regional and international powers to attract investments, which are at present rather modest, in its infrastructures and the development of its enormous electrical potential. Kazakhstan and Turkey are among the former while Russia, facing various political and legal obstacles, continues to defend its interests in aluminium and electric power. China is interested in road infrastructure projects as are the United States, which would be favourable to a regional energy market including Afghanistan and India. The economic improvement noted in 2006 should continue, despite an environment still unfavourable to the private sector and SMEs, along with a reduction in poverty, mainly thanks to the transfer of funds from many, mostly illegal, emigrants living in Russia. Unlike the foreign debt which remains reasonable, the reduction in the public debt remains a priority.
  • Turkménistan 2006. Avant la mort du tyran - Kamenka Patrick p. 187-197 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Avant de disparaitre fin décembre 2006, le Président à vie, le tyrannique S. Niazov, en place depuis 21 ans, n'avait pas dérogé à ses habitudes, organisant la répression tous azimuts, la plus visible concernant journalistes et militants des droits de l'homme, ainsi que les limogeages de ses proches, dont la Procureure générale, qui depuis dix ans avait organisé les procès des rivaux du Président, condamnée à vingt ans de prison pour détournement de fonds. Alors que le clan Niazov gardait la mainmise sur les richesses énergétiques et faisait fructifier le pactole dérobé, placé à Francfort, la population connaissait des privations quotidiennes de plus en plus dures, en produits alimentaires de base, soins et éducation. Il est vrai que le dit Turkmenbachi n'avait pas trop à craindre les protestations internationales, protégé qu'il était par l'immensité de réserves gazières très convoitées. Au point d'ailleurs de faire plier le géant russe Gazprom en lui imposant un relèvement du prix de vente du gaz. Son successeur «élu», G. Berdimoukhamedov, aurait donné quelques signes d'ouverture, sous l'œil attentif de Moscou, Washington, Bruxelles, Tachkent et Almaty, craignant tous une quelconque instabilité. L'Europe et les Etats-Unis ont en effet entrepris d'acheminer le gaz vers l'Europe en contournant la Russie (projet Nabucco), qui de son côté souhaite que le pays sorte de son isolement et se rapproche d'elle et de la CEI. Concernant les résultats économiques, la plus grande confusion règne entre les chiffres officiels et les estimations internationales, qui tentent de cerner la réalité d'une économie démonétisée, dominée par le marché noir et le troc et dont le secteur agricole, crucial pour l'emploi, traverse une crise depuis 2005
    Turkmenistan Before the Death of the Tyrant Prior to his death at the end of December 2006, the tyrannical president for life, S. Niyazov, in office for 21 years, did not waver in his practices of general repression, the most visible with regard to journalists and human rights activists, and of dismissing those close to him, such as the prosecutor general who had organized law suits against the president's rivals yet was condemned to a twenty year gaol sentence for embezzlement. While the Niyazov clan kept its hands on the energy wealth, investing the embezzled revenues in Frankfurt, the populace suffered increasing deprivations in daily life (food, health and education). It is true that the so-called Turkmenbashi did not have to fear international protests protected as he was by his coveted and vast gas reserves. So much so that he was able to force the Russian giant Gazprom to sub-mit to increased gas prices. His “elected” successor, G. Berdymukhammedov, may have shown some signs of openness under the scrutiny of Moscow, Washington, Brussels, Tashkent and Almaty, all fearing general instability. Europe and the United States indeed undertook to transport gas to Europe bypassing Russia (the Nabucco project) while the latter hoped that the country would emerge from its isolation and move closer to her and the CIS. In terms economy results, there is great confusion between the official figures and international estimates as the latter attempt to gain a clear idea of a demonetised economy, ruled by a black market and a barter system, in which the agricultural sector, crucial for employment, has been in crisis since 2005.
  • CEI et autres organisations régionales. Faits et chiffres - p. 198-204 accès libre
  • Repères