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Titre L'Asie centrale, plaque tournante du trafic de drogue
Auteur Mili Hayder
Mir@bel Revue Le Courrier des Pays de l'Est
Numéro no 1057, septembre-octobre 2006 Asie centrale, un enjeu géostratégique
Page 30-45
Annexes Cartes
Mots-clés (géographie)Afghanistan Asie centrale Kazakhstan Kirghizstan Ouzbékistan Tadjikistan Turkménistan
Mots-clés (matière)corruption criminalité mafia pauvreté sida terrorisme toxicomanie trafic de drogue
Résumé C'est une véritable chaîne du crime qui s'est mise en place en Asie centrale, région de transit et de plus en plus de consommation, de l'héroïne venue d'Afghanistan : la culture du pavot dans ce pays y est en forte hausse, malgré les tentatives d'éradication, la production d'opium représente désormais 90 % du total mondial, sa transformation s'effectue pour l'essentiel sur place dans des laboratoires clandestins, grâce à des importations de substances réactives d'Inde, de Chine et de Russie. Le marché de la drogue représenterait la moitié du PIB afghan et aurait rapporté 2,14 milliards de dollars en 2005, aux trafiquants afghans. La drogue est transportée le long de trois itinéraires principaux, dont la «route de la Soie», pour atteindre la Russie, puis l'Europe occidentale (principal marché), en passant par les Balkans ou l'Europe centrale. Le premier pays concerné est le Tadjikistan, à la frontière afghane, mais aussi le Kazakhstan, la région-clé du trafic se situant au sud du Kirghizstan dans la région d'Och et la vallée du Ferghana. A ce trafic sont intrinséquement liés celui des êtres humains, des armes, la prostitution et les actions des groupes «terroristes», dont on sait que les incursions et les attentats sont le plus souvent situés sur les routes de la drogue. Ces activités gangrènent des institutions déjà faibles, au pire criminalisent les milieux politiques, favorisent la corruption à tous les niveaux, sur fond de grande pauvreté, développent une économie parallèle qui étouffe les secteurs officiels, au point que certains experts évoquent un risque de déstabilisation totale de la région, d'ici cinq ans pour les plus pessimistes, si rien n'est entrepris. La coopération régionale en la matière est faible, malgré les intentions déclarées de l'OTSC et de l'OCS, et seuls le Kazakhstan et la Russie sont parvenus à des résultats. De même les institutions internationales peinent à imposer un début de contrôle des trafics, dans des régions montagneuses et désertiques aux milliers de km de frontières. Last, but not least, on constate une forte montée des cas de VIH/Sida, liée à celle de la consommation locale de drogue par injection, alors que les systèmes sanitaires sont généralement délabrés.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Central Asia, the Hub of the Narcotics Trade A veritable crime network has been set up in Central Asia, a transit point and increasingly a consumer of heroin from Afghanistan : there has been a sharp rise in poppy cultivation in this country and despite attempts at eradication, opium production now represents 90 % of the total world output, and it is processed in situ in clandestine laboratories using reactive substances imported from India, China and Russia. It is believed that in 2005, the drug market counted for half of the Afghan GDP and brought in $2.14 billion for Afghan traffickers. Drugs are transported through three main routes, including the “Silk Road”, to Russia and Western Europe (the main market) through the Balkans or Central Europe. On the Afghan border, Tajikistan is the first country concerned, but so is Kazakhstan, as the key trafficking region lies south of Kyrgyzstan in the Osh region and the Ferghana Valley. Linked to this traffic is traffic in human beings and arms, prostitution and actions by terrorist groups, as it is well known that incursions and attacks are usually located on drug routes. These activities undermine already decrepit institutions, at worst by criminalizing political groups, supporting corruption at all levels, on a stratum of sub-stantial poverty, and developing a parallel economy which chokes the official sectors to the extent that some experts look to a risk of complete regional destabilization within, for the most pessimistic, the next five years if no remedial measures are undertaken. Regional co-operation on the matter is weak, despite the declarations of the CSTO and the SCO, and only Kazakhstan and Russia have obtained any positive results. Similarly, international institutions are struggling to control traffic in the mountains and deserts with borders thousands of kilometers long. Last but not least, a sharp rise in cases of HIV/AIDS has been noted due to local consumption of intravenous drugs, while medical systems are generally dilapidated.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_065_0030