Titre | Le rôle social des entreprises russes | |
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Auteur | Lapina Natalia | |
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est | |
Numéro | no 1055, mai-juin 2006 La Russie et son étranger proche | |
Page | 68-77 | |
Mots-clés (matière) | gestion de l'entreprise gestion du personnel politique sociale syndicat | |
Mots-clés (géographie) | Russie | |
Résumé |
Si en général, le facteur social
est pris en compte dans l'entreprise pour faire contrepoids aux
tensions internes, en Russie,
il est inclus dans une stratégie
d'adaptation aux règles du marché.
Apartir d'une enquête de terrain
réalisée dans quatre régions, il
s'agit ici de déterminer la vraie
nature, les objectifs et les acteurs
de cette politique sociale. En
URSS, les entreprises étaient des
«assureurs» sociaux et assumaient
un large éventail de fonctions :
gestion d'un vaste parc de logements, d'établissements de soins,
d'infrastructures culturelles, de
magasins, de centres et colonies
de vacances, etc. Au début de la
transition vers l'économie de
marché, ce modèle a été remis en
cause et des stratégies de transfert ont été utilisées : remplacement des services offerts en interne
par des allocations, préservation
des équipements, gestion confiée
aux municipalités, ou autres
solutions mixtes. Parmi les dirigeants interrogés, les libéraux
purs et durs, hostiles à toute politique sociale, sont les moins nombreux, mais beaucoup s'estiment
contraints et forcés d'appliquer
une politique jugée inopportune
vu la situation, les efforts devant
en effet, selon eux, porter sur la
formation permanente, pour
faire face à leurs problèmes de
personnel qualifié. Par ailleurs,
les grandes entreprises participent
à la valorisation de l'environnement social et géographique, ce
qui contribue à améliorer le climat
des affaires et les rapports avec
les autorités locales. C'est surtout
vrai des villes-usines, comme le
combinat de cellulose-papier,
Kotlas, implanté à Koriajma,
dans la région d'Arkhangelsk
(nord de la Russie) ou encore,
dans l'Oural, de la célèbre
société pétrolière Lukoil, qui
finance des concours pour faire
émerger des projets à finalité
sociale ou culturelle. Il n'existe
pas pour le moment de normes
légales, ni de modèle d'entreprise à responsabilité sociale, la
majorité des dirigeants tentant de
naviguer, dans ce domaine comme
dans d'autres, entre la gestion
paternaliste de type soviétique
et la «conformité» aux lois du
marché, censées exiger une réduction des coûts sociaux. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The Social Role of
Russian Companies
While companies generally take
social factors into account in
preventing internal tensions, in
Russia they are included in a
strategy for adapting to market
forces. Based on a survey in four
regions, the author of this article
endeavours to determine the real
nature, objectives and participants in this social policy. In the
USSR, companies acted as
social «insurers» and assumed a
broad range of functions : management of vast numbers of
housing estates, health care establishments, cultural infrastructures, shops, vacations centers
and camps, etc. At the beginning
of the transition to a market
economy, this model was called
into question and transfer strategies were set up : replacement of
the services offered in-house by
allowances, equipment maintenance and management entrusted
to municipalities, or other mixed
solutions. Among the managers
questioned, there are few hard
and pure liberals hostile to any
social policy, but many feel that
they are compelled to apply policies which are inappropriate to
their present situation, believing
their efforts should be directed
towards continuing education to
deal with their need for skilled
personnel. In addition, the large
companies participate in improving the social and geographical
environment, which contributes
to improving the business climate
and the relationship with local
authorities. This is especially
true in company towns, such
as the Kotlas pulp and paper
consortium in Koriajma in the
Arkhangelsk region (northern
Russia), or, in the Urals, of the
famous oil company Lukoil,
which finances competitions for
projects of social or cultural
interest. At present there are no
legal standards or models for
socially responsible companies,
as the majority of managers navigate, as in many other areas,
between Soviet-style paternalist
management and “conformity”
with market laws, expected to
impose the reduction of social
costs. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_063_0068 |