Contenu de l'article

Titre Partis de gauche et intégration à l'UE. Le « oui mais... » dans les nouveaux Etats membres
Auteur Dauderstädt Michael, Joerissen Britta
Mir@bel Revue Le Courrier des Pays de l'Est
Numéro no 1054, mars-avril 2006 Sociaux-démocrates et populistes dans la nouvelle Europe
Page 4-26
Annexes Schémas, Tableaux
Mots-clés (matière)adhésion gauche intégration économique opinion publique parti politique politique économique pouvoir politique programme politique référendum
Mots-clés (géographie)Estonie Hongrie Lettonie Lituanie Pologne République tchèque Slovaquie Slovénie
Mots-clés (organismes)Union européenne - U.E.
Résumé Sur la période décisive allant du dépôt des demandes d'adhésion à l'UE (1994-1995) à la clôture provisoire des négociations, fin 2002, une approche globale révèle un consensus quasi général entre les grands partis de droite et de gauche, au point que les changements successifs de majorité, ou plutôt de coalition gouvernementale, furent sans effet notable sur la marche vers Bruxelles. Transcendant les postures nationales, cette dernière était de ce fait rarement au cœur de leurs campagnes électorales, donnant le sentiment de son inéluctabilité. Les référendums sur l'adhésion, en 2003, dans les huit pays candidats, renvoyèrent la même image, avec un «oui» massif (entre 67 % et 90 %). Une analyse des positions de la gauche sur l'UE révèle néanmoins l'existence d'un «mais», au vu de la position des différents partis le long de deux axes, dans une sphère compatible avec l'acquis communautaire et les critères de Copenhague : l'un, socio-économique, indiquant le degré d'intervention de l'Etat (d'autoritaire à libéral), l'autre, celui des valeurs (nationales à européennes, voire universelles). Ainsi, d'un côté, une gauche social-démocrate libérale, hongroise et tchèque, va de pair, de l'autre, communistes tchèques et droite catholique nationale polonaise se côtoient presque. Chaque parti se positionne en effet, non seulement selon sa définition du socialisme, mais en fonction des rapports de force, du passé et de la géographie : ceux des Etats baltes, comme de la Pologne, jaugent l'UE à la sécurité qu'elle peut leur garantir et à sa capacité à développer les relations avec les Etats-Unis, au point de faire entrer «valeurs européennes» sous le vocable «transatlantique» ; leur autre souci est de faire prévaloir leurs idées et de ne pas être considérés comme «petits» ou de second rang. Les sociaux-démocrates tchèques, de même que les Slovènes, souhaitent plus d'intégration économique et politique, plus de transferts de droits de souveraineté à l'UE, sans juger contradictoires intérêt national et identité européenne. Ce qu'ils sont d'ailleurs les seuls à évoquer... D'autres encore envisagent des institutions plus démocratiques et la définition d'un modèle social européen, mais sans plus de précisions, etc. Enfin, rares sont les programmes partisans qui évoquent autrement qu'à grands traits vagues ce que serait, pour la gauche, l'avenir de la politique intérieure européenne et encore moins le socialisme européen. Globalement, seuls deux groupes émergent : «Atlantistes» et «Européens», qui n'ont à voir qu'avec la politique étrangère et de défense.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Left-Wing Parties and European Integration The “Yes, with reserves” in the New Member States
During the decisive period from EU membership candidacy (1994-1995) to the provisional end of negotiations at the end of 2002, a global approach to the subject reveals a near-general left and right-wing consensus, to the extent that successive changes in the majority, or rather, government coalitions, had little effect on the march towards Brussels. Extending beyond national concerns, it was, in fact, rarely at the center of election campaigns, and seemed ineluctable. 2003 membership referendums in the eight candidate countries reveal the same landscape, with one massive “yes” vote (67 % to 90 %). Nevertheless, an analysis of the left through the positions of the various parties along two axes reveals the existence of “reserves” (compatible with the Community acquis) : one axis is socio-economic and concerns the extent of State intervention (from authoritarian to liberal); the other, concerns values (from national to European, or even universal). On one side, we can distinguish a liberal social democratic Hungarian and Czech left, while Czech communists and the Polish national catholic right are close together. Each party has positioned itself not only in relation to its definition of socialism but also in terms of power, past and geography. The Baltic states, as does Poland, evaluate the EU in terms of the safety it can guarantee and according to its capacity to develop relations with the United States to the extent that “European values” translate into “trans-Atlantic” terms; they are concerned with ensuring that their ideas are heard and they are not considered “small” or second-rate. The Czech social democrats, as do the Slovenes, hope for more economic and political integration, more transfers of sovereign rights to the EU, considering that national interests and European identity are not contradictory... and they are alone in this. Others are looking for more democratic institutions and the creation of a European social model, without going into detail. Lastly, few left-wing party programs evoke more than sweeping generalizations when discussing the future of European domestic policy and, even less, European socialism. In general, two groups are emerging : the “Atlanticists” and the “Europeans”, concerned only with foreign and defense policies.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_062_0004