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Titre Populisme et extrémisme en Europe centrale et balte
Auteur Bayou Céline, Blaha Jaroslav, Lhomel Édith, Potel Jean-Yves
Mir@bel Revue Le Courrier des Pays de l'Est
Numéro no 1054, mars-avril 2006 Sociaux-démocrates et populistes dans la nouvelle Europe
Page 27-43
Mots-clés (matière)extrême droite extrémisme fascisme nationalisme populisme pouvoir politique vie politique
Mots-clés (géographie)Hongrie Lettonie Pologne République tchèque Russie Slovaquie Slovénie
Résumé Phénomène polymorphe s'il en est, le populisme est présent, aujourd'hui comme hier, dans le discours de nombre de formations politiques, de droite comme de gauche, à l'Est comme à l'Ouest. Entre la rhétorique nationaliste de l'Alliance des jeunes démocrates (FIDESz) de la droite hongroise et les harangues du leader de Samoobrona (Autodéfense), ancien syndicat paysan polonais devenu parti politique, le principal point commun est la présentation simplifiée à outrance des difficultés économiques et sociales et des solutions proposées pour les résoudre, dans des pays tout juste sortis du trauma de la transformation post-com-muniste. Mais avec un concept aux contours aussi imprécis, comment aborder, pour comprendre leur impact, ces formations qualifiées de populistes, terme d'emblée stigmatisant ? En Pologne, Lettonie, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Hongrie, les auteurs ne peuvent que constater la grande diversité de leurs cibles et de leurs programmes et évaluer grossièrement leur incidence sur la vie politique, à l'aune de leur participation fluctuante à la compétition électorale. Partis populistes et/ou extrémistes alimentent leur rhétorique à plusieurs sources, dont les plus évidentes sont de l'ordre du ressentiment, de la marginalisation et de la frustration. (Ré)apparaissent ainsi des replis et crispations identitaires, comme en Hongrie, qui ne s'est pas remise de l'amputation de son territoire et «transfère» en quelque sorte ce sentiment par le biais de la défense des «Hongrois de l'étranger», ou comme la Slovénie ou la Lettonie, dont l'indépendance fraîchement acquise ou recouvrée rend les populations ultra-sensibles sur la défense de leurs origines et de leur territoire. Crispations sociales aussi, pour certaines catégories de personnes s'estimant appauvries, lésées et marginalisées dans le nouveau système, et pour lesquelles l'intégration à l'UE n'offre pas d'espoir de changement à court et moyen termes. Le risque est le rejet (déjà patent à petite échelle), avec celui de l'intégration économique, des valeurs européennes elles-mêmes, le vide étant alors comblé par le retour des vieux démons xénophobes, racistes et nationalistes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Populism and Extremism in Central and Baltic Europe Many-facetted, populism, today as yesterday, is present in the discourse of a number of political groups in the East as in the West, on both the right and the left. Between the nationalist rhetoric of the Alliance of Young Democrats (FIDESz) on the Hungarian right and that of the leader of Samoobrona (Self-defence), a Polish peasants trade union become political party, they are similar mainly in their over-simplified description of economic and social difficulties and the solutions put forward for solving them in countries recently emerging from post-communist trauma. With such a vaguely defined concept as populism, a clearly pejorative term, how can we attempt to understand and assess the impact of parties considered populist ? With regard to Poland, Latvia, the Czech Republic, Slovakia, Slovenia and Hungary, the authors can only point to the great diversity of their goals and programs and provide a very rough evaluation of their impact on political life as seen through their fluctuating participation in electoral campaigns. Populists and/or extremists parties feed on several sources for their rhetoric, the most obvious being feelings of resentment, marginalization and frustration. What is (re)-appearing is a withdrawal into identity and ethnicity, as in Hungary, which has never recovered from its loss of territory which it to some extent “projects” onto its defense of “Hungarians abroad”, or as in Slovenia or Latvia, where recentlyrecovered independence renders their populations extremely sensitive to defending their origins and territory. Social discontent can also be seen in some categories of the population which feel themselves impoverished, injured or marginalized by the new system and, for them, EU integration does not offer any hope of short or medium-term change. Already visible on a reduced scale, there is also the risk of rejection of European values along with economic integration, allowing the old xenophobic, racist and demons to fill the vacuum.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_062_0027