Titre | Russie 2004. Les nuages s'amoncellent | |
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Auteur | Rucker Laurent, Walter Gilles | |
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est | |
Numéro | no 1047, janvier-février 2005 La Russie et les autres pays de la CEI en 2004 | |
Page | 6-36 | |
Annexes | Bibliographie, Chronologie, Tableaux | |
Mots-clés (matière) | croissance économique élections présidentielles guerre politique économique politique étrangère politique monétaire pouvoir politique relations diplomatiques terrorisme vie politique | |
Mots-clés (géographie) | Etats Unis France Russie Tchétchénie | |
Mots-clés (anthropo) | Poutine (Vladimir) | |
Résumé |
Après sa nette victoire à l'élection présidentielle de mars 2004,
qui a suivi celle de son parti,
Russie unie, aux élections législatives de décembre 2003,
Vladimir Poutine a pris le
contrôle de l'ensemble des institutions politiques. Les partis
d'opposition sont sortis totalement laminés de la «non-campagne» électorale. Mais
V. Poutine se trouve toujours
confronté à l'interminable
guerre de Tchétchénie et au
terrorisme. La Russie a ainsi dû
faire face, entre le 1er et le 3 septembre, à la prise en otages de
plus de 1 300 personnes, dont
une majorité d'enfants, dans une
école de Beslan, en Ossétie du
Nord, qui s'est achevée dans un
bain de sang. Cette tragédie sera
exploitée par le pouvoir pour
faire adopter toute une série de
textes de lois restreignant la
démocratie dans le pays, sous
couvert de renforcement de la
«verticale du pouvoir». C'est
ainsi que les responsables des
exécutifs régionaux seront
désormais désignés et non plus
élus, que l'élection des députés
se fera uniquement à la proportionnelle, ce qui exclut tous les
candidats indépendants. Les
dispositifs anti-terroristes, auparavant réservés à la seule
Tchétchénie, sont étendus à
l'ensemble du territoire. La
reprise en main du secteur énergétique, symbolisée par l'affaire
Ioukos, vise en réalité à remplacer
une oligarchie par une autre,
composée par des fidèles du
Président. En politique étrangère, les relations avec
Washington ont oscillé entre
crispation et apaisement. Si
V. Poutine a ostensiblement
soutenu G. W. Bush lors de la
campagne électorale américaine,
il a vertement critiqué les Etats-Unis, de même que l'Europe,
lors de la crise qui a accompagné
l'élection présidentielle ukrainienne, criant au complot contre
la Russie. Le bilan des relations
russo-européennes pour 2004 est
cependant plutôt positif.
Sur le plan économique, après
un premier semestre dynamique,
on assiste à un net ralentissement de la croissance, en particulier dans l'industrie, même
dans le secteur minier, et de
façon plus prononcée dans les
branches de transformation, et
ce en dépit d'une demande toujours vivace. Les revenus réels
de la population connaissent en
effet une croissance toujours
soutenue et l'investissement est
également vigoureux. La demande
extérieure a continué à s'inscrire
à la hausse, mais à des taux plus
modérés. Comment expliquer
dès lors le ralentissement de
l'activité : faut-il y voir une
pause conjoncturelle ou les
conséquences d'une trop grande
rigueur de la politique monétaire, l'inflation demeurant la
principale préoccupation des
autorités ? Seule une stratégie de
diversification centrée sur un
renforcement de la compétitivité
structurelle de l'industrie russe
permettra de créer les conditions
d'une croissance durable et équilibrée. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Russia
Clouds on the Horizon
After a clear victory in the
March 2004 presidential election, which followed the victory
of his party, United Russia, in
December 2003, Vladimir Putin
has taken control of all political
institutions. The opposition
parties were completely obliterated in the electoral “non campaign.” V. Putin, however, is still
confronting the never-ending
war in Chechnya and terrorism.
Between the 1st and 3rd of
September, Russia was forced to
deal with the hostage taking of
over 1,300 persons, mostly
children, in a school in North
Ossetian Beslan, which ended in
a bloodbath. The authorities
used this tragedy to adopt a
series of laws limiting democracy in the country on the
pretext of strengthening “single
chain of command.” Thus,
regional authorities are no
longer elected but designated,
and deputies will be elected by
proportional representation, which
will exclude all independent
candidates. Anti-terrorist measures, previously reserved for
Chechnya, have been extended
to the entire country. Regaining
control of the energy sector,
symbolized by the Yukos affair,
is actually aimed at replacing
one oligarchy by another
consisting of those loyal to the
President. In foreign policy, relations with Washington have
oscillated between tension and
relaxation. While V. Putin ostensibly supported G. W. Bush
during the American elections,
he harshly criticized the United
States, as well as Europe, during
the Ukrainian presidential elections, claiming a conspiracy
against Russia. The balance-sheet of Russian-European relations remains rather positive for
2004.
On the economic level, we are
witnessing a clear slowdown in
growth after a dynamic first six
months, particularly in industry
as well as in the mining sector,
but, above all, in the processing
industries, despite a continued
strong demand. The population's
real income grows steadily and
investments remain strong.
Foreign demand continued to
rise albeit more moderately. One
may ask whether the slowdown
in activity is circumstantial or
the result of an over-stringent
monetary policy as inflation
remains the government's main
preoccupation. Only a diversification strategy based on consolidating the structural competitiveness of Russian industry will
create the conditions for sustained and balanced growth. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_051_0006 |