Titre | Tadjikistan 2004. La fin d'une exception en Asie centrale ? | |
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Auteur | Guérin Frédérique | |
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est | |
Numéro | no 1047, janvier-février 2005 La Russie et les autres pays de la CEI en 2004 | |
Page | 178-192 | |
Annexes | Chronologie, Tableaux | |
Mots-clés (matière) | agriculture élections législatives média politique économique pouvoir politique privatisation régime politique relations économiques relations politiques religion situation économique situation sociale vie politique | |
Mots-clés (géographie) | France Russie Tadjikistan | |
Résumé |
Ce pays a connu une trajectoire
singulière, si on le compare à ses
voisins. La fin de la guerre civile
de 1992-1997 ayant débouché
sur un compromis entre anciens
communistes, démocrates et
islamiques, le pays connut alors
une ère de relatives tolérance et
liberté, non négligeables au
regard des pratiques dans la
région. Mais peu à peu, l'autoritarisme semble reprendre le
dessus et le partage des responsabilités, prévu par les accords
de paix, réduit à une peau de
chagrin. En effet, en 2004, le
président Rakhmonov n'a eu de
cesse d'écarter ses concurrents
potentiels, y compris parmi
ceux, pour la plupart d'anciens
chefs de guerre et de clan, qui
l'avaient soutenu. Destitutions et
arrestations d'hommes au pouvoir,
qui s'étaient, au passage, fortement enrichis et sont toujours à
la tête de troupes armées, se sont
alors multipliées, alors que l'opposition et la presse faisaient
l'objet de mesures de répression.
Un régime présidentiel autoritaire est ainsi en train de se mettre
en place, soutenu par Moscou,
qui n'entend pas voir sa présence
économique (notamment dans la
production d'électricité) et militaire menacée dans cette région.
Par ailleurs, la réaffirmation par
le Président du choix de la laïcité
est aussi un moyen de faire pièce
à l'opposition islamique, accusée
de menées anti-étatiques au
travers des structures qui n'ont
souvent de religieux que le nom.
Mais les petits partis démocratiques sont aussi une cible du
pouvoir : il faudra verser désormais 500 dollars pour être candidat
aux élections. Les deux piliers
de l'économie restent l'aluminium et le coton, et la croissance
du PIB serait de 10,2 %.
Tributaire de la Russie et de
l'Ouzbékistan pour ses importations, le Tadjikistan se tourne
pour exporter (hors ex-URSS)
vers la Turquie et les Pays-Bas,
en attendant une coopération
régionale, toujours en panne. La
population est l'une des plus mal
loties du monde, 70 % des habitants vivant avec un peu plus de
2 dollars par jour, malgré l'aide
internationale visant à la réduction de la pauvreté. Des apports
financiers, équivalant au PIB
national, proviennent néanmoins
des transferts, par des canaux
informels, des 600000 à 1million
de travailleurs émigrés, surtout
en Russie, ce qui profite à la
consommation, mais pas du tout
à l'investissement. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Tajikistan
The End of a Central
Asian Exception ?
This country has followed a different path when compared to its
neighbors. As the end of the
1992-1997 civil war resulted in a
compromise between the former
communists, the democrats and
the islamists, the country has
experienced a period of relative
tolerance and liberty, non-negligible within the regional context.
Authoritarianism seems, however,
to have gradually taken hold and
the sharing of responsibilities
stipulated in the peace accord
have been sharply reduced. In
2004, there was no stopping
President Rahmonov from
sweeping aside potential competitors, including those, mainly
old war and clan lords, who had
supported him. Impeachment
and arrest of men in power,
those who had become wealthy
along the way, and who remain
at the head of the armed militias,
increased, while the opposition
and the press were subjected to
repressive measures. An authoritarian presidential regime is thus
taking hold, with support from
Moscow which does not wish to
see its economic (in particular
electricity production) and military presence in the area threatened. Moreover, the President's
reaffirmation of the separation
of church and state is also a
means of confronting the Islamic
opposition accused of carrying
out subversive actions against
the government through organizations whose claim to religion
is often in name only. Small
democratic parties are also targeted : candidates must pay 500
dollars to get on the ballot.
Aluminum and cotton are still
the mainstays of the economy,
and GDP growth is reportedly at
10,2 %. Dependent on Russia
and Uzbekistan for imports,
Tajikistan is looking (outside the
ex-USSR) towards Turkey and
the Netherlands for exports,
while awaiting regional cooperation which remains deadlocked.
The population is one of the
most destitute in the world, with
its inhabitants living with a little
over 2 dollars a day, despite
international aid aimed at reducing poverty. Financial income,
equivalent to the nation's GDP,
benefits consumption but not
investment as it comes from
transfers through informal channels, from the 600,000 to 1 million
expatriated workers, in particular in Russia. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_051_0178 |