Titre | Les Eglises ukrainiennes. Entre Rome, Moscou et Constantinople | |
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Auteur | Boyko Natalka, Rousselet Kathy | |
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est | |
Numéro | no 1045, septembre-octobre 2004 Religions, pouvoir et société | |
Page | 39-50 | |
Annexes | Tableaux | |
Mots-clés (matière) | église catholique église orthodoxe identité nationale idéologie parti politique pouvoir politique religion vie politique | |
Mots-clés (géographie) | Ukraine | |
Résumé |
En Ukraine coexistent trois
Eglises orthodoxes (des Patriarcats de Moscou et de Kiev, et
autocéphale) et une Eglise
gréco-catholique, mais aucune
n'apparaît cependant comme un
référent confessionnel pour une
majorité de la population. Par
ailleurs, le religieux n'est pas
davantage un déterminant de la
politique ukrainienne, le parti du
pouvoir n'hésitant pas à louvoyer entre les Eglises en fonction des intérêts qu'il cherche à
défendre et ces dernières, en
quête d'un statut officiel, se gardant bien du moindre geste d'intelligence en direction de
l'opposition. En revanche, il est,
à l'évidence, l'une des composantes des trois pôles identitaires
observés dans le pays - l'ukrainité, le soviétisme et la «créolité» qui mêle les héritages
petit-russien, ukrainien, russe et
soviétique -, mais sans que ceux-ci correspondent toujours à des
logiques institutionnelles et de
pouvoir. Ainsi, l'Eglise orthodoxe du Patriarcat de Moscou
affirme attester du rôle unificateur de l'orthodoxie en Russie,
en Biélorussie et en Ukraine,
mais condamne du coup l'identité ukrainienne à l'immobilisme. En second lieu, le
Patriarcat de Constantinople a
fait savoir en 2000 aux Eglises
orthodoxes autocéphale et du
Patriarcat de Kiev qu'il était prêt
à faciliter leur reconnaissance à
condition qu'elles se réunissent,
mais ni les dirigeants politiques
ukrainiens, ni ceux de l'Eglise
orthodoxe russe ne veulent
entendre parler d'un centre spirituel qui se situerait en dehors du
pays. Enfin, l'Eglise grécocatholique qui, durant la période
soviétique, a le mieux incarné
l'ukrainité, a pour principale
préoccupation d'être reconnue
par le Vatican, ce qui rencontre
de nombreux obstacles à Rome.
A cette difficile recherche d'un
point d'ancrage s'ajoute, depuis
le début des années 1990, la
disparition progressive des différences confessionnelles au profit
des clivages identitaires. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The Ukrainian
Churches
Between Rome, Moscow
and Constantinople
There are three Orthodox
Churches in the Ukraine (those
of the Moscow and Kiev
Patriarchs, and the autocephalous) and a Greco-Catholic
Church, although none seems to
be the main religious reference
for the population. Nor has religion become a greater determinant in Ukrainian politics, as the
party in power does not hesitate
to move between the Churches
according to its interests, while
the latter, searching for official
status, resist showing even the
slightest gestures towards the
opposition. On the contrary, it
has shown to be one of the three
elements in the axes of identity
in the country : Ukrainianism,
Sovietism and «Creolism» which
mixes little Russian, Ukrainian,
Russian and Soviet heritages,
without always coinciding with
the logic of institutions and
power. The Patriarch of Moscow
Orthodox Church confirms its
desire to play the role of unifying
of Russian, Belarussian and
Ukrainian orthodoxy, but has
immobilized Ukrainian identity.
Secondly, in 2002, the Patriarch
of Constantinople made it
known to the autocephalous
orthodoxy and to the Patriarch of
Kiev that he was prepared to
facilitate their recognition on the
condition that they reunite, but
neither Ukrainian political
leaders nor the Russian
Orthodox Church accept discussions of a spiritual center located
outside of the country. Finally
the Greco-Catholic Church,
which best incarnated Ukrainianism during the Soviet period, is
mainly preoccupied with its
recognition by the Vatican which
has met with numerous obstacles
from Rome. To these difficulties
in finding a locus, is added the
progressive disappearance of
confessional differences to the
advantage of divided identities. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_045_0039 |