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Titre Organismes internationaux et protection sociale en Russie. Analyse de trois types de discours des années 1990
Auteur Lefèvre Cécile
Mir@bel Revue Le Courrier des Pays de l'Est
Numéro no 1040, novembre-décembre 2003 Protection sociale à l'est
Page 16-25
Mots-clés (matière)aide sociale dépenses sociales pauvreté prestation sociale protection sociale situation économique situation sociale
Mots-clés (organismes)Banque européenne de reconstruction et de développement - BERD Banque mondiale Fonds monétaire international - F.M.I. Organisation de coopération et de développement économique - O.C.D.E.
Mots-clés (géographie)Russie
Résumé Les discours, recommandations et publications sur les politiques sociales à mener en Russie de quatre organismes internationaux, la Banque mondiale, le FMI, le BIT et l'OCDE, sont analysés ici au travers de trois thèmes traités de façon récurrente depuis les débuts de la transition : le filet de protection sociale, le ciblage des prestations sociales et le désengagement des entreprises de la sphère sociale. La première de ces notions signifie pour les institutions de Bretton-Woods, à quelques nuances près, la mise en place d'un système d'accompagnement des réformes économiques destiné aux catégories de population les plus vulnérables ; elle est très critiquée par le BIT et ignorée par l'OCDE. Par ailleurs, pour le FMI et la Banque mondiale, même s'ils divergent sur les modalités pratiques de cette politique, le ciblage des prestations vers les plus pauvres doit obligatoirement compenser la réduction des dépenses sociales publiques et la privatisation d'une partie des secteurs des retraites et de la santé, qu'ils préconisent, tandis que l'OCDE ne semble guère convaincue de l'efficacité, en termes de coûts/avantages, d'allocations en espèces ou en nature réservées à certaines catégories de population. Le désengagement des entreprises de la sphère sociale est, en revanche, une option défendue par trois organismes sur quatre (seul fait exception le BIT), malgré une analyse différente des effets d'une telle mesure, notamment sur la flexibilité de l'emploi. L'influence des institutions internationales sur l'évolution des systèmes de protection sociale et d'emploi en Russie a connu un tournant avec le krach financier de 1998 : d'abord dominante, celle du FMI et de la Banque mondiale, dont les prêts deviennent moins nécessaires avec la reprise de la croissance, s'est affaiblie, au profit d'autres organismes plus soucieux de mener des actions mieux adaptées à la réalité russe.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais International Organizations and Social Welfare in Russia An Analysis of Three Types of Discour in the 1990s This article analyzes the pronouncements, recommendations and publications by four international organizations, the World Bank, the IMF, the ILO, the OECD, on requisite social policies for Russia, through three themes which have been dealt with repeatedly since the transition : the social safety net, social benefits targeting, company withdrawal from the social sphere. On the first, the Bretton Woods institutions concur, with only slight divergences, that it is necessary to set up a system for accompanying economic reforms for the most vulnerable segment of the population, while this has been criticized by the ILO and ignored by the OECD. Moreover, for the IMF and the World Bank, even if they differ on practical aspects of this policy, the targeting of benefits to the poorest must obligatorily compensate their recommended reduction in public social costs and a privatization of some pension and health sectors, while the OECD seems little convinced of its efficiency in terms of costs/advantages, cash or in kind allocations reserved for certain sectors of the population. The disengagement of companies from the social sphere is, on the other hand, an option defended by three out of four organizations (the ILO is the only exception), despite varying analyses as to the effects of such a measure, in particular with regard to flexibility of employment. The influence of international institutions on the development of social protection and employment systems in Russia experienced a turnaround with the 1998 financial crash : the previously dominant influence of the IMF and the World Bank, whose loans are becoming less necessary because of the return to growth, has declined to the advantage of other organizations more concerned with carrying out actions better adapted to Russian reality. * INED-EHESS, Paris.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_040_0016