Contenu du sommaire : Protection sociale à l'est

Revue Le Courrier des Pays de l'Est Mir@bel
Numéro no 1040, novembre-décembre 2003
Titre du numéro Protection sociale à l'est
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Avant-propos - p. 3 accès libre
  • Protection sociale. Une peau de chagrin dans l'Europe élargie ? - Vaughan-Whitehead Daniel p. 4-15 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    On savait les conséquences sociales de plus de douze années de transition dans les pays de l'Europe centrale et orientale, dramatiques. Mais le constat que dresse ici l'auteur d'un ouvrage remarqué sur l'Union européenne, sur le démantèlement des dépenses sociales opéré au nom de la rigueur budgétaire et les restrictions drastiques imposées à la couverture sociale de populations durement frappées par le chômage, au travers d'une privatisation généralisée des systèmes de protection sociale, est particulièrement dur. Aucun des futurs pays membres n'y échappe même si, à certains égards, la Slovénie ou l'Estonie présentent, sur des points mineurs, une réalité un peu moins sombre. Ecartée de l'objectif de convergence vigoureusement prôné par ailleurs en matière économique, la protection sociale a connu dans ces pays une dégradation d'autant plus alarmante que celle-ci apparaît désormais, à bien des égards, irréversible. Le cas de la réforme du système des retraites, désormais basé dans plusieurs pays sur le principe «des trois piliers», offre un exemple édifiant de ce que la transposition de réformes à des économies aux systèmes bancaire et financier encore mal assis, augure d'un nouvel appauvrissement de la situation des retraités. La responsabilité est pour le moins partagée. Qu'il s'agisse de celle des gouvernements de ces pays qui, quelle que soit leur couleur politique, ont sacrifié le sort d'une grande majorité de leur population sur l'autel d'un néo-libéralisme sans nuances, marginalisant d'entrée de jeu l'ensemble des partenaires sociaux ; de celle des institutions internationales à commencer par la Banque mondiale dont la politique de ciblage en faveur des catégories les plus défavorisées a fait long feu ; de celle enfin de l'Union européenne qui, dans sa démarche d'intégration de ces pays, n'a que trop tardé à étendre sa «méthode de coordination ouverte» au domaine de la protection sociale.
    Wither Social Welfare in an Enlarged Europe? The dramatic social consequences of twelve years of transition in Central and Eastern Europe are well known. The insights put forward in this article, by the author of a noted work on the European Union and the dismantling of social costs through the draconian budgets and drastic limitations imposed on the social coverage of people hard hit by unemployment as well as through the generalized privatization of social welfare systems, are particularly overwhelming. None of the future member states have been spared even if, in some ways, the situation of Slovenia and Estonia is less somber with regard to some minor points. Removed from the convergence objectives vigorously espoused with regard to the economy, social welfare in these countries has declined more alarmingly than previously believed and this seems to be, in many regards, irreversible. Pension reform is now based in some countries on a “threetiered” system which provides an instructive example of how the transfer of economic reforms to countries with shaky banking and financial systems, augurs a new impoverishment of retirees. Responsibility is shared. Whether this be by the governments of these countries, which, no matter what their political cast, have sacrificed the fate of a large majority of their population on the altar of indiscriminate neo-liberalism, marginalizing social partners from the outset ; by international institutions beginning with the World Bank whose alleged policy of targeting the more disadvantaged sectors has misfired ; or by the European Union which, with its plans to integrate these countries, waited too long before extending its so-called “open coordination methods» to the area of social welfare.
  • Organismes internationaux et protection sociale en Russie. Analyse de trois types de discours des années 1990 - Lefèvre Cécile p. 16-25 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Les discours, recommandations et publications sur les politiques sociales à mener en Russie de quatre organismes internationaux, la Banque mondiale, le FMI, le BIT et l'OCDE, sont analysés ici au travers de trois thèmes traités de façon récurrente depuis les débuts de la transition : le filet de protection sociale, le ciblage des prestations sociales et le désengagement des entreprises de la sphère sociale. La première de ces notions signifie pour les institutions de Bretton-Woods, à quelques nuances près, la mise en place d'un système d'accompagnement des réformes économiques destiné aux catégories de population les plus vulnérables ; elle est très critiquée par le BIT et ignorée par l'OCDE. Par ailleurs, pour le FMI et la Banque mondiale, même s'ils divergent sur les modalités pratiques de cette politique, le ciblage des prestations vers les plus pauvres doit obligatoirement compenser la réduction des dépenses sociales publiques et la privatisation d'une partie des secteurs des retraites et de la santé, qu'ils préconisent, tandis que l'OCDE ne semble guère convaincue de l'efficacité, en termes de coûts/avantages, d'allocations en espèces ou en nature réservées à certaines catégories de population. Le désengagement des entreprises de la sphère sociale est, en revanche, une option défendue par trois organismes sur quatre (seul fait exception le BIT), malgré une analyse différente des effets d'une telle mesure, notamment sur la flexibilité de l'emploi. L'influence des institutions internationales sur l'évolution des systèmes de protection sociale et d'emploi en Russie a connu un tournant avec le krach financier de 1998 : d'abord dominante, celle du FMI et de la Banque mondiale, dont les prêts deviennent moins nécessaires avec la reprise de la croissance, s'est affaiblie, au profit d'autres organismes plus soucieux de mener des actions mieux adaptées à la réalité russe.
    International Organizations and Social Welfare in Russia An Analysis of Three Types of Discour in the 1990s This article analyzes the pronouncements, recommendations and publications by four international organizations, the World Bank, the IMF, the ILO, the OECD, on requisite social policies for Russia, through three themes which have been dealt with repeatedly since the transition : the social safety net, social benefits targeting, company withdrawal from the social sphere. On the first, the Bretton Woods institutions concur, with only slight divergences, that it is necessary to set up a system for accompanying economic reforms for the most vulnerable segment of the population, while this has been criticized by the ILO and ignored by the OECD. Moreover, for the IMF and the World Bank, even if they differ on practical aspects of this policy, the targeting of benefits to the poorest must obligatorily compensate their recommended reduction in public social costs and a privatization of some pension and health sectors, while the OECD seems little convinced of its efficiency in terms of costs/advantages, cash or in kind allocations reserved for certain sectors of the population. The disengagement of companies from the social sphere is, on the other hand, an option defended by three out of four organizations (the ILO is the only exception), despite varying analyses as to the effects of such a measure, in particular with regard to flexibility of employment. The influence of international institutions on the development of social protection and employment systems in Russia experienced a turnaround with the 1998 financial crash : the previously dominant influence of the IMF and the World Bank, whose loans are becoming less necessary because of the return to growth, has declined to the advantage of other organizations more concerned with carrying out actions better adapted to Russian reality. * INED-EHESS, Paris.
  • La réforme des pensions. Sa mise en oeuvre dans les pays candidats à l'Union européenne - Fultz Elaine p. 26-37 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Alors que le vieillissement des populations contraignait les pays industrialisés à réformer leurs régimes de retraite, les pays candidats à l'UE, comme tous ceux sortis du communisme au tournant des années 1980, ajoutaient à cette donnée celle du désengagement de l'Etat à la suite de leur passage à l'économie de marché. Dans un contexte de controverse générale sur le mode de financement des retraites, tous ces pays ont, dans un premier temps, modifié les paramètres des régimes publics d'assurance sociale en vigueur : relèvement de l'âge de la retraite, de deux à trois ans pour les hommes et de trois à six ans pour les femmes, révision des méthodes de calcul de la pension, la tendance générale étant à l'instauration d'un lien entre prestation et salaire, simplification et amélioration des méthodes de recouvrement des cotisations. Parallèlement, des changements plus significatifs ont été décidés et, parfois, ont d'ores et déjà été réalisés. La majorité des pays ont opté pour des régimes mixtes permettant aux futurs retraités de percevoir des prestations par le biais des circuits à la fois publics et privés, employeurs et salariés étant encouragés à augmenter l'épargne volontaire à des fins de retraite. Mais cinq pays (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Pologne) s'orientent progressivement vers une diminution de la place occupée par le dispositif reposant sur la répartition au profit d'un transfert des cotisations vers des comptes d'épargne individuels gérés sur une base commerciale. Une fois restructurés, ces régimes n'en rencontrent pas moins de nombreux obstacles : difficulté à collecter les cotisations étant donné la place occupée par l'économie informelle ; inégalité des hommes et des femmes face à la retraite, introduite par les réformes de ces dernières années ; non-réaménagement des régimes d'invalidité qui, pourtant dans certains cas, croisent ceux de la retraite.
    Pension ReforPension ReforPension ReforPension Refor
    Pension Reformmmmm Its Implementation in European Union Candidate Countries While aging populations have obliged industrialized countries to reform their pensions schemes, the governments of the EU candidates countries, as all of those which emerged from communism in the late 1980s, have also been obliged to disengage from them as part of their transition to a market economy. Within the generally controversial context of pension financing schemes, all of these countries began by modifying their current public social security regimes : raising the retirement age by two or three years for men and from three to six for women, revising pension calculation methods with a general trend towards linking benefits to earnings ; simplifying and improving contribution collection methods. Concurrently, more important changes have already been decided upon, and have already been brought to completion. Most countries have opted for mixed regimes enabling future retirees to receive both public and private benefits, as employers and workers are encouraged to increase voluntary pension contributions. Five countries (Bulgaria, Estonia, Hungary, Latvia and Poland) are, however, progressively reorienting towards reducing the importance of PAYG (pay-as-you-go) schemes in favor of transferring contributions to commercially-managed personal savings accounts. Once restructured, these come up against numerous obstacles : collection difficulties given the importance of the informal economy, sex-based inequality in retirement following on the reforms of the last few years, failure to reorganize disability pension schemes which, in some cases, overlap with retirement benefits.
  • Quelle réforme sociale en République tchèque ? - Vecernik Jiri p. 38-46 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Dans la Tchécoslovaquie de l'après 1989, la réforme du système de protection sociale ne fut pas une priorité, d'autant que les problèmes sociaux n'y apparaissaient pas aussi aigus que dans d'autres pays entrés en transition. Mais l'illusion d'une homogénéité de la société s'est dissipée vers le milieu des années 1990, lorsque vint l'heure des choix entre les modèles européens (suédois et bismarckien) et anglo-saxons, avec aussi en toile de fond l'entrée dans l'Union européenne. Malgré le peu d'empressement de la classe politique à réformer en profondeur, un débat eut lieu et la notion d'Etat-Providence résiduel commença à émerger, c'est à dire moins de dépenses publiques et plus de participation individuelle et la fin de la couverture universelle, que ce soit pour les retraites, les prestations sociales, désormais ciblées et sous conditions ou dans le secteur de la santé. Mais les arbitrages sont difficiles entre la droite très libérale et les sociaux-démocrates. Malgré des incohérences et l'absence totale de concertation nationale durant les années 1990, dans l'ensemble le piège de la pauvreté a été évité, voire même une certaine générosité préservée, au moins jusqu'en 2000. Mais depuis, la «nouvelle pauvreté» progresse et les acteurs, tant institutionnels que professionnels, restent aux abonnés absents. Pour l'instant, cet état de stagnation semble apparemment convenir aussi bien à la classe politique qu'à la population.
    What Social Reform for the Czech Republic ? The social welfare system was not a priority in post 1989 Czechoslovakia as social problems did not appear to be as serious as in the other transition countries. The illusion of a homogeneous society faded in the mid-1990s, when it became necessary to chose between European (Swedish and Bismarckian) and Anglo-American models, with entry into the European Union in the background. Although the political leadership did not hasten to undertake deepreaching reforms, a debate did take place and notions of the residual welfare state did begin to emerge in terms of less public spending, more individual participation and the end of universal coverage, whether this be for pensions, the now segment targeted and restrictive social benefits, or the health sector. Bargaining between the very liberal right and the social democrats is arduous. Despite inconsistencies and a total absence of national debate during the 1990s, poverty was in the main prevented, and even a degree of generosity was preserved at least until 2000. The «new poverty» has since increased and with no action on the part of the institutions and professionals involved. At the moment, the politicians and the population seem to acquiesce to this stagnation.
  • Le rôle social des entreprises hongroises - Simonyi Agnes p. 47-54 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Sous le régime socialiste, les grandes entreprises assuraient une importante fonction sociale, avec des financements indépendants de leurs activités. Au début des années 90, avec la privatisation et/ou la vente à des investisseurs étrangers, dans un contexte économique difficile, elles se sont peu ou prou désengagées, ont vendu les bâtiments qui abritaient services médicaux, culturels, logements etc. Depuis, une nouvelle responsabilité sociale leur est dévolue, dans le cadre d'un partage clair entre les responsabilités publiques en matière de protection sociale et les politiques des employeurs dans la gestion des ressources humaines, ces derniers ayant par ailleurs pour souci de fidéliser leurs employés en leur offrant, outre les prestations statutairement prévues (retraite, assurances maladie) d'autres, facultatives (assurances complémentaires, subventions aux transports, aide au logement...). Mais l'effort financier consenti le plus important concerne la formation professionnelle et la requalification des personnels. Un autre secteur capital est celui de l'amélioration des conditions de travail et du système de santé : en 2001, selon une enquête, 35 % des personnes interrogées avaient le sentiment que le travail était à l'origine de leurs maladies. Enfin, contrairement à certains pays voisins, en matière de réformes sociales et d'emploi, les Hongrois pratiquent largement la concertation, comme le montre l'exemple donné ici de MOL, la plus grande entreprise du pays.
    The Social Role of Hungarian Companies With their independently financed activities, large companies played an important social role under the socialist regime. They reneged on this to varying degrees within the economically difficult context of the early 1990s when, with privatization and/or sales to foreign investors, they sold off buildings housing medical, cultural and accommodation services. New social responsibilities have since devolved on them as a result of a clearly differentiated sharing of public responsibilities in terms of social welfare and employers' human resource management policies, as the latter also hope to create employee loyalty by offering other optional benefits (complementary insurance, transport subsidies, aid to housing, etc.) in addition to those legally required (pensions, health insurance). The greatest effort has been made in professional training and personnel recycling. Another important sector is improving working conditions and the health system : a 2001 survey showed that 35 % of those questioned felt that their jobs were the cause of their illness. Finally and unlike neighboring countries, Hungarians practice consultation in terms of social and employment reforms, as shown here by the example of MOL, the country's largest company.
  • Echanges interentreprises en Russie. La persistance des transactions non monétaires - Justeau Stéphane, Raison Christophe p. 56-64 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Les transactions non monétaires (TNM), qui désignent le troc proprement dit, les accords de compensation permettant d'annuler un dette par la livraison d'un bien et l'utilisation de billets à ordre (veksels) réglables en nature, ont connu en Russie un développement spectaculaire entre 1992 et la crise financière d'août 1998. Ainsi, à cette dernière date, plus de la moitié des échanges entre entreprises ne donnaient pas lieu à un paiement en monnaie. Les différentes enquêtes menées auprès des entreprises montrent que les TNM, durant cette période, ont été pratiquées beaucoup plus couramment dans les secteurs de l'électricité, du gaz et des biens d'équipement que dans les industries légère et agroalimentaire. Quant aux motifs pour lesquels on recourt aux TNM, ils semblent divers, l'insuffisance de liquidités étant citée en tête dans certaines enquêtes, mais n'apparaissant pas primordiale dans d'autres. Enfin, progressivement, les TNM vont impliquer de plus en plus d'agents et reposer sur l'existence de réseaux de relations devenus, pour leur part, de plus en plus complexes. Ces derniers contribuent à enfermer les entreprises dans des schémas d'échanges où les coûts d'entrée et, surtout, de sortie sont non négligeables. Aussi n'est-il pas étonnant que, même avec la remonétisation de l'économie consécutive au krach de 1998, se maintienne une part incompressible des TNM (11 % pour les accords de compensation en septembre 2003 et de 1 à 11 %, selon les sources, pour le troc). Un bon exemple de ce phénomène est donné par Gazprom qui a le monopole sur la production, le transport et la distribution du gaz, qui dispose de ce fait d'un pouvoir considérable dans ses négociations avec l'Etat et ses clients et a mis en place un système d'approvisionnement, sans monnaie, proche de celui en vigueur durant la période soviétique. Son plan de restructuration, même édulcoré par rapport au projet initial, ne risque-t-il pas d'araser ces arrangements informels qui ont néanmoins permis à nombre d'entreprises de survivre ?
    Inter-Enterprise Transactions in Russia The Continuation of Non-Monetary Exchange Non-monetary exchange (NME), or barter, and compensation agreements, used to repay debts by providing goods and through barter and promissory notes ( veksels ) for redemption in kind, developed spectacularly in Russia between 1992 and the August 1998 financial crisis. At this latter date, over half of inter-enterprise trade did not involve cash. Various surveys carried out among these firms have shown that, at this time, non-monetary exchanges took place much more frequently in the electricity, gas and capital goods sectors than in light industry and the agrifoods sector. Reasons for resorting to NMEs vary, with insufficient cashflow in the lead in some surveys, but not shown to be primordial in others. NMEs have gradually involved increasing numbers of agents and are based on network relations which have become progressively more complex. The latter contribute towards trapping these companies in exchange schemes with substantial entry, and, more importantly, exit costs. It is, thus, surprising that even with the re-monetarization of the economy following on the 1998 crash, NMEs continue to play an undiminished role in trade (compensation agreements were at 11 % in September 2003 with barter at between 1 % to 11 %). Gazprom, which holds the monopoly on gas production, transport and distribution, is a good example of this phenomenon ; as it plays a powerful role in government and client negotiations, it has set up a non-monetary supply system, similar to that of the Soviet era. Its reorganization program, although less drastic than the original, could bring an end to these informal agreements which have, nevertheless, enabled numerous companies to survive.
  • Le cinéma polonais 1989-2002. Crise conjoncturelle ou structurelle ? - Grzesiak Marie p. 65-73 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le cinéma est l'un des rares secteurs à ne pas avoir été réformé et fonctionne toujours, faute de consensus sur un nouveau texte, selon des règles fixées par une loi de 1987, consacrant la fin du monopole de l'Etat. Un Comité du cinéma, institution étatique subventionnant certains projets, fut bien créé en 1990, mais fut démantelé en 2002 : son fonctionnement était contesté pour son peu de transparence et il était criblé de dettes. Il ne fut pas remplacé, signifiant le désengagement de l'Etat du soutien de la production de films. Des producteurs privés cohabitent avec des studios publics, hérités de l'ancien système et très contestés par les premiers. Quant à la distribution, elle est aux mains de groupes étrangers, qui ont construit de nombreuses salles multiplexes, où sont projetés essentiellement des films américains (85 % des recettes), un peu européens et peu de polonais. La fréquentation est en baisse − 69 % des Polonais ne vont jamais au cinéma essentiellement en raison du prix élevé du billet et toute la profession connaît une grave crise financière, de nombreux producteurs ne pouvant désormais plus trouver les fonds suffisants, qu'il s'agisse de financer des films dits commerciaux ou de qualité. Quant aux différentes associations défendant les intérêts des auteurs et producteurs, elles ont du mal à trouver un terrain d'entente et des solutions à cette crise. De ce fait, certains se tournent de plus en plus vers les aides des programmes européens que sont le Fonds Eurimages et Média Plus.
    The Polish Cinema 1989-2002 A Circumstantial or Structural Crisis ? The cinema is one of the rare sectors to have escaped reform and continues to function according to a 1987 law which put an end to the state monopoly because of a failure to agree on a new text. The Film Committee which provided state subsidies for some projects was created in 1990 but was dissolved in 2002 because its operations were contested owing to a lack of transparency and because it was riddled with debts. It was not replaced which reflects the government's disengagement from supporting film production. Private producers exist alongside public studios, a carryover from the old system highly contested by the former. Distribution is in the hands of foreign groups which have built a great many multiplex cinemas showing mainly American films (85 % of ticket intake), a few European and very few Polish films. Attendance has dropped 69 % of Poles never go to a movie due mainly to high ticket prices while the entire industry is in serious financial crisis as many producers can no longer find adequate funding for either socalled commercial films or for quality films. Associations which defend the interests of authors and producers have a hard time finding a common ground and solutions to the crisis. For this reason many of these are increasingly turning to European funds, such as Eurimages and Media Plus.
  • Portrait

  • Repères

    • Lu - p. 79-87 accès libre