Titre | Echanges interentreprises en Russie. La persistance des transactions non monétaires | |
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Auteur | Justeau Stéphane, Raison Christophe | |
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est | |
Numéro | no 1040, novembre-décembre 2003 Protection sociale à l'est | |
Page | 56-64 | |
Annexes | Bibliographie, Graphiques, Tableaux | |
Mots-clés (matière) | entreprise gestion de l'entreprise industrie de base réforme relations économiques résultat de l'entreprise situation économique | |
Mots-clés (géographie) | Russie | |
Résumé |
Les transactions non monétaires
(TNM), qui désignent le troc proprement dit, les accords de compensation
permettant d'annuler un dette par la
livraison d'un bien et l'utilisation de
billets à ordre (veksels) réglables en
nature, ont connu en Russie un développement spectaculaire entre 1992 et
la crise financière d'août 1998. Ainsi,
à cette dernière date, plus de la moitié
des échanges entre entreprises ne
donnaient pas lieu à un paiement en
monnaie. Les différentes enquêtes
menées auprès des entreprises
montrent que les TNM, durant cette
période, ont été pratiquées beaucoup
plus couramment dans les secteurs de
l'électricité, du gaz et des biens
d'équipement que dans les industries
légère et agroalimentaire. Quant aux
motifs pour lesquels on recourt aux
TNM, ils semblent divers, l'insuffisance de liquidités étant citée en tête
dans certaines enquêtes, mais n'apparaissant pas primordiale dans d'autres.
Enfin, progressivement, les TNM vont
impliquer de plus en plus d'agents et
reposer sur l'existence de réseaux de
relations devenus, pour leur part, de
plus en plus complexes. Ces derniers
contribuent à enfermer les entreprises
dans des schémas d'échanges où les
coûts d'entrée et, surtout, de sortie
sont non négligeables. Aussi n'est-il
pas étonnant que, même avec la
remonétisation de l'économie consécutive au krach de 1998, se maintienne
une part incompressible des TNM
(11 % pour les accords de compensation en septembre 2003 et de 1 à 11 %,
selon les sources, pour le troc). Un
bon exemple de ce phénomène est
donné par Gazprom qui a le monopole sur la production, le transport et
la distribution du gaz, qui dispose de
ce fait d'un pouvoir considérable dans
ses négociations avec l'Etat et ses
clients et a mis en place un système
d'approvisionnement, sans monnaie,
proche de celui en vigueur durant la
période soviétique. Son plan de
restructuration, même édulcoré par
rapport au projet initial, ne risque-t-il
pas d'araser ces arrangements
informels qui ont néanmoins permis
à nombre d'entreprises de survivre ? Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Inter-Enterprise
Transactions
in Russia
The Continuation
of Non-Monetary
Exchange
Non-monetary exchange (NME),
or barter, and compensation
agreements, used to repay
debts by providing goods and
through barter and promissory
notes ( veksels ) for redemption
in kind, developed spectacularly in Russia between 1992
and the August 1998 financial
crisis. At this latter date, over
half of inter-enterprise trade did
not involve cash. Various
surveys carried out among
these firms have shown that, at
this time, non-monetary
exchanges took place much
more frequently in the electricity, gas and capital goods
sectors than in light industry
and the agrifoods sector.
Reasons for resorting to NMEs
vary, with insufficient cashflow
in the lead in some surveys, but
not shown to be primordial in
others. NMEs have gradually
involved increasing numbers of
agents and are based on
network relations which have
become progressively more
complex. The latter contribute
towards trapping these companies in exchange schemes with
substantial entry, and, more
importantly, exit costs. It is,
thus, surprising that even with
the re-monetarization of the
economy following on the 1998
crash, NMEs continue to play an
undiminished role in trade
(compensation agreements
were at 11 % in September 2003
with barter at between 1 % to
11 %). Gazprom, which holds
the monopoly on gas production, transport and distribution,
is a good example of this
phenomenon ; as it plays a
powerful role in government
and client negotiations, it has
set up a non-monetary supply
system, similar to that of the
Soviet era. Its reorganization
program, although less drastic
than the original, could bring an
end to these informal agreements which have, nevertheless,
enabled numerous companies
to survive. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_040_0056 |