Titre | Le pauvre transformé : les hommes, les femmes et la charité à Marseille, du XIIIe siècle jusqu'à la Peste noire | |
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Auteur | Michaud Francine | |
Revue | Revue historique | |
Numéro | no 650, avril 2009 | |
Page | 243-290 | |
Résumé |
Le présent article a pour ambition de saisir les pratiques caritatives différentielles des laïcs à Marseille avant la Peste noire. Il repose sur l'analyse des testaments marseillais connus entre 1248 et la grande mortalité de 1348, soit à peu près 500 actes de dernières volontés, dont plus de la moitié émane des femmes de la ville. Celles-ci, du moins au début de la période envisagée, appartiennent en grand nombre à l'élite locale, alors que la pratique testamentaire tend parmi les citoyens mâles à se répandre plus tôt et plus rapidement à l'ensemble de la société. Deux enseignements principaux se dégagent de l'examen des actes causa mortis à une époque marquée par l'efflorescence mendiante. D'une part, la générosité envers le « Pauvre du Christ » (à titre institutionnel ou personnel) semble dériver d'un encadrement pastoral étroit – attesté par la présence croissante de confesseurs auprès des disposants – mais sensible aussi aux aléas des crises spirituelles que traverse la cité au début du XIVe siècle. D'autre part, ce sont d'abord les hommes, notamment ceux de la haute société, qui se répandent en largesses pour soulager les misérables, alors que leurs filles, épouses et veuves consacrent plus volontiers leur attention et leurs moyens à un viatique plus désincarné, qu'assure par la prière et surtout la messe, le suffrage des clercs. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The present article attempts to survey lay charity through the lens of testamentary practice in Marseilles before the Black Death. The extent evidence rests on a corpus of nearly 500 wills, most produced by women. The greater proportion of these women originated from the urban elite, at least at the beginning of the period under consideration, while the testamentary practice among men was fast penetrating the rest of society. Set against the Mendicant movement, a thriving force in the city at the end of the thirteenth century, the study of testaments and last wills allows for two major findings : First, charitable donations reflected close pastoral guidance, as the increasing recourse to personal confessors abundantly manifests ; this trend, however, was not immune from the crises that characterized the spiritual climate in the city at the onset of the XIVth century. Second, it was the male elite of the city who made the most generous pledges, far beyond all other groups in society, including well-born women who preferred a viaticum that emphasized a more disincarnate form of piety carried by clergy through prayers and masses. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHIS_092_0243 |