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Titre Guerres de religion ou guerres ethniques ? Les conflits religieux en Irlande, 1500-1650
Auteur ό Hannrachain Tadhg
Mir@bel Revue Revue historique
Numéro no 649, janvier 2009
Page 65-97
Résumé Cet article traite de l'évolution des conflits religieux dans l'Irlande moderne, à partir de 1500 environ, jusqu'à la fin de l'Interrègne en 1660. Au début de la période, l'Irlande était extrêmement divisée d'un point de vue politique. D'un point de vue religieux, le monde de la chrétienté irlandaise était assez différent du modèle du catholicisme de la fin du Moyen `!-- Acirc --bge. La Réforme en Irlande eut des origines presque entièrement étrangères. Le protestantisme attira peu de fidèles parmi la population irlandaise gaélique ou dans la communauté anglaise pré-élisabéthaine. Cet article souligne que la raison principale en fut la co ïncidence entre le changement religieux et l'édification de l'État Tudor en Irlande. Au début de l'époque Stuart, l'État anglais avait conquis toute l'île, mais l'Église d'État était extraordinairement impopulaire. Cependant, entre 1580 et 1641, une authentique identité protestante apparut en Irlande à la suite d'une immigration anglaise et écossaise à grande échelle. Favorisées par le gouvernement, ces populations connurent un succès économique rapide et s'arrogèrent le monopole de la détention des offices. L'église d'État, cependant, ne rencontrait qu'une audience limitée. La conquête de l'Irlande par les régicides victorieux de la seconde guerre civile déboucha sur un nombre élevé de victimes, une diminution massive de la propriété catholique et la destruction des élites urbaines catholiques. Considérés ensemble, ces événements des années 1640 et 1650 devaient avoir une influence décisive sur la nature des identités confessionnelles au cours des siècles suivants. La mémoire des attaques surprises des Catholiques contre les Protestants en 1641 forma la base d'une insistance aiguë sur la nécessité de réduire la puissance et la propriété catholiques. Du côté catholique, les rudes épreuves des années 1650 devinrent centrales dans une conscience de persécution et de pertes subies, sur fond religieux. En Irlande, les différences religieuses se sont greffées sur des antagonismes ethniques et coloniaux ajoutant aux divisions confessionnelles une profondeur et une complexité généralement absentes du reste de l'Europe.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article examines the evolution of religious conflict in Early Modern Ireland from a starting date of circa 1500 until the end of the Interregnum in 1660. At the beginning of this period Ireland was highly fragmented in political terms. In religious terms, the world of Irish Christianity differed in many respects from the pattern of late medieval Catholicism, although the parts of the island where English influence and settlement was strongest corresponded more closely to the European norm. The reformation in Ireland was almost entirely external in origin. Protestantism attracted few adherents among either the Irish Gaelic population or the pre-Elizabethan English community. The article argues that the chief reason for this historically vital development was the fatal coincidence of religious change and Tudor state-building in Ireland. By the beginning of Stuart rule, the English State had conquered the entire island but the State Church was extraordinarily unpopular. Between c. 1580 and 1641, however, an authentic Protestant identity was created in Ireland through large-scale immigration of English and Scots. Favoured by the government, these enjoyed rapid economic success and gained a monopoly over office-holding. The State Church, however, enjoyed little evangelical success. The conquest of Ireland by the victorious regicides of the second English Civil War led to enormous loss of life and a massive diminution in Catholic landownership and the destruction of Catholic urban elites. Taken together the events of the 1640s and 1650s were to have a critical influence on the nature of confessional identities in Ireland in the centuries that followed. The memory of sectarian attacks by Catholics on unprepared Protestants in 1641 laid the basis for a strident insistence on the need to repress Catholic power and property. On the Catholic side, the great hardships of the 1650s became central to a shared conviction of persecution and loss on religious grounds. In Ireland confessional differences had become mapped onto ethnic and colonial antagonism adding a depth and complexity to confessional divisions largely absent elsewhere in Western Europe.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHIS_091_0065