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Titre Entreprendre en politique. De l'extrême gauche au PS : la professionnalisation politique des fondateurs de SOS-Racisme
Auteur Philippe Juhem
Mir@bel Revue Revue Française de Science Politique
Numéro Vol. 51, no 1-2, 2001 Devenir militant/ Le référendum du 24 septembre 2000 : premiers éclairages
Rubrique / Thématique
Devenir militant
Page 131-153
Mots-clés (matière)association carrière politique extrême gauche idéologie militantisme parti politique racisme
Mots-clés (géographie)France
Résumé La politique partisane est communément méprisée par les jeunes Italiens des années 1990. En conséquence, au sein de cette génération, ceux qui militent dans un parti sont ultra minori­taires. Cette étude porte sur ceux qui ont fait ce choix atypique, éclairant a contrario la désaf­fection de leurs pairs pour la politique. Le milieu social et les caractéristiques psychologiques d'un échantillon déjeunes cadres partisans sont comparés à ceux d'un échantillon-témoin aléa-tire déjeunes du même âge. Les résultats établis ici ne valident pas les hypothèses psycholo gi­santes élaborées par la littérature sur la personnalité politique. La « centralité sociale » appa­raît également comme un facteur prédictif insuffisant du militantisme partisan. Nous soulignons l'existence d'un mécanisme plus complexe articulé autour des facteurs suivants : a) l'existence d'un «filet de sécurité » éducationnel et/ou professionnel ; b) l'existence d'un modèle d'iden­tification militante du fait que l'un des membres de la famille est lui-même impliqué dans le monde politique ; c) un attachement préalable à un mentor politique qui facilite d) l'acquisition d'un volume important de capital social, ressource vitale pouvant être ensuite investie dans la construction du consensus. Des données complémentaires sur le recrutement politique en Italie nous apprennent que les fonctions réservées aux jeunes dans les partis constituent un premier stade dans la carrière politique. Étant donné la structure des opportunités politique, l'implica­tion partisane précoce équivaut à un choix de carrière. Un tel choix ne fait sens que pour les individus qui disposent d'une combinaison particulière de ressources autorisant à envisager une carrière politique ultérieure : éducation ou richesse, liens familiaux avec un parti, chances de développer un capital social élevé. Étant donné que la possession de telles ressources est rare, l'ajustement des préférences conduit la plupart des jeunes gens à exclure la possibilité d'un engagement politique et à considérer les partis comme lointains et étrangers.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Being active in politics. from the extreme left to the [french] socialist party : the political professionalisation of the founders of sos-racisme Through an analysis of the militant careers of Julien Dray and the founders of SOS-Racisme, the article seeks to account first for the logic of their initial commitment within the [Trotskyite] LCR [Ligue communiste révolutionnaire], then for their investment in extreme-left student organizations and finally for their reasons for joining the Socialist Party. Passage from the extreme-left to the Socialist Party was caused on the one hand by the need -for a specific gene­ration of student political cadres who entered politics in the post-1968 era and were over the age of 30 in 1983 - to obtain professional positions corresponding to their militant status, and on the other hand, by opportunities for promotion and new affiliations opened up by the Left's accession to power in 1981. The militant careers of these groups 'members appear as a succes­sion of conversions, both ideological and professional, which militants had to undergo in rela­tion to the social spaces which they entered and of the opportunities provided by each new step in the process of accumulation of political ressources.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_2001_num_51_1_403610