Titre | Italie : quand la politique invente la société civile | |
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Auteur | Alfio Mastropaolo | |
Revue | Revue Française de Science Politique | |
Numéro | Vol. 51, no 4, 2001 Italie et Japon aujourd'hui : deux démocraties « hors normes » à l'épreuve de la crise | |
Rubrique / Thématique | Italie et Japon aujourd'hui : deux démocraties « hors normes » à l'épreuve de la crise |
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Page | 621-636 | |
Mots-clés (matière) | crise politique démocratie intellectuel média opinion publique régime politique situation politique vie politique | |
Mots-clés (géographie) | Italie | |
Résumé |
À la fin du deuxième millénaire, entre 1992 et 1994, l'Italie a été frappée par une crise, en vérité, peu dramatique, mais sans doute bouleversante et qui a radicalement transformé la physionomie de son système politique. Normalement, on considère que la cause fondamentale de cette crise a été la corruption de la vie publique dans les décennies précédentes et la faillite des finances publiques provoquée par un clientélisme omniprésent. Cet article se demande si ces deux phénomènes constituaient des raisons suffisantes pour provoquer une crise assez unique dans l'histoire des régimes démocratiques. L'auteur avance une autre hypothèse : l'une des causes principales de la crise à laquelle la démocratie italienne a dû faire face provient des discours que les principaux acteurs politiques officiels ont construit à son égard et de la floraison d'autres discours formulés par de nouveaux acteurs non conventionnels : des discours « antipolitiques », fondés sur une dénonciation impitoyable, instrumentale et injuste, de l'état de cette démocratie. Ce faisant, ces mêmes acteurs, officiels ou non, ont tenté de se relégitimer ou de se légitimer. En présentant sous ces couleurs la démocratie italienne, et en proposant comme unique recette valable un mythique passage de la « Première » à la « Deuxième » République, on a obtenu uniquement l'effet d'intoxiquer le sens commun et de pousser la démocratie vers une crise ? de légitimité ? dont on ne voit pas encore la conclusion. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Italy : when politics invents civil society
At the end of the second millennium, between 1992 and 1994, Italy was hit by a crisis, not really a very dramatic one, but obviously an upheaval that radically transformed the physiognomy of its political system. The basic cause of this crisis is usually considered to lie in the corruption of public life in the previous decades and the financial collapse caused by omnipresent cliente-lism. This article asks if these two phenomena can sufficiently account for a crisis that seems unique in the history of democratic regimes. The author puts forward a different hypothesis : that one of the main causes of the crisis which Italian democracy had to confront is to be found in the discourses which the major political actors constructed about it and the flowering of other discourses presented by new, unconventional actors : « antipolitical » discourses, based on a ruthless, instrumental and unfair denunciation of the state of Italian democracy. By so doing these actors, whether official or unofficial, sought to relegitimize or to legitimize themselves. By presenting Italian democracy under these colors, and by proposing as the only valid prescription a mythical change from the « First » to the « Second » Republic, they managed only to poison common sense and to push democracy into a legitimacy crisis which is not yet Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_2001_num_51_4_403653 |