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Titre Quand le lieu compte. Spécificités des passés autoritaires et réformes économiques dans les transitions à la démocratie
Auteur Valérie Bunce
Mir@bel Revue Revue Française de Science Politique
Numéro 50e année, n°4-5, 2000 Les transitions démocratiques regards sur l'état de la « transitologie »/ Demain, la démocratie directe? Formes nouvelle, avatars et problèmes
Rubrique / Thématique
Les transitions démocratiques regards sur l'état de la « transitologie »
Page 633-656
Annexes Bibliographie
Mots-clés (géographie)Amérique latine Pays d'Europe centrale et orientale - PECO
Mots-clés (matière)démocratisation dictature réforme réforme économique régime politique science politique situation politique
Résumé L'article s'attache à trois questions. Premièrement : les modèles des démocratisations interve­nues dans le monde postsocialiste sont-ils semblables aux modèles des démocratisations récentes en Amérique latine et en Europe du Sud ? Deuxièmement : que suggère la réponse à cette première question en ce qui concerne la possibilité de généraliser ces modèles de démo­cratisations récentes, celles du « Sud », et, plus largement, en ce qui concerne le postulat ordi­naire des études comparatives selon lequel notre compréhension de processus politiques peut être transposée d'un pays donné à un autre pays ? Enfin, que suggèrent, à leur tour, ces obser­vations en ce qui concerne le débat déjà ancien, et récemment ravivé, sur la portée des connais­sances produites du point de vue des area studies par rapport à la portée de celles issues des théories comparatives de la politique ? Les réponses à ces questions sont les suivantes. D'abord, s'il est vrai que toutes les nouvelles démocraties sont confrontées aux mêmes pro­blèmes ou enjeux généraux (rupture avec le mode de gouvernement autoritaire, cooptation des anciennes élites et construction des institutions démocratiques), les manières dont ces tâches sont effectuées, ainsi que les rétributions attachées aux différentes stratégies varient, faisant apparaître une distinction régionale décisive, celle opposant le modèle latino-américain et sud-européen au modèle postsocialiste. Ainsi, alors que la recherche de « pacte » domine dans le « Sud », la fin du régime autoritaire dans l'« Est » prend des formes plus variées. Bien plus, si, dans le « Sud », jeter des ponts entre l'ordre autoritaire et l'ordre démocratique apparaît comme la stratégie la meilleure (par exemple, conclusion de pactes et victoire de forces de droite dans les premières élections compétitives), la rupture réussit mieux à l'« Est » (par exemple, mobilisation de masse et/ou victoire décisive des forces d'opposition dans les pre­mières élections compétitives). Finalement, si on pense les rapports entre la démocratisation et la réforme économique, pour l'Amérique latine et l'Europe du Sud, comme une source de ten- sion dans le contexte postsocialiste ces deux processus sont con us comme se soutenant mutuellement Ces arguments comportent une série implications théoriques en particulier que sous de nombreux rapports mais pas sous tous les rapports) les considérations régio nales comptent en ce elles fa onnent les processus politiques que les généralisations en ce qui concerne la politique sont condamnées appuyer sur la combinaison de la démarche théorique et de connaissances régionales
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The place of place in transitions to democracy This article addresses three questions. First, are patterns of democratization in the post-socia­list world similar to patterns of recent democratization in Latin America and Southern Europe ? Second, what does the answer to this question suggest about the generalizability of recent democratization and, more broadly, about the common assumption in comparative studies that our understanding of political processes can be transported from one country to another ? Finally, what do these observations suggest in turn about the old and recently-revived debate concerning the relative value of areal knowledge versus theory in comparative politics ? The answers to these questions are as follows. First, while all new democracies must wrestle with the same general issues (breaking with authoritarian rule, coopting the old elite, and construc­ting democratic institutions), how these tasks are carried out and the payoffs attached to diffe­rent strategies vary, with the decisive distinction one of region ? or a Latin American/Southern European pattern versus a post-socialist patterns. Thus, while pacting dominates in the « South », the end of authoritarian rule in the « East » follows more variable patterns. Moreover, while political bridging between the authoritarian and the democratic order seems to be the most successful strategy in the « South » (for example, pacting and the victory of rightist forces in the first competitive election), breakage is more successful in the « East » (for example, mass mobilization and/or a decisive victory of the opposition forces in the first com­petitive election). Finally, while democratization and economic reform are understood to be in tension with one another in Latin America and Southern Europe, in the postsocialist context they are mutually supportive. These arguments have several theoretical implications - namely, that regional considerations matter in important (but not all) -ways in shaping political pro­cesses and that generalizations about politics must rest on a combination of theory and areal knowledge.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_2000_num_50_4_395501