Titre | Mouvements agraires, mouvements nationaux et révolution en Amérique latine | |
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Auteur | Silas Cerqueira | |
Revue | Revue Française de Science Politique | |
Numéro | 19e année, n°5, 1969 Amérique latine (II) | |
Page | 1018-1041 | |
Résumé |
Mouvements agraires, mouvements nationaux et révolution en Amérique Latine, par Silas Cerqueira
Un des traits fondamentaux des révolutions latino-américaines de notre époque est que s'y mêlent de façon explosive la question agraire et la question nationale. Il ne s'agit pas de concomitance : ce caractère commun découle des conditions historiques, sociales et économiques propres à l'Amérique latine. La structure économique et sociale y est en effet fondée sur la domination prolongée du latifundium, un développement capitaliste national irrégulier (qui crée des zones de sous-développement) et la pénétration des monopoles et investissements étrangers ; toute réforme agraire qui élimine rapidement et radicalement le latifundium est donc destinée à devenir une révolution agraire-paysanne ; de même, un programme d'indépendance économique, de nationalisations, a de grandes chances de devenir une révolution nationaliste-urbaine ou anti-impérialiste. L'interaction, l'alliance, la fusion entre mouvements paysans-agraires et nationaux-urbains, apparaît comme une des conditions essentielles à l'éclosion et au développement des révolutions latino-américaines : l'étude des quatre révolutions guatémaltèque, mexicaine, bolivienne et cubaine (qui est la synthèse et le dépassement des précédentes) confirme cette hypothèse. Lorsque ces deux courants ne se rencontrent pas, les révolutions avortent ou échouent : c'est le cas de la République Dominicaine, du Venezuela, du Brésil et de la Colombie. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Agrarian movements, national movements and revolution in Latin America, by Silas Cerqueira
One of the major characteristics of Latin-American revolutions to-day is that both the agrarian problem and the problem of national identity are inextricably and explosively implicated. It is not a simple question of coexistence: this common characteristic is a result of historical, social and economic conditions which are particular to Latin America. The economic and social structure is founded on the prolonged reign of the latifundia, an irregular national capitalist development (creating under-developed areas) and the coming of foreign monopolies and investments; any agrarian reform which rapidly and completely destroys the latifundia is thus destined to become a peasant-led agrarian revolution; similarly a programme of economic independance, of nationalization will probably develop into a nationalist or anti-imperialist city-led revolution. The interaction or the alliance of the peasants and the nationalist city dwellers would seem to be one of the necessary conditions to the breaking out and development of Latin-American revolutions: the study of four such revolutions in Guatemala, Mexico, Bolivia and Cuba confirm this hypothesis. When the two currents do not meet, the revolutions do not take place or fail - this was the case in Santo Domingo, Venezuela, Brazil and Columbia. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1969_num_19_5_418551 |