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Titre Régimes militaires et classes sociales en Afrique noire. Une hypothèse
Auteur Denis Martin, Tatiana Yannopoulos
Mir@bel Revue Revue Française de Science Politique
Numéro 22e année, n°4, 1972
Page 847-882
Résumé Régimes militaires et classes sociales en Afrique noire : une hypothèse, par Tatania Yannopoulos et Denis Martin Des exemples pris dans l'histoire des Etats africains depuis leur indépendance montrent que l'intervention des militaires dans la vie politique a eu pour fonction soit de suppléer une bourgeoisie naissante faible et menacée dans la détention du pouvoir, soit d'arbitrer les conflits entre factions dirigeantes lorsque ces conflits risquent de mettre en cause la structure du pouvoir existant, soit de servir de fer de lance aux couches privilégiées, dépossédées du pouvoir par des forces progressistes. Dans cette optique, le cas des régimes réputés progressistes mis en place à la suite un coup d'Etat militaire est un problème ; en fait, il semble que ces régimes se soient constitués contre des dirigeants trop corrompus ou incapables d'assurer la modernisation de la société. La situation particulière dans laquelle ils se trouvent les incite donc à utiliser un langage "progressiste" alors que la politique menée concrètement n'est guère différente de celle qui est mise en oeuvre dans les autres régimes militaires. L'hypothèse proposée tient compte d'un certain nombre de facteurs agissant au sein même de l'Afrique noire ; elle se limite volontairement à la considération de ces forces sans nier pour autant, au contraire, l'importance de la position périphérique du continent, soit l'ensemble des agents externes qui sont intervenus et interviennent encore dans la politique africaine. [Revue française de science politique XXII (4), août 1972, pp. 847-882.]
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Military regimes and social classes in black Africa: a hypothesis, by Tatania Yannopoulos and Denis Martin Examples from the history of the African States since their independence show that the purpose of military intervention in political life has been either to take the place of an emergent middle class which was weak and whose position in power was threatened, or to settle conflicts between ruling factions when the former were likely to endanger the existing power structure, or to act as a spearhead on behalf of the privileged classes ousted by progressive forces. From this standpoint, the case of reputedly progressive regimes established after military coups d'Etat poses a question; in fact, it would seem that these regimes are set up to replace leaders who are either too corrupt or are incapable of modernizing society. The circumstances surrounding their emergence thus prompt them to use language of a "progressive" nature, whereas their actual policies differ very little from those implemented by other military regimes. The hypothesis advanced here makes allowance for a certain number of factors operating inside Black Africa. It is deliberately confined to an examination of these factors, though it does not deny - on the contrary - the importance of the peripheral position of the continent, i.e. of all the outside forces which have intervened, and continue to intervene, in African politics. [Revue française de science politique XXII (4), août 1972, pp. 847-882.]
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1972_num_22_4_418966