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Titre Mao Tsé-toung, la révolution et la question sexuelle
Auteur Chi-Hsi Hu
Mir@bel Revue Revue Française de Science Politique
Numéro 23e année, n°1, 1973
Page 59-85
Résumé Mao Tse-Toung, la révolution et la question sexuelle, par Chi-Hsi Hu Le puritanisme régnant en Chine populaire depuis de si longues années, d'aucuns n'hésitent pas à affirmer que l'austérité des moeurs est conforme à la philosophie fondamentale du communisme chinois. Or, si l'on retrace l'évolution de la position de Mao au sujet de l'amour sexuel, qui reflète dans une large mesure la politique du couple du Parti communiste chinois, on s'aperçoit que celle-ci n'a pas toujours eu pour axiome le rigorisme moral. Le relâchement des moeurs dans le soviet du Jiangxi, sans s'engager dans la voie de la révolution sexuelle telle que la concevait Wilhelm Reich, n'en était pas moins bien réel. A la différence du trop fameux esprit de Yanan qui se caractérisait par une discipline implacable et qui n'exigeait rien de moins que l'assujettissement de la nature humaine aux impératifs de la lutte des classes et de la résistance anti-japonaise, l'esprit du Jiangxi était alimenté par un grand souffle de romantisme révolutionnaire. Quant au rigorisme moral qui règne actuellement en Chine et qui se réclame de la pensée de Mao, il est conçu comme un barrage contre le déluge démographique. Il résulte de la conviction inébranlable de Mao en la plasticité de la nature humaine. Si l'on raisonne en termes freudiens, pour Mao, le Surmoi est tout puissant et la sublimation à la portée du plus humble des paysans. [Revue française de science politique XXIII (1), février 1973, pp. 59-85.]
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Mao Tse-Toung, the revolution and the question of sex, by Chi-Hsi Hu Since puritanism has long been prevalent in China, some people have not hesitated to say that moral austerity is in line with the basic philosophy of Chinese communism. However, examination of the trend in Mao's attitude with regard to sexual love, which largely reflects the Chinese Communist Party's policy towards couples, shows that this has not always been one of moral strictness. Although not pursuing the sexual revolution as conceived by Wilhelm Reich, the relaxing of morals in the Jiangxi soviet nevertheless took place. Unlike the excessively well-known spirit of Yanan, which was marked by unrelenting discipline and required nothing less than the total subjection of human nature to the demands of the class struggle and the fight against the Japanese, the Jiangxi spirit was swept along on a great wave of revolutionary romanticism. The moral severity now dominant in China, and which claims to spring directly from Mao's thoughts, is in fact intended to stem the demographic flood. It results from Mao's unshakeable belief in the flexibility of human nature; if one reasons in Freudian terms, the Superego is, in Mao's view, all-powerful and sublimation can be attained by the most humble peasant. [Revue française de science politique XXIII (1), février 1973, pp. 59-85.]
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1973_num_23_1_393453