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Titre Le Japon face aux crises cambodgienne et afghane
Auteur Pierre Fistié
Mir@bel Revue Revue Française de Science Politique
Numéro 32e année, n°3, 1982 Les crises du Cambodge et de L' Afghanistan vues de L'Asie
Rubrique / Thématique
Les crises du Cambodge et de L'Afghanistan vues de L'Asie
Page 451-472
Résumé L'Asie du Sud-Ouest et l'Asie du Sud-Est constituant directement ou indirectement pour le Japon des zones d'importance stratégique pour son approvisionnement en pétrole (et pour ses investissements à l'étranger en ce qui concerne la seconde de ces régions) on pouvait s'attendre à ce que Tokyo réagisse aux crises cambodgienne et afghane. Effectivement, le Japon, jusque-là avant tout «animal économique» (faute de vouloir assumer pleinement la responsabilité de sa propre défense) est devenu un animal politique dans la mesure où, renonçant à la politique d'équidistance qu'il avait adoptée en 1977 en Asie du Sud-Est, il s'est résolu, à la suite des interventions vietnamienne puis soviétique de décembre 1978 et 1979, à opérer un choix entre le Vietnam et les pays de l'ASEAN. Mais les moyens de ce choix (qui ne s'est pas exercé avec la même netteté entre l'URSS et la Chine) sont restés principalement économi­ques. En dépit de certains signes annonciateurs d'une évolution possible, l'opinion japonaise dans son ensemble n'a pas encore été suffisamment ébranlée pour prendre conscience des dangers qui menacent le pays et accepter une augmentation de la part du revenu national consacrée à la défense au-delà du 1 % fixé en 1975.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais L'Asie du Sud-Ouest et l'Asie du Sud-Est constituant directement ou indirectement pour le Japon des zones d'importance stratégique pour son approvisionnement en pétrole (et pour ses investissements à l'étranger en ce qui concerne la seconde de ces régions) on pouvait s'attendre à ce que Tokyo réagisse aux crises cambodgienne et afghane. Effectivement, le Japon, jusque-là avant tout «animal économique» (faute de vouloir assumer pleinement la responsabilité de sa propre défense) est devenu un animal politique dans la mesure où, renonçant à la politique d'équidistance qu'il avait adoptée en 1977 en Asie du Sud-Est, il s'est résolu, à la suite des interventions vietnamienne puis soviétique de décembre 1978 et 1979, à opérer un choix entre le Vietnam et les pays de l'ASEAN. Mais les moyens de ce choix (qui ne s'est pas exercé avec la même netteté entre l'URSS et la Chine) sont restés principalement économi­ques. En dépit de certains signes annonciateurs d'une évolution possible, l'opinion japonaise dans son ensemble n'a pas encore été suffisamment ébranlée pour prendre conscience des dangers qui menacent le pays et accepter une augmentation de la part du revenu national consacrée à la défense au-delà du 1 % fixé en 1975. As South-West and South-East Asia constitute, directly or indirectly, strategically important zones for Japan's oil supply (and for its foreign investments in the latter region), it could be expected that Tokyo would react to the Afghan and Cambodian crises. Japan, until then an "economic animal" more than anything else (because of not wishing to take the responsibility for its own defense), became a political animal. Giving up the equidistant policy it had adopted in 1977 in South-East Asia, it resolved, following the 1978 Vietnamese and then the 1979 Soviet interventions to make a choice between Vietnam and the ASEAN countries. But the means of this choice (which was not made as explicitly concerning the USSR and China) remained mainly economic. In spite of a few signs presaging a tentative change, Japanese public opinion on the whole does not seem shaken enough to be aware of the dangers which threaten the country and to accept an increase of the slice of the national income devoted to defense beyond the established in 1975.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1982_num_32_3_411194