Titre | La prudence en politique. Concept et vertu | |
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Auteur | Gil Delannoi | |
Revue | Revue Française de Science Politique | |
Numéro | 37e année, n°5, 1987 | |
Page | 597-615 | |
Mots-clés (géographie) | France | |
Mots-clés (matière) | philosophie psychologie | |
Résumé |
Aristote accorde une importance telle à la prudence qu'elle est le véritable lien de la politique et de l'éthique à travers toute sa philosophie de l'action. Pourtant, et à cause de cette importance, il ne peut guère la définir. Il ne la cerne pas par approximation comme une vertu morale ni par classification comme un régime politique. La prudence est la vertu intellectuelle, le concept imposé par le fait que la politique et l'éthique ne sont jamais entièrement liées et jamais entièrement déliées. La prudence machiavélienne radicalise cet enseignement ; elle ne le rompt pas : là où la prudence aristotélicienne indique que politique et éthique ne peuvent être très séparées, l'habileté machiavélienne indique qu'elles ne peuvent être très liées. Ce n'est qu'avec Hobbes qu'on est en présence de la construction systématique d'une théorie dans laquelle la politique l'emporte entièrement sur l'éthique. Kant renverse cette priorité au seul profit de l'éthique. La recherche aristotélicienne fait finalement figure de moins mauvaise solution. Elle sort l'éthique du purisme et la politique de la pure force. En tout cas, sans référence à une relation entre la politique et l'éthique, la recherche de la prudence est peu probable. La croyance récente en la toute-puissance de l'histoire l'a montré. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The importance which Aristotle sets on prudence makes it the real link between politics and ethlcs throughout his whole philosophy of action. Nevertheless, and because of this importance, he cannot define it. He does not approach it through approximation, as a moral virtue, nor by classification, as a political regime. Prudence is the intellectual virtue, the concept imposed by the fact that politics and ethics are never either entirely linked or entirely separate. Machiavellian prudence radicalizes this teaching, but does not upset it : whereas Aristotelian prudence indicates that politics and ethics cannot be widely separate, Machiavellian cunning indicates that they cannot be very closely linked. Only with Hobbes do we get the systematic construction of a theory in which politics fully dominates ethics. Kant reverses that priority for the sole benefit of ethics. Aristotle's search finally looks like the least bad solution. It sets ethics away from purism, and politics away from pure force. In any case, without reference to a link between politics and ethics, the search for prudence is unlikely, as demonstrated by the recent belief in the omnipotence of history. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1987_num_37_5_411571 |