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Titre La révolution américaine et les infortunes de la vertu
Auteur Denis Lacorne
Mir@bel Revue Revue Française de Science Politique
Numéro 38e année, n°6, 1988
Page 869-886
Mots-clés (géographie)Etats Unis
Mots-clés (matière)histoire des idées histoire des institutions institutions politiques régime politique
Résumé Quelle importance donner à la notion de « vertu républicaine » dans la Révolution américaine ? Le débat historiographique américain est peu concluant. Pour certains historiens, la motivation principale des founding fathers était leur intérêt financier personnel ; pour d'autres, la révolution et son accomplissement constitutionnel ne sont que le fruit du hasard ou d'opportunités heureuses ; pour d'autres enfin, tout est affaire d'idées, et « l'idéologie révolutionnaire » ne serait rien d'autre qu'une restauration, à l'époque des Lumières, d'un discours humaniste hérité de la Renaissance italienne et réinterprété par la tradition révolutionnaire britannique. Mais il serait trop simple d'affirmer que la révolution américaine marque la fin d'une « ère classique » de la politique. L'homo civicus épris des vertus antiques se double d'un homo ?conomicus qui agit au nom des valeurs fondamentales du libéralisme naissant et de l'éthique protestante. Les fondateurs de la République américaine étaient bien des « hommes extraordinaires », au sens donné à ce terme par Rousseau dans Le contrat social, puisqu'ils s'arrogeaient le droit, en violation de l'autorité qui leur était conférée, d'inventer de nouvelles règles de société.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais How much importance should be given to "republican virtue " in the American revolution? American historiographic debate on the subject is not conclusive. For some historians, the founding fathers' main motivation was their personal financial interest ; for others, the revolution and its constitutional fulfilment were mere coincidences or fortunate opportunities. And for others still, it was all a question of ideas, "revolutionary ideology" being the restoration, in the Age of Enlightenment, of a humanist language inherited from the Italian Renaissance and reinterpreted by the British revolutionary tradition. But it would be too easy to assert that the American revolution signalled the end of a "classic era " of politics. Homo civicus, taken with ancient virtues, was also a homo ?conomicus acting in the name of the fundamental values of nascent liberalism and the protestant ethic. The founders of the American Republic were indeed " extraordinary men " in the sense given to that phrase by Rousseau in the Social Contract, as they took on the right, in violation of the authority conferred to them, to invent new rules for society.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1988_num_38_6_411176