Titre | Le Nouveau Management Public en Grande-Bretagne depuis 1979 : un échec relatif | |
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Auteur | Philippe Keraudren | |
Revue | Revue Française de Science Politique | |
Numéro | 43e année, n°4, 1993 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 655-672 | |
Mots-clés (matière) | administration fonctionnaire gestion de l'entreprise gestion publique réforme | |
Mots-clés (géographie) | Grande Bretagne | |
Résumé |
Le fait massif de la réforme administrative à travers le monde depuis la fin des années 1970 est le « Nouveau Management Public », doctrine qui mêle des principes de gestion moderne à des enseignements tirés de la théorie du choix public. Mais si la souche intellectuelle de la réforme administrative est presque partout la même, la mise en œuvre du Nouveau Management Public varie d'un pays à l'autre et devrait obliger les réformateurs à réviser leurs outils intellectuels. L'« échec relatif» de l'importante réforme de l'administration centrale britannique sous M. Thatcher fournit l'occasion d'une telle réévaluation à l'aune d'une expérience pratique. Une analyse à la fois institutionnelle et historique du Civil Service permet de mieux comprendre cet « échec relatif ». Les deux piliers de la grandeur politique du Civil Service entre 1900 et 1960, l'organisation et l'éthique, ont été remis en cause et progressivement sapés par la revendication du pouvoir d'Etat par quelques acteurs influents de l'élite politique britannique depuis plus de trois décennies. Cette revendication s'est appuyée sur une logique d'instrumentalité impliquant le contrôle trans-organisationnel du Civil Service par l'élite politique et la direction politique des fonctionnaires, et a en fait favorisé l'effondrement de l'identité politique et sociale des fonctionnaires. Dernier avatar de cette logique d'instrumentalité, le Nouveau Management Public, prôné depuis 1979 par M. Thatcher et son successeur n'a pu qu'élargir le fossé entre une réforme visant à l'efficacité et des fonctionnaires dont l'identité administrative est de plus en plus obstinément niée par cette réforme même. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Great Britain's new public management since 1979 : a relative failure
The New Public Management has been the most important trend in administrative reform since the 1970s. As a doctrine, it encompasses principles of modem management and lessons drawn from public choice theory. But even if reformers in many countries share the same intellectual understanding of administrative reform, the implementation of New Public Management has varied from one country to another. This chequered process should compel reformers to reassess the validity and the usefulness of their intellectual tools. The institutional and historical analysis of the " relative failure " of the significant reform of the British Civil Service under Mrs Thatcher's reign gives an opportunity to reassess New Public Management. The two great pillars of the traditional Civil Service between 1900 and 1960, organization and ethics, have largely been eroded for the last thirty years through the action of sortie influent members of the British political elite trying to accaparate state power. This attempt has given birth to instrumentality, i.e a complex and sometimes unclear policy combining trans-organizational control of the Civil Service and strict prescriptions on political attitudes of the civil servant, which has undermined the tradional political and social identity of the civil servant. As yet another step into further instrumentality, the New Public Management advocated since 1979 by Mrs Thatcher and her successor has only widened the gap between an administrative reform aiming at efficiency and the civil servants whose administrative identity is more and more obviously denied by the reform itself. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1993_num_43_4_396216 |