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Titre « On ne se sent plus en sécurité ». Délinquance et insécurité. Une enquête sur deux décennies
Auteur Marie-Lys Pottier, Philippe Robert
Mir@bel Revue Revue Française de Science Politique
Numéro 47e année, n°6, 1997
Rubrique / Thématique
Articles
Page 707-740
Mots-clés (matière)chômage délinquance enquête immigration opinion publique violence xénophobie
Mots-clés (géographie)France
Résumé Utilisant principalement une enquête nationale poursuivie de manière assez homogène sur deux décennies, et s'aidant aussi d'autres données adjacentes, l'article s'efforce d'abord de préciser l'émergence, l'importance et l'évolution du sentiment d'insécurité et essaie ensuite, par une analyse progressive des données, d'en pénétrer et l'organisation et l'arrière-plan. L'insécurité présente deux visages déjà identifiés voilà bien longtemps par F. Fustenberg : la peur du crime et la préoccupation face à ce problème de société. Aussi fortement liés soient-ils, ils ne se con­fondent pas : le premier - en fait une anticipation du risque - paraît dépendre fortement du risque effectif, notamment de l'évolution de la violence physique; l'autre n'apparaît que lorsque s'opère la conjonction entre un échec durable des politiques de sécurité - la délinquance, en fait la prédation furtive, explose sans que la puissance publique parvienne à y faire face - et une précarisation de la situation économique et sociale. Mais les inséciires sont moins ceux qui sont effectivement précarisés que ceux qui craignent de le devenir parce que leur âge, la faiblesse de leurs qualifications ou la rigidité de leurs structures d'attitudes leur rendent, estiment-ils, difficile de faire face aux mutations qui s'annoncent.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais « We no longer feel safe ». delinquency and insecurity [in france] : a two-decade study Using mainly national surveys carried out in a fairly homogeneous manner over two decades, as well as other adjacent data, the article seeks to pinpoint the emergence, the importance and the development of the feeling of insecurity and, by progressive analysis of the data, to under­stand both its organization and its background. There are two faces to insecurity, identified long ago by F. Fustenberg : the fear of crime and preoccupation with crime as a social problem. While narrowly connected, they are distinct. The first, in fact an anticipation of risk, ap­pears to be strongly dependent on real risk, e.g. on the rise of physical violence. The other appears only when there is a conjunction of a long failure of safety policies ? delinquency, ac­tually furtive prédation, explodes and public agencies cannot put it down ? and of a worsening of economic and social conditions. Individuals who feel unsafe are less those who are in dire straits than those who fear falling into such a situation because they feel that their age, their lack of skills or the rigidity of their attitude structures make it difficult for them to face changes.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFSP_476_707