| Titre | Les mouvements sociaux : objet particulier ou problème central de l'analyse sociologique ? | |
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| Auteur | Alain Touraine | |
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Revue | Revue Française de Sociologie |
| Numéro | 1984, 25-1 | |
| Page | 3-19 | |
| Résumé |
Alain Touraine : Les mouvements sociaux : objet particulier ou problème central de l'analyse sociologique ?
Les mouvements sociaux ne sont pas des faits directement reconnaissables mais des phénomènes construits de manières différentes selon la conception de la vie sociale à laquelle on se réfère. On peut les concevoir comme des forces d'appui ou de résistance à un changement défini en lui-même, comme modernisation, rationalisation ou comme dépendance ou libération croissantes. Un autre point de vue, à la fois proche et opposé, en fait la poursuite de biens collectifs et par conséquent un type de conduites commandé par la rationalité instrumentale. Un autre encore les représente comme la contre-partie de la capacité d'intégration d'un système social, la réponse aux crises ou dysfonctionnements de celui-ci. La conception qui a animé la série d'études menées par l'auteur et son équipe réserve le nom de mouvements sociaux à un type particulier de conflits ou de luttes, à celui par lequel les principaux modèles culturels (connaissance, investissement, valeurs morales) sont transformées en formes d'organisation sociale et marqués d'un pouvoir. Dans chaque type societal n'existe donc qu'un couple central de mouvements sociaux antagonistes. L'idée de lutte des classes fut à la fois une première formulation des mouvements sociaux et l'opposé de cette notion, puisqu'elle se réfère aux contradictions objectives d'un système et non au conflit d'acteurs orientés vers les mêmes modèles culturels. Alors que l'étude des mouvements sociaux ne constitue qu'un chapitre relativement marginal si on les considère comme des réponses au fonctionnement d'un système social, ils constituent, avec l'ensemble des modèles culturels ? qu'on nomme historicité ? un des éléments fondamentaux de l'analyse sociologique dans la conception de l'auteur. La méthode de l'intervention sociologique, qu'il a élaborée, permet de dégager les mouvements sociaux des conflits multi-dimensionnels dont ils ne sont qu'une des significations, mais la plus haute. Source : Éditeur (via Persée) |
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| Résumé anglais |
Alain Touraine : Social movements : a particular objective or the central problem for sociological analysis ?
Social movements are not directly identifiable facts but phenomena constructed in line with the view of social life being referred to. Several ways of viewing them are given. In the studies undertaken by the author and his team, social movements are defined as a particular type of conflict by which the major cultural models (knowledge, investment, moral values) are transformed into forms of social organization and characterized by a certain power. Thus in each societal type only one central pair of opposing social movements can exist. The idea of class struggle was the first formulation of this notion and at the same time its opposite, since it refers to the objective contradictions of a system and not to the conflict of agents directed towards similar cultural models. The study of social movements constitutes a relatively marginal subject when they are taken to be answers to the functioning of a social system. But for the author they are one of the basic elements of sociological analysis, along with the totality of cultural models, called historicity. His method of sociological intervention makes it possible to separate the social movements from multi-dimensional conflicts of which they are only one of the meanings, albeit the most significant one. Source : Éditeur (via Persée) |
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| Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1984_num_25_1_3765 |
