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Titre Les traducteurs littéraires : l'art et la profession
Auteur Nathalie Heinich
Mir@bel Revue Revue Française de Sociologie
Numéro 1984, 25-2
Page 264-280
Résumé Nathalie Heinich : Les traducteurs littéraires : l'art et la profession La traduction littéraire, à la différence de la traduction technique ou de l'interprétariat, est marquée par une contradiction entre le prestige intellectuel qu'elle confère en faisant du traducteur un quasi-auteur, et les très basses rémunérations qu'elle procure. Une telle situation n'est possible qu'en raison d'une définition faiblement professionnalisée de cette activité, fréquemment exercée en dilettantes par des producteurs occasionnels qui n'y voient que secondairement une source de profit matériel : d'où un conflit entre une orientation plus strictement « professionnelle » (plus fermée, plus conventionnée, plus proche du salariat, etc) et une conception plus « artistique » (individualisée, faiblement objectivée voire peu rémunérée). Ce conflit, fortement intériorisé ? mais à différents degrés ? par les différents agents, aboutit souvent à un appel au « métier », sorte de compromis entre « art » et « profession ». Le tout décrit, dans le contexte d'un champ culturel, une véritable « crise de professionnalisation », qui devrait permettre d'affiner (et pas forcément dans un sens parsonien) la notion de « professionnalisme ».
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Nathalie Heinich : Literary translators : art and profession Literary. translation, unlike technical translation or interpreting, is characterized by a contradiction between the intellectual prestige it confers on the translator who is recognized as a quasi-author, and the very low wages it procures. This is the consequence of the feeble degree of professionalization of its definition : it is often practised on a part-time basis and in an amateurish fashion, not primarily for material profit; hence a conflict between a more strictly "professional" orientation (more restrictive, contractual, closer to salaried work, etc.) and a more "artistic" conception (individualized, only slightly objectivized, with low remuneration). This conflict is more or less highly interiorized by the different agents, and often leads to an appeal for the "craft", something of a compromise between the "art" and the "profession". Within the context of a cultural sphere this phenomenon illustrates a genuine "crisis of professionalization", and should make it possible to refine (not necessarily in a Parsonian sense) the notion of "professionalism".
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1984_num_25_2_3795