Titre | Les réactions sociales au crime : peur et punitivité | |
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Auteur | Christiane Louis-Guérin | |
Revue | Revue Française de Sociologie | |
Numéro | 1984, 25-4 | |
Rubrique / Thématique | Crime et société |
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Page | 623-635 | |
Résumé |
Christiane Louis-Guérin : Les réactions sociales au crime : peur et punitivité.
Les résultats présentés font partie d'une recherche plus large sur les réactions de public face au crime et à ses moyens de contrôle. Un plan d'analyse contextuelle a permis de mesurer directement l'impact du crime sur les perceptions et réactions en tenant compte des variables individuelles. La peur du crime est étudiée comme une variable multidimensionnelle, incluant un ensemble d'indicateurs, cognitifs, affectifs et conatifs. Les analyses ont mis en évidence :
1) la nécessité de distinguer les différentes mesures de la peur du crime selon leur degré de généralité et leur niveau d'expressivité. Les représentations et réactions à ces différents niveaux ne sont ni les mêmes, ni déterminées par les mêmes facteurs et entraînent également des conduites dissemblables. Ceci incite à beaucoup de prudence vis-à-vis des chiffres cités dans les sondages ;
2) aucun lien significatif direct n'est apparu entre la peur ou la victimisation et la punitivité. Cette dernière dépend étroitement des orientations idéologiques qui déterminent (avec les médias) les idées et images que l'on se fait du crime en général et des criminels (qui est criminel, pourquoi l'est-on, peut-on changer et comment). Il serait donc erroné et dangereux de faire un parallèle entre la peur du crime, qui certainement augmente avec l'incidence de la criminalité, et la revendication de mesures plus répressives. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Christiane Louis-Guérin : Social reactions to crime : fear and the desire to punish.
The results presented here are part of a larger research into public reactions to crime and its control. A plan of contextual analysis has been used to provide a direct measure of the impact of crime on the public's perceptions and reactions while taking into account individual variables. Fear of crime is studied as a multidimensional variable, including a set of indicators that are cognitive, affective and conative. The analyses point out : 1) the need to distinguish between the various measures of fear of crime according to their degree of generality and their level of expressivity. Representations and reactions at these different levels are neither similar nor determined by the same factors, as well they provoke dissimilar behavior. Hence great caution should be exercised with regard to figures quoted in surveys ; 2) no significant link is apparent between fear or victimization and the desire to punish. The latter is closely dependent on ideological orientations which, with the media, determine the ideas a person can have of crime in general and of criminals (who is criminal, why, can a person change, and how). In consequence it would be both erroneous and dangerous to draw a parallel between fear of crime, which certainly increases with the risk of criminality, and demands for greater repression. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1984_num_25_4_3849 |