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Titre Les maladies chroniques et leur ordre négocié
Auteur Isabelle Baszanger
Mir@bel Revue Revue Française de Sociologie
Numéro 1986, 27-1
Page 3-27
Mots-clés (géographie)France
Mots-clés (matière)intégration sociale maladie médecin négociation sociologie
Résumé Les maladies chroniques constituent aujourd'hui les pathologies dominantes dans nos sociétés. Leurs caractéristiques (incertitude, durée, gestion nécessaire opposée à guérison...) dessinent une situation sociale encore mal définie pour tous les acteurs de la maladie. Les réponses sociales mobilisées face aux maladies aiguës sont inopérantes. Quels processus de changement visant à réduire l'incertitude sociale des acteurs sont à l'œuvre ? Quelles sont les tentatives répétées et contradictoires de chacun pour définir cette situation, les stratégies déployées pour maîtriser le contrôle de ces transformations ? Y-a-t-il constitution de nouveaux réseaux de règles et de rôles ? Ici, nous proposerons un cadre de réflexion pour aborder ces questions en empruntant à la fois à la théorie de l'ordre négocié et à une perspective en termes de mondes sociaux. Nous tenterons de dégager l'existence d'une construction sociale négociée de la maladie chronique dont le malade est un acteur indispensable. Cette construction se développe dans toutes les sphères de vie sociale (travail, famille, médecine...) : un des enjeux de ces négociations étant, pour le malade, le maintien de ses insertions sociales et, pour tous, une grille de lecture pour appréhender une situation nouvelle et instable. Dans chaque univers, l'ensemble des règles établies est dérangé et les acteurs apparaissent comme négociant sans cesse les rôles usuels de chacun. On verra que l'idée d'un rôle de malade chronique est peu apte à éclairer ce travail permanent des acteurs dans des contextes différents. C'est sur ce travail des acteurs et les efforts de tous pour conférer à la maladie un nouveau statut qu'il faudrait s'interroger.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Isabelle Baszanger : Chronic diseases and their negotiated order. Chronic diseases constitute the dominant pathology in present-day societies. Their characteristics (uncertainty, length, necessary management opposed to healing...) point up a social situation that is still poorly defined for all the persons involved in illness. The social responses mobilised to face acute illness are inappropriate here. What processes of change are at work which strive to reduce the social uncertainty of those involved? What tentatives, repeated and contradictory, are made by each towards defining this situation and what strategies are used to control these transformations? Is a new network of rules and roles built up? The present paper proposes a framework for dealing with these questions that is borrowed both from the theory of a negotiated order and from a perspective defined in terms of social worlds. We attempt to reveal the existence of negotiated social construction of chronic illness in which the patient is an indispensable actor. This construction evolves everywhere in social life (at work, in the family, in the medical service). For the sick, one of the stakes in these negotiations is the maintenance of their social insertion and for all participants a pattern permitting them to understand a new and unstable situation. In each universe, the set of established rules is overthrown and the persons involved are seen to be constantly negotiating each one's usual roles. We shall see that the notion of the chronically sick being a role is illsuited to any clarification of the permanent efforts made by the persons involved in the different contexts. The problem that must be examined concerns precisely those efforts along with those engaged in by all to confer a new status to the illness.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1986_num_27_1_2280