Titre | L'esthétisme sceptique et ses limites en histoire de la sociologie | |
---|---|---|
Auteur | François Chazel | |
Revue | Revue Française de Sociologie | |
Numéro | 1993, 34-2 | |
Rubrique / Thématique | Notes critiques |
|
Page | 247-269 | |
Mots-clés (matière) | histoire littérature méthodologie sciences sociologie | |
Résumé |
Alors que l'histoire de la sociologie a aujourd'hui ses genres reconnus, Wolf Lepenies rompt avec les conventions dominantes en faisant de la sociologie une « troisième culture » intermédiaire « entre science et littérature ». Cette perspective l'amène cependant à s'intéresser plus à la concurrence à laquelle la sociologie s'est heurtée de la part de l'intelligentsia littéraire qu'à la formation même de la discipline ; et elle entraîne de sérieux biais dans l'analyse. Ainsi la sociologie de Durkheim et de son école n'est perçue qu'à travers la vive opposition de la droite catholique et nationaliste à sa reconnaissance institutionnelle, sans être jamais envisagée dans ses réalisations comme dans ses ambitions propres. La place accordée à la critique littéraire, dont la portée comme forme de « sociologie clandestine » est abusivement grossie, interdit à Lepenies de dégager les conditions et les raisons de l'institutionnalisation manquée de la sociologie en Grande-Bretagne pendant la première moitié du XXe siècle. Enfin, les images convenues qui nous sont ici données de Simmel et de Weber ne sont pas de nature à éclairer leur conception de la sociologie et leur apport spécifique à cette discipline. En définitive, l'esthétisme sceptique de Lepenies, s'il peut être à l'occasion éclairant sur les à-côtés de la sociologie, ne nous aide guère à en cerner les enjeux et, dès lors, à tirer des leçons de son histoire. Source : Éditeur (via Persée) |
|
Résumé anglais |
François Chazel : Sceptical aestheticism and its limits in the history of sociology.
Whereas today the history of sociology has its own recognized concepts. Wolf Lepenies breaks away from the main conventions, treating sociology as an intermediate « third culture » between « science and literature ». This point of view has brought the author to show a greater interest in the competition sociology must meet coming from the literary intelligentsia than in the actual forming of the discipline ; and this factor makes the analysis rather biased. Consequently, sociology according to Durkheim and his school is only visible through the strong opposition of the catholic and nationalist right wing in recognizing its institutional rights, never being looked upon for its achievements nor for its proper ambitions. The part accorded to literary criticism, for which the impact as a « secret sociology » is abusively exaggerated, forbids Lepenies to underline the conditions and reasons for the failure of the institutionalization of sociology in Great Britain during the first half of the xxth century. Finally, the images portrayed here of Simmel and Weber are not capable of explaining their conception of sociology and their specific addition to this discipline. In the end, the sceptical aestheticism of Lepenies, if sometimes adapted for its clear views on the side issues of sociology, hardly helps us to pin point what is really at stake, and from then on gain something from one's history. Source : Éditeur (via Persée) |
|
Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1993_num_34_2_4244 |