Titre | Police et coercition | |
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Auteur | Jean-Paul Brodeur | |
Revue | Revue Française de Sociologie | |
Numéro | 1994, 35-3 Police, ordre et sécutité. Etudes réunies et présentées par Dominique Monjardet et Jean-Claude Th?nig | |
Page | 457-485 | |
Résumé |
Cet article soumet à un examen critique la définition du rôle de la police, proposée en 1970 par le sociologue américain Egon Bittner, qui l'énonce comme « un mécanisme de distribution d'une force coercitive non négociable, mis au service d'une compréhension intuitive des exigences d'une situation ». On montre d'abord que cette définition, influencée par l'ethnométhodologie, a le statut d'un paradigme pour la sociologie de la police. Puis on souligne que Bittner définit la police par sa capacité à recourir à la force plutôt que par son recours effectif aux mesures coercitives. Le caractère d'urgence des situations auxquelles elle est sommée de réagir, selon cette théorie, est ensuite discuté, de même que les traits particuliers de l'intervention policière. L'article critique enfin les propositions de Bittner et démontre qu'elles sont essentiellement normatives, donc non susceptibles de validation empirique, trop restrictives pour rendre compte de la majorité des actions policières et incorrectes sur un ensemble spécifique de points, comme le monopole de la police de la force physique, son obligation de rendre des comptes et sa relation avec la loi. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Jean-Paul Brodeur : The police force and coercion.
This article places the definition of the role of the police force, put forward by the American sociologist Egon Bittner, under critical examination. The role is defined as "a mechanism used to distribute non-negotiable coercive force with intuitive understanding of the requirements in a given situation". Firstly, it is shown that this definition, under the influence of ethnomethodology, has gained status as a paradigm in police sociology. Then, it is pointed out that Bittner defines the police force in terms of its capacity to use force rather than in terms of its actual resorting to coercive measures. The urgent nature of the situations to which the police is required to react according to this theory is then discussed, along with the characteristics of police intervention. Finally, the article criticizes Bittner's proposals and points out that they are for the most part normative, and therefore, cannot be validated empirically, too restrictive to take into account the majority of police actions and lastly incorrect on a number of points, such as police monopoly as regards physical strength, its obligation to deal in certain ways, and in its relation to law. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1994_num_35_3_4344 |