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Titre Formes d'intégration professionnelle et attitudes syndicales et politiques
Auteur Serge Paugam
Mir@bel Revue Revue Française de Sociologie
Numéro 1999, 40-4
Page 715-751
Annexes Bibliographie, Tableaux
Mots-clés (matière)chômage comportement politique emploi insertion professionnelle représentation du personnel sociologie du travail syndicalisme
Mots-clés (géographie)Monde
Résumé Cet article suggère de prendre en compte à la fois le degré de satisfaction dans le travail et le degré de stabilité de l'emploi comme deux dimensions fondamentales de l'intégration professionnelle, la première renvoyant à la logique productive de la société industrielle et à la complémentarité des fonctions dans l'organisation du travail, la seconde à la logique protectrice de l'État-providence au sens de la reconnaissance de droits sociaux dérivés de l'emploi. En combinant ces deux dimensions, quatre types d'intégration professionnelle sont distingués : l'intégration assurée, l'intégration incertaine, l'intégration laborieuse et l'intégration disqualifiante. L'analyse conduit à remettre en question l'hypothèse d'une simple polarisation entre une underclass cumulant tous les handicaps et le reste des salariés. Elle permet aussi de souligner que le radicalisme et le désir de changement social que l'on observe parmi les franges les moins intégrées du salariat ne sont pas l'expression d'une conscience révolutionnaire, mais plutôt d'un processus de désillusion à l'égard de la vie de l'entreprise et de la vie politique en général. Celui-ci se manifeste en particulier pour les salariés proches de l'intégration disqualifiante par une méfiance plus forte à l'égard des délégués du personnel, un sentiment plus intense d'inutilité dans l'entreprise et une attitude plus prononcée d'abstention au vote. Ce phénomène peut être considéré comme l'expression à la fois d'un vide, au moins partiel, dans la représentation politique et d'une dégradation du lien social.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Serge Paugam : Different types of professional integration and the attitude from unions and politicians. This article suggests taking into account both the degree of satisfaction at work and the degree of job stability, presenting them as two fundamental measurements of professional integration. The former relates to the productive logic of business and to the complementarity of functions in work organization, the latter relates to the protective logic of the « welfare state » where social rights stemming from unemployment are recognized. By combining these two measurements it is possible to distinguish four types of professional integration : definite integration, uncertain integration, laborious integration and disqualifying integration. After this analysis, the hypothesis of there being simply an underclass with all the handicaps and all the other salaried workers grouped together is challenged. It equally underlines the fact that radicalism and the wish for social change observed among the less integrated fringes of the salaried workers are not expressed through a revolutionary conscience but due to a process of disillusion in both company life and political life in general. This is particularly apparent in salaried workers situated around the disqualifying integration type as they are more distrustful of personnel representatives, they have a stronger feeling of uselessness in the company and a greater tendency to abstain from voting. This phenomenon can be considered both as a way to express a feeling of void, or partial void in political representation, and as a deterioration of social cohesion.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1999_num_40_4_5215