Titre | La normalisation paradoxale du sida | |
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Auteur | Michel Setbon | |
Revue | Revue Française de Sociologie | |
Numéro | 2000, 41-1 Sida et action publique. Études réunies et présentées par Philippe Urfalino | |
Page | 61-78 | |
Mots-clés (matière) | comportement norme politique publique sexualité sida système de valeurs | |
Résumé |
La mobilisation exceptionnelle des démocraties développées confrontées au sida a laissé la place à une normalisation. L'objet de cet article est de s'interroger sur les causes et les conséquences de la fin du statut exceptionnel qui caractérisait les réponses publiques et les réactions sociales au sida depuis 1985. La normalisation est décrite et analysée comme le produit d'un changement de perception du risque. Alors que la mobilisation traduisait une perception sociale du sida comme risque inacceptable, la normalisation reflète son acceptabilité rendue possible par l'existence des réponses, le succès limité des traitements et la réduction de l'incertitude. Il en résulte un découplage paradoxal entre la perception du risque et la réalité épidémiologique à deux conséquences : l'une concernant la gestion individuelle du risque, à travers une recrudescence des comportements à risque, confirmée par un niveau élevé de nouvelles contaminations ; l'autre portant sur la gestion publique du sida à travers la tentation de ses responsables d'interpréter cette acceptabilité sociale comme la marque de la disparition du problème. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Michel Setbon : The paradoxical normalization of aids.
The exceptional mobilization of the developed democracies confronted with aids ended in normalization. The aim of this article is to report, to discriminate between the causes and the consequences of the end of the exceptional status which have been characteristic of the public replies and social reactions towards aids since 1985. Normalization is described and analyzed as the product of a change in the perception of risk. Whereas mobilization indicated a social perception of aids as an unacceptable risk, normalization shows acceptability is made possible by the existence of replies, the limited success of treatment and the reduction of uncertainty. There results a paradoxical decoupling between the perception of risk and the epidemiological reality, with two consequences : one concerning the individual handling of risk through an upsurge in risky behaviour, confirmed by a high level of recent contaminations ; the other relating to the public handling of aids through the attempt by those in charge to interpret this social acceptability as a sign indicating the disappearance of the problem. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_2000_num_41_1_5239 |