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Titre Le « je » méthodologique. Implication et explicitation dans l'enquête de terrain
Auteur Jean-Pierre Olivier de Sardan
Mir@bel Revue Revue Française de Sociologie
Numéro 2000, 41-3
Page 417-445
Annexes Bibliographie
Mots-clés (matière)chercheur épistémologie méthodologie sciences humaines et sociales sociologie
Mots-clés (géographie)Monde
Résumé Quatre argumentaires souvent imbriqués sont mobilisés pour légitimer la croissance exponentielle de l'usage de la première personne en sciences sociales : la modernité de l'écriture, la constitution d'une épistémologie alternative, la quête d'une posture plus morale et la validation méthodologique. C'est ce dernier problème qui est ici surtout examiné. L'implication radicale de l'anthropologie sur son terrain est-elle une exigence méthodologique ? Et jusqu'où doit-il expliciter sa propre posture tout au long du processus de recherche ? Si la non-implication et la non-explicitation sont à l'évidence peu défendables aujourd'hui, l'examen de quelques cas typiques d'implications fortes ne permet pas pour autant de trancher à l'inverse en faveur d'un avantage méthodologique évident des stratégies d'investissement personnel maximum, par rapport aux formes plus courantes d'empathie ou d'imprégnation propres à l'enquête prolongée. Les arguments en faveur d'une explicitation systématique allant au-delà d'un usage mesuré de la réflexivité ne sont pas plus convaincants. Si le terrain est souvent un fort lieu d'investissement affectif du chercheur, ce qu'il dit de sa relation personnelle aux acteurs locaux n'est pas aussi méthodologiquement intéressant que certains le proclament.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Jean-Pierre Olivier de Sardan : The methodological "I". Being implicit and explicit examined through field surveys. Four arguments, often interwoven, are put forward to legitimize the exponentially growing use of the first person in social science : the modernity of writing, the constitution of an alternative epistemology, the search for a more moral posture and methodological validation. It is more particularly this last point which is being looked at in this article. Is the radical implication of anthropology in this field a methodological requirement ? And how exactly should it be more explicit in relation to its own posture during the research process ? If non-implication and the lack of being explicit are apparently hardly defensible today, a study of several typical cases of strong implication does not in fact make it possible to rule conversely, in other words, in favour of there being a methodological advantage in maximum personal investment strategies, in comparison to more common forms of empathy or immersion, specific to prolonged surveys. Furthermore, the arguments in favour of a systematic intent to be explicit which surpasses a moderate use of reflexivity are not much more convincing either. If being in the field gives the researcher the scope for greater affective investment, what he says about his/her personal relationship with local actors is not as methodologically interesting as some would claim.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_2000_num_41_3_5289