Contenu de l'article

Titre Une « réduction » de la rationalité de l'acteur. Pourquoi sortir du RMI ?
Auteur François Dubet, Antoine Vérétout
Mir@bel Revue Revue Française de Sociologie
Numéro 2001, 42-3
Page 407-436
Annexes Bibliographie, Graphiques, Tableaux
Mots-clés (matière)aide sociale chômage emploi insertion professionnelle revenu minimum d'insertion - R.M.I. travail au noir
Mots-clés (géographie)France
Résumé Le modèle des trappes d'inactivité part du postulat d'une rationalité étroite selon laquelle les allocataires du RMI « décident » de ne pas travailler parce que les espérances de gains liées à l'emploi sont trop faibles par rapport aux revenus sociaux. Il affirme aussi que la qualification sociale des individus mesurée par l'ancienneté dans le dispositif est l'autre facteur essentiel de non-emploi. L'analyse de 20 000 dossiers de RMistes montre que la valeur explicative de ce modèle est relativement faible, notamment pour ce qui est du rôle désincitatif des aides sociales dont bénéficient les allocataires du RMI. Elle montre également que l'on ne peut raisonner simplement en termes d'emploi, mais qu'il faut aussi tenir compte du travail, c'est-à-dire de la nature des activités offertes. Il faut donc quitter le modèle de la rationalité étroite pour celui de la rationalité située, celui des « bonnes raisons » telles qu'elles émergent des 128 entretiens réalisés auprès des allocataires. Mais ces « bonnes raisons » apparaissent si multiples, si diverses et parfois si contradictoires, que l'on peut s'interroger sur la portée d'un modèle qui interprète les conduites plus qu'il ne les explique.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais François Dubet, Antoine Vérétout : A « reduction » in the rationality of the actor. Why leave the RMI system ? The model for inactivity traps comes from the premise of there being close rationality which causes the receivers of RMI (Revenu minimum d'insertion - income support : payment given to those who receive no income) to « decide » to not work because the expected earned salary would be too low in relation to the social income support. This model also confirms that the social qualification of those measured for the time spent in the system is the other essential factor in non-employment. After analysis of 20,000 files belonging to RMI receivers, the explanatory value of this model is shown to be relatively weak, especially concerning the non-incitive role social aid has for those who claim RMI income support. The analysis also shows that reasoning must not be solely in terms of employment, but work must also be taken into account, in other words, the type of activities proposed. Therefore the close rationality model must be replaced by a positioned rationality model, based on the « good reasons » which resulted from the 128 interviews carried out with RMI receivers. However, these « good reasons » appear to be so numerous, so different and sometimes so contradictory, that the value of a model which interprets rather than explains conduct can be seriously questioned.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_2001_num_42_3_5369