Titre | Résistances à l'infériorisation sociale chez les personnes en situation d'illettrisme | |
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Auteur | Agnès Villechaise-Dupont, Joël Zaffran | |
Revue | Revue Française de Sociologie | |
Numéro | 2001, 42-4 | |
Page | 669-694 | |
Annexes | Bibliographie | |
Mots-clés (matière) | déshérité social identité culturelle illetrisme intégration sociale marginalité politique sociale | |
Mots-clés (géographie) | France | |
Résumé |
Le discours dominant sur l'illettrisme est marqué par la souffrance et la « détresse linguistique globale », auxquelles s'ajoute parfois l'image d'un illettré plongé dans un « isolement social ». Doit-on accepter cette représentation de l'illettrisme ? Circonspecte, notre posture sociologique invite à renverser le problème en ne considérant plus la personne « illettrée » uniquement sous l'angle de son déficit mais aussi sous celui de ses capacités d'action et d'intégration sociales. L'objet de cet article sera de montrer que l'illettrisme n'est pas synonyme de violence ou d'exclusion. Il s'agit plutôt d'une situation mettant en jeu deux dimensions sociales : celle du handicap et des risques d'infériorisation ou d'indignité sociales d'une part, celle des ressources pratiques et des résistances à la stigmatisation développées par les personnes illettrées d'autre part. Pour étayer cette hypothèse, nous sommes allés à la rencontre des acteurs afin d'approcher les différentes façons de concevoir, penser, dire et vivre l'illettrisme, et avons mené une enquête par entretiens auprès de 69 personnes en situation d'illettrisme vivant dans la région bordelaise. Au terme de cet article, on constatera que l'illettrisme n'est pas forcément ressenti comme un handicap majeur par ceux qui sont désignés par cette étiquette, et que leur expérience ne se limite pas à de la honte mâtinée de culpabilité. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Agnès Villechaise-Dupont, Joël Zaffran : Resisting feelings of social inferiority for people in situations of illiteracy.
The principal remarks concerning illiteracy refer to the suffering and « global language distress » to which is sometimes added the image of an illiterate person in a world of « social isolation ». Must one accept this representation of illiteracy ? Circumspectly, our sociological position is to turn the problem around, no longer considering the « illiterate » person solely from the point of view of his/her deficit but also from that of his/her capacity to act and to integrate socially. Consequently, the aim of this article is to show that illiteracy is not synonymous with violence or exclusion, but a situation where two social elements are engaged : that of a handicap where there are risks of inferiority or social indignity, and that of practical resources where the illiterate person develops a resistance to this stigmatization. To support this hypothesis, we encountered those concerned in order to examine how illiteracy is conceived, thought and spoken about and experienced. During the study which took place in the Bordeaux region, 69 people in a situation of illiteracy were interviewed. As a conclusion to this article it can be observed that illiteracy is not always felt to be a major handicap by those identified as such and that their experience is not limited to a feeling of disgrace crossed with guilt. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_2001_num_42_4_5393 |