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Titre La Nouvelle Sociologie Économique et le lien marchand : des relations personnelles à l'impersonnalité des relations
Auteur Pascal Chantelat
Mir@bel Revue Revue Française de Sociologie
Numéro 2002, 43-3
Page 521-556
Annexes Bibliographie
Mots-clés (matière)commerce consommation économie sociale relations économiques relations sociales sciences économiques sociologie
Mots-clés (géographie)Monde
Résumé Le renouveau de la sociologie économique s'appuie sur la réaffirmation de la dimension sociale de l'action économique en postulant que cette dernière est toujours socialement située. Contrairement aux postulats de la microéconomie standard, l'échange économique n'est jamais indépendant des relations de personne à personne et des facteurs extra-économiques. En ce sens, il fait toujours société. L'article, tout en reconnaissant les apports de la Nouvelle Sociologie Économique (NSE), se propose de discuter ce postulat en interrogeant la manière dont la NSE conceptualise la frontière entre le social et le non-social au sein des échanges marchands. Ce travail montre que la NSE, en s'attachant essentiellement aux formes de socialisation « primaire » du marché, propose une vision « intimiste » du lien social qui l'empêche de penser toute la spécificité sociologique de la relation marchande. Dans la perspective de saisir cette spécificité, une relecture microsociologique des analyses simmeliennes de l'action réciproque et des approches ethnographiques récentes des relations marchandes permet de repenser les formes élémentaires du lien social en insistant sur la socialisation « secondaire » du marché. Cette réflexion critique débouche sur l'esquisse d'un programme de recherches visant à rendre compte des conditions de fonctionnement de la vie économique moderne la plus ordinaire et fondée sur les relations « purement » marchandes.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Pascal Chantelat : The "Nouvelle Sociologie Économique" [New Economic Sociology] and market cohesion : from personal relations to the impersonality of relations. The revival of economic sociology is based on the reassertion of the social dimension of economic action on the premise that the latter is always situated socially. Unlike assumptions of standard micro-economics, an economic exchange is never independent of person-to-person relations or of extra-economic factors. In this case it's still part of society. This article, while recognizing the contributions coming from the New Economic Sociology (NES), offers a discussion on these assumptions by questioning the way in which the NES conceptualizes the boundary between the social and the non-social part of market exchanges. This work demonstrates that the NES, while adhering essentially to the characteristics of « primary » socialization of the market, offers an « intimist » vision of social cohesion which prevents it from considering the complete sociological specificity of the market cohesion. In view of taking advantage of this specificity, with a microsociological reading of Simmelian analyses of reciprocal action and recent ethnographical approaches of market cohesion, it is possible to re-imagine the elementary forms of social cohesion by insisting on the « secondary » socialization of the market. This critical reflection leads to the outlining of a research programme aiming to report on the operating conditions of the most ordinary modern economic life and based on « purely » market relations.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_2002_num_43_3_5507