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Titre Désarticulation du système politique argentin et kirchnerisme
Auteur Ricardo Sidicaro
Mir@bel Revue Problèmes d'Amérique Latine
Numéro No 71, hiver 2008-2009 Mutations des gauches latino-américaines
Rubrique / Thématique
Mutations des gauches latino-américaines
Page 69
Mots-clés (géographie)Argentine
Mots-clés (matière)cohabitation contestation élections présidentielles forces politiques gouvernement opinion publique société - questions sociales système politique
Résumé Après la grande crise institutionnelle de 2001, le système politique argentin a été profondément bouleversé. Lors des élections présidentielles de 2003, Nestor Kirchner a fait part de son souhait de changer les pratiques du vieux péronisme, et une fois installé au gouvernement, a cherché à satisfaire les exigences économiques de tous les secteurs sociaux. Les discours idéologiques des kirchneristes ont mêlé des idées progressistes, particulièrement la défense des droits de l'homme, à celles de tradition péroniste. Mais, si dans un premier temps la situation de précarité et d'incertitude a permis la coexistence d'attentes matérielles et symboliques très variées, l'harmonie initiale s'est par la suite détériorée. Dès la fin 2007, les faits ont montré le déclin de la coalition politique sui generis dirigée de façon personnelle par Kirchner. La course aux postes politiques qui avantageait les péronistes traditionnels a largement déçu ceux qui attendaient le plus des promesses progressistes. De moins en moins capable d'apporter des réponses positives aux exigences sociales qu'ils avaient objectivement stimulées, les dirigeants kirchneristes ont alors souffert de ce qui leur était jadis favorable : le fait de ne pas constituer une force politique organisée. De plus, la désarticulation du système politique et la peur du chaos économique dont ils avaient bénéficié auparavant, rendaient difficile la gestion des conflits politiques et sociaux. Le gouvernement s'est dès lors retrouvé face à de nouvelles exigences de la société. Au début de l'année 2008, les protestations des entrepreneurs ruraux ont révélé non seulement leur pouvoir de contestation de la politique économique nationale, mais furent également à l'origine d'un grand malaise chez de vastes secteurs de la population. C'est alors qu'a débuté l'étape actuellement en cours, caractérisée par l'apparition de multiples courants qui remettent en question la légitimité du kirchnerisme.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais After the great institutional crisis of 2001, the political Argentinean system remained strongly dismantled. In the presidential elections of 2003, Néstor Kirchner announced the decision to change the practices of the old Peronism and from the government, sought to satisfy economic requirements of all the social sectors: businessmen, workers, unemployed persons and middle classes. The ideological speeches of the kirchneristas mixed progressive ideas, and especially the defense of human rights, with other ideas linked to traditional peronism. Even though, in a fist stage, the situation of precariousness and of uncertainty allowed the coexistence of very diverse material and symbolic expectations, the initial harmony then deteriorated. Since the end of 2007, the facts showed the decline of the political coalition sui generis personally led by Néstor Kirchner. The competition for the political positions that was favorable to the traditional Peronists was disappointing to those that had the highest expectations in the progressive promises. With less aptitude to give positive answers to the material and symbolic claims that they had objectively stimulated, the kirchneristas leaders realized that the initial advantages of not constituting an organized political force was turning against them. Besides, the breaking up of the political system and the fear of economic chaos, which had benefitted to the kirchneristas in the past, was making more and more difficult the control and the negotiation of the political and social conflicts. The government was then facing new claims from the society. At the beginning of 2008, the protests of the rural entrepreneurs not only showed their capacity to question the national economic policy, but, besides, created a great discomfort in wide sectors of the population. It is then when the current stage started, mainly characterized by the emergence of multiple trends questioning the legitimacy of the kirchnerismo.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PAL_071_0069 (accès réservé)