Titre | La libération des prix des services : une solution pour l'emploi ? | |
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Auteur | Eric Bleuze, Michel Gilles, Thierry Pujol | |
Revue |
Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques |
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Numéro | No 24, 1988 | |
Page | 81-102 | |
Mots-clés (matière) | emploi prix services théorie économique | |
Mots-clés (géographie) | France | |
Résumé | L'article analyse d'abord les conséquences de la libération des prix des services, pour le secteur regroupant les services peu exposés à la concurrence internationale puis en mesure les effets macroéconomiques, en utilisant une maquette néokeyné- sienne et le modèle trimestriel de l'OFCE. La reconstitution des taux de marge, consécutive à la libération totale des prix des services, améliore la profitabilité du secteur qui était en baisse depuis plusieurs années. Mais compte tenu des comportements de consommation, elle ne devrait pas inciter les producteurs à augmenter considérablement leurs capacités et donc l'emploi. Une estimation économétrique permet d'évaluer à 10 000 environ les créations d'emplois entamées par la libération des prix dans les deux sous-secteurs hôtels-cafés-restaurants et réparation automobile. A court terme l'impact inflationniste est limité (0,3 à 0,5 point pour l'année 1987) et le prélèvement s'opère essentiellement aux dépens des ménages, comme le montre une analyse de surplus. L'évolution de l'économie à moyen terme soulève de nombreuses interrogations. Dans une économie bien indexée comme celle de la France, où les salaires suivent les prix et où les entreprises répercutent la hausse de leurs coûts, l'avantage initial du secteur des services est progressivement effacé, à moins soit d'une rupture d'indexation soit d'une reconduction des hausses de prix des services. Dans ce dernier cas le rythme d'inflation de l'économie serait plus élevé. En supposant un choc ponctuel sur les prix des services et une bonne indexation des salaires et des prix de production, la libération des prix des services aurait un effet dépressif, d'autant plus important si le taux de change est fixe (26 000 emplois perdus au total à l'horizon 1990). Une plus grande flexibilité du taux de change permettrait de modérer l'impact récessif des pertes de compétitivité, mais avec une inflation plus forte. | |
Résumé anglais | Liberation of Prices : a Solution for Employment ? Eric Bleuze, Michel Gilles, Thierry Pujol The article analyzes first the consequences of the liberation of the prices of the services most affected by international competition, and then analyses the macroeconomic impact of that liberation using both a neokeynesian model and the OFCE quarterly model. The restoration of margins following the total liberation of prices in services improved the profitability of this sector, which for several years had been declining. But, taking into consideration the behaviour of consumption, it seems unlikely to induce producers to increase capacity and employment very much. An econometric estimate suggests an increase of 10 000 in the number of jobs in catering and car repairing in 1987 following the liberation of prices. In the short term the impact on the consumer price index is limited (0.3 to 0.5 of a percentage point in 1987) and the transfer is mainly from households to the service producers. Over the medium term, developments will depend on several factors. With widespread indexation, as in France, where salaries follow prices and companies' prices are indexed on costs, the initial advantage obtained by services is slowly disappearing, unless there should be a break in indexation or a continuing increase in the prices of services. In this case the inflation rate would definitely increase. On the assumption of an initial shock to prices in services and close indexation of salaries to production prices, the liberation of prices in services would be likely to exert a depressive effect, the more so if the exchange rate is fixed (26 000 jobs lost at the dawn of 1990). Greater flexibility in the exchange rate would moderate this depressive impact of the decrease in competitiveness, but with more inflation. | |
Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1988_num_24_1_1145 |