Contenu de l'article

Titre Le contre-choc pétrolier et la baisse du dollar : quelles marges de manœuvre pour la politique économique ?
Auteur Pierre-Alain Muet, Alain Fonteneau, Françoise Milewski
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques
Numéro No 15, 1986
Page 113-143
Mots-clés (matière)dette publique dollar indicateurs économiques pétrole politique économique prévision relance économique
Mots-clés (géographie)France Pays industrialisés
Résumé La nouvelle législature s'ouvre dans un contexte international très différent de celui qu'affrontèrent les gouvernements précédents. Le contre-choc pétrolier, accentué par la baisse du cours du dollar, améliorera simultanément les quatre coins du carré magique de la politique économique : la désinflation va s'accélérer, le déficit extérieur faire place à un excédent important, la reprise économique s'accentuer et le déficit public se réduire. Quelles marges de manœuvre vont en résulter pour la politique économique ? Après avoir examiné les conséquences macroéconomiques de la baisse du prix du pétrole et du cours du dollar, l'article présente trois scénarios à moyen terme (1990) intégrant ces deux faits. Le premier scénario accorde une priorité au désendettement et à la réduction du déficit public, mais il ne conduit qu'à stabiliser le chômage à partir de 1988. Le deuxième (relance isolée) utilise le desserrement de la contrainte extérieure résultant du contre-choc pétrolier en l'accompagnant par une relance de l'économie française reposant principalement sur la réduction des prélèvements obligatoires. La croissance est plus élevée et le taux de chômage repasse sous la barre des 10 % en 1990, mais le déficit public reste important (3 % du PIB en 1987 et 1988). Le troisième scénario suppose que les pays européens et le Japon mettent à profit la nouvelle donne économique mondiale pour procéder à une relance coordonnée de leur économie par une baisse de la fiscalité et des taux d'intérêt. Il en résulte une croissance soutenue (3,7% en moyenne de 1988 à 1990 pour l'économie française) dans un contexte de réduction de l'endettement et des déficits publics. Des trois scénarios examinés celui de relance concertée est le seul qui dessine les conditions d'une véritable sortie de crise à l'horizon 1990. Il faudrait néanmoins du temps pour résorber le chômage engendré par douze années de faible croissance. Dans l'hypothèse où le prix du pétrole augmenterait à nouveau une relance isolée, telle que décrite dans le scénario 2, buterait inexorablement sur la contrainte extérieure, d'autant que les mesures de réduction des prélèvements obligatoires traceraient une trajectoire difficile à corriger rapidement.
Résumé anglais The new Parliament opens in a very different international context from that faced by recent governments. The « reverse oil crisis », accentuated by the fall in the exchange rate of the dollar, will simultaneously improve all four corners of the French economy's « magic square » : disinflation will accelerate, the foreign trade deficit will give way to a substantial surplus, economic recovery will be reinforced and the public-sector deficit will shrink. What will the resulting margins of manoeuvre be for economic policy- making ? After examining the macroeconomic consequences of the drop in oil prices and in the dollar exchange rate, the article integrates these two factors into three medium-term scenarios (giving an outlook to 1990). In the first scenario, priority is given to reductions of the debt and of the public-sector deficit : unemployment, however, is only stabilised by 1988. The second scenario (go-it-alone reflation) uses the loosening of external constraints resulting from the reverse oil crisis to undertake a reflation of the French economy based chiefly on tax cuts. Growth is higher, and unemployment falls below 10 per cent in 1990, but the public-sector deficit remains substantial (3 per cent of GDP in 1987 and 1988). The third scenario supposes that European countries and Japan make use of the new world economic situation to work a co-ordinated reflation of their economies based on tax and interest rate cuts. The result is sustained growth (3.7 per cent on average for the French economy) as well as lower indebtedness and public-sector deficits. Of the three scenarios, that of co-ordinated reflation is the only one that offers the prospect of really getting out of the recession by 1990. And even so, it will take time to make serious inroads into the unemployment engendered by twelve years of slow growth.
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1986_num_15_1_1054