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Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques |
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Numéro | No 15, 1986 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Chronique de conjoncture
- L'onde de contre-chocs - Département des diagnostics de l'OFCE, Philippe Sigogne, Monique Fouet, Jacques Adda, Philippe Aroyo, Véronique Riches, Thierry Schwob, Françoise Milewski, Catherine Dujust, Alain Gubian, Véronique Przedborski. p. 5-112 Quels sont les conséquences de la baisse du prix du pétrole et de la baisse du dollar sur les différentes économies mondiales?The collapse of oil prices together with the depreciation of the dollar fail to bring the world economy back to its pre-oil shock situation. At the beginning of spring, the real price of oil is still twice what it was at the end of 1973. Besides, many decisions in the field of investment and indebtedness cannot be reversed. Lastly, the relative weight of trading partners has considerably altered. In spite of these shifts, Japan, Europe and the USA will benefit from the ongoing counter shocks. Terms of trade will soar in the first two regions, enabling them to enjoy an accelerated rate of growth and, at least until the end of 1986, an improvment in their balance of current account. The third of these countries could more easily reduce its imbalances both budgetary and external. The results of all these movements are still uncertain where latin America and Asia are concerned ; much will depend on the attitude of developped countries as regards a decrease of interest rates and the spreading of protectionism. OPEC and Africa will be the main losers. This new international environment might boost France's economic growth by 1 %. Household consumption will be sustained by and increase in real disposable income following two years of decline, an by a decrease in the saving ratio as rebuilding financial assets calls for less savings in a time of low inflation. Investment will be somewhat pulled by the upsurge of demand and the growth of profits, but those are still small relatively to the capital stock, while reducing indebtedness remains a top priority for the firms. The trade balance will remain positive albeit the industrial balance will deteriorate further as imports will soar while exports lack competitiveness. The rate of inflation might fall under 2 %. Real interest rates will remain high despite the lowering of nominal interest rates.
- L'onde de contre-chocs - Département des diagnostics de l'OFCE, Philippe Sigogne, Monique Fouet, Jacques Adda, Philippe Aroyo, Véronique Riches, Thierry Schwob, Françoise Milewski, Catherine Dujust, Alain Gubian, Véronique Przedborski. p. 5-112
- Le contre-choc pétrolier et la baisse du dollar : quelles marges de manœuvre pour la politique économique ? - Pierre-Alain Muet, Alain Fonteneau, Françoise Milewski p. 113-143 La nouvelle législature s'ouvre dans un contexte international très différent de celui qu'affrontèrent les gouvernements précédents. Le contre-choc pétrolier, accentué par la baisse du cours du dollar, améliorera simultanément les quatre coins du carré magique de la politique économique : la désinflation va s'accélérer, le déficit extérieur faire place à un excédent important, la reprise économique s'accentuer et le déficit public se réduire. Quelles marges de manœuvre vont en résulter pour la politique économique ? Après avoir examiné les conséquences macroéconomiques de la baisse du prix du pétrole et du cours du dollar, l'article présente trois scénarios à moyen terme (1990) intégrant ces deux faits. Le premier scénario accorde une priorité au désendettement et à la réduction du déficit public, mais il ne conduit qu'à stabiliser le chômage à partir de 1988. Le deuxième (relance isolée) utilise le desserrement de la contrainte extérieure résultant du contre-choc pétrolier en l'accompagnant par une relance de l'économie française reposant principalement sur la réduction des prélèvements obligatoires. La croissance est plus élevée et le taux de chômage repasse sous la barre des 10 % en 1990, mais le déficit public reste important (3 % du PIB en 1987 et 1988). Le troisième scénario suppose que les pays européens et le Japon mettent à profit la nouvelle donne économique mondiale pour procéder à une relance coordonnée de leur économie par une baisse de la fiscalité et des taux d'intérêt. Il en résulte une croissance soutenue (3,7% en moyenne de 1988 à 1990 pour l'économie française) dans un contexte de réduction de l'endettement et des déficits publics. Des trois scénarios examinés celui de relance concertée est le seul qui dessine les conditions d'une véritable sortie de crise à l'horizon 1990. Il faudrait néanmoins du temps pour résorber le chômage engendré par douze années de faible croissance. Dans l'hypothèse où le prix du pétrole augmenterait à nouveau une relance isolée, telle que décrite dans le scénario 2, buterait inexorablement sur la contrainte extérieure, d'autant que les mesures de réduction des prélèvements obligatoires traceraient une trajectoire difficile à corriger rapidement.The new Parliament opens in a very different international context from that faced by recent governments. The « reverse oil crisis », accentuated by the fall in the exchange rate of the dollar, will simultaneously improve all four corners of the French economy's « magic square » : disinflation will accelerate, the foreign trade deficit will give way to a substantial surplus, economic recovery will be reinforced and the public-sector deficit will shrink. What will the resulting margins of manoeuvre be for economic policy- making ? After examining the macroeconomic consequences of the drop in oil prices and in the dollar exchange rate, the article integrates these two factors into three medium-term scenarios (giving an outlook to 1990). In the first scenario, priority is given to reductions of the debt and of the public-sector deficit : unemployment, however, is only stabilised by 1988. The second scenario (go-it-alone reflation) uses the loosening of external constraints resulting from the reverse oil crisis to undertake a reflation of the French economy based chiefly on tax cuts. Growth is higher, and unemployment falls below 10 per cent in 1990, but the public-sector deficit remains substantial (3 per cent of GDP in 1987 and 1988). The third scenario supposes that European countries and Japan make use of the new world economic situation to work a co-ordinated reflation of their economies based on tax and interest rate cuts. The result is sustained growth (3.7 per cent on average for the French economy) as well as lower indebtedness and public-sector deficits. Of the three scenarios, that of co-ordinated reflation is the only one that offers the prospect of really getting out of the recession by 1990. And even so, it will take time to make serious inroads into the unemployment engendered by twelve years of slow growth.
- Taux d'intérêt réels et activité économique. Un essai d'interprétation théorique et de mesure empirique - Jean-Paul Fitoussi, Jacques Le Cacheux, François Lecointe, Christian Vasseur p. 145-173 Alors que les modifications importantes de prix relatifs dans les années soixante-dix ont essentiellement concerné les biens et services, la hausse des taux d'intérêt réels à partir de 1980 inaugure une phase de bouleversements des prix sur les marchés financiers. Ces chocs de prix relatifs — hausse du prix des produits pétroliers, accroissement des taux d'intérêt réels, appréciation du dollar pour les pays européens — ont eu dans l'ensemble des conséquences néfastes sur les coûts de production et sur les débouchés, dont l'analyse requiert une approche articulant aspects d'offre et de demande d'un côté, interactions entre marchés de capitaux et activité productive de l'autre. La hausse des taux d'intérêt réels mondiaux peut être attribuée dans un premier temps à la politique monétaire restrictive menée aux Etats-Unis, puis à l'augmentation de la rentabilité de l'investissement dans ce pays. Le creusement du déficit budgétaire américain ne permet pas, quant à lui, d'expliquer la hausse mondiale des taux réels, dans la mesure où il s'est accompagné de politiques budgétaires plus restrictives dans le reste du monde ; mais il contribue au maintien d'un différentiel entre les taux américains et ceux du reste du monde. Le niveau élevé des taux réels mondiaux est à l'origine de la spécificité de la dernière récession. Elle a en effet rapidement conduit à des gains de productivité conséquents, par ses effets simultanés sur le stock de capital productif et sur la gestion du personnel des entreprises. Ces gains, alliés aux conséquences habituelles sur les salaires de la détérioration de l'emploi, ont été, dans la plupart des pays, d'une ampleur telle que l'accroissement de la part salariale au cours des années soixante-dix a été effacé en quelques années. Cette restauration des profits des entreprises est de nature à expliquer le maintien d'un niveau élevé des taux d'intérêt réels bien au-delà de ce que justifieraient les politiques monétaires et budgétaires nationales.Whereas the seventies' had been characterized by major changes in the relative prices of goods and services, the rise in real interest rates, from 1980 on, has initiated an era of turmoil in the financial markets. The various relative price shocks — the oil price hikes, the rising real interest rates, the dollar appreciating vis-à-vis European currencies — have generally had negative consequences on production costs and demand. Their analysis requires combining supply and demand considerations, together with the interactions between financial markets and activity. The worldwide increase of real interest rates may be attributed first to restrictive monetary policy in the United States, then to increased profitability of investment in this country. The swelling federal budget deficit cannot, on its own, explain such a worldwide increase in real rates, in so far as fiscal policies in the rest of the world have been much tighter ; but it has contributed to the persistance a significant differential between US rates and those in the rest of the world. Worldwide high real interest rates have made the latest recession atypical. Indeed their effects both on the stock of productive capital and on firms' management of personnel have induced substantial increases in productivity at an early stage of the cycle. In most countries, productivity increases, together with the usual moderating effects on wages of slack in the labor markets, have been sufficient to rapidly cancel the rise in the share of wages in value added that had taken place in the seventies'. Such a restoration of firms' profit conditions may explain the persistance of higher real interest rates than what would be warranted by recent monetary and fiscal policies.
- L'accumulation patrimoniale des ménages.Un essai d'appréciation de 1959 à 1984 - Michel Boutillier, Françoise Charpin p. 175-206 Faute d'information chiffrée, l'analyse économique a systématiquement privilégié les flux et négligé les stocks. Il existe maintenant des comptes de patrimoine à partir de l'année 1970 pour les agents de la comptabilité nationale. Celui des ménages, moins difficile à évaluer, peut faire l'objet d'une rétropolation. On propose dans cet article une étude de l'accumulation patrimoniale des ménages sur longue période. La première partie présente l'évolution de la composition du patrimoine depuis le XIXe siècle, et plus particulièrement, à partir de 1959. On observe depuis cette date une stabilité du partage entre actifs réels et financiers, mais une sensibilité du partage entre les divers actifs financiers aux réformes des instruments de placement et aux taux d'intérêt. La seconde partie relie le rythme de l'accumulation patrimoniale à des facteurs économiques, à savoir la croissance du revenu réel et l'inflation, qui permettent d'expliquer la baisse du taux d'épargne au cours des dix dernières années. Il apparaît que si la rémunération de l'épargne et sa fiscalité exercent une influence sur son orientation, elles ne déterminent ni le niveau du patrimoine, ni le taux d'épargne. En annexe on définit et précise quel patrimoine a été retenu. Il diffère un peu de celui des comptes de patrimoine de l'INSEE, dont on donne une brève description.For lack of data, economists have systematically performed an analysis in terms of flows and ignored the stocks. Now, in France there are wealth accounts, from 1970 and for every agent of the national accounting. The household wealth, easier to evaluate, may be retropolated and its longrun accumulation is the matter of this article. The first part describes the evolution of wealth components since the 19 th century, and more specially since 1959. After this date, we observe a stable sharing between real and financial assets but, among the various financial assets, the partition is sensitive to reforms of investment instruments and to interest rates. The second part connects the rythm of patrimonial accumulation to economic factors, i.e. real income growth and inflation ; these factors allow to explain the fall of the saving ratio during the last ten years. It appears that asset earnings and fiscal policy influence the saving partition but neither the wealth level nor the saving ratio. An annex defines the wealth considered in this article and describes how it differs from INSEE wealth accounts.
- Rationalité, monnaie et activité - Herschel I. Grossman p. 207-216 Cet article fait le point sur les travaux récents portant sur les effets réels de la variation des agrégats monétaires. Le monétarisme d'abord, puis sous une forme plus radicale la nouvelle école classique, concluent qu'une politique monétaire systématique ne peut influencer la production ou l'emploi. Les travaux empiriques ne confirment pas cette conclusion, car il existe de fait une relation entre monnaie et activité. Les théories du cycle réel de l'activité ne fournissent pas une explication convaincante de cette relation, qui est davantage conforme aux prédictions de la théorie keynésienne. Mais cette dernière implique l'existence de gains potentiels de l'échange qui ne seraient pas mis à profit par les agents économiques. Comment alors concilier la rationalité économique et le déséquilibre monétaire ? L'article passe en revue les différentes théories de cette conciliation, pour conclure que le concept de quasi-rationalité fournit pour l'instant l'hypothèse provisoire la plus utile pour l'explication des fluctuations macroéconomiques.This article discusses recent analyses of the real effects of monetary aggregates. Monetarists, at first, then proponents of the New Classical Economics, in a more extreme fashion, have contended that systematic monetary policies have no influence on production or employment. However empirical studies do not support this proposition : A relation between money and activity is indeed observed. Real business cycle theories cannot convincingly account for such a relation, which is closer to what Keynesian theory predicts. But this theory implies that agents do not exhaust perceived gains from trade. How then can economic rationality be reconciled with monetary disequilibrium ? The paper offers a review of the various attempts to give this approach orthodox foundations. Its conclusion is that near- rationality seems, for now, to be the most useful « as-if » assumption in explaining macro-economic fluctuations.
- Une série de coût d'usage du capital - Henri Sterdyniak, Sanvi Avouyi-Dovi p. 217-226 Cette note présente une série de coût d'usage du capital, en France, de 1963 à 1984. Le coût d'usage inclut le coût d'achat d'équipement, le coût de l'endettement et le coût lié aux règles fiscales d'amortissement. Le rapport entre le coût d'usage du capital et le coût du travail qui avait décru fortement entre 1967 et 1975, est pratiquement stable depuis.This paper presents a series for the user cost of capital for France between 1963 and 1984. The user cost depends on the capital goods' price, the taxation's effect and the interest rate on firm's loans. The ratio « user cost of capital/labor's cost », which has decreased between 1963 ans 1975, remains stable after this period.
- Summaries in English - p. 227-230
- Cahier de graphiques - Département des diagnostics de l'OFCE p. 236