Titre | Entre France et Europe : une analyse géopolitique des scrutins européens en Corse | |
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Auteur | Martinetti Joseph | |
Revue | Hérodote | |
Numéro | no 135, 4ème trimestre 2009 France, enjeux territoriaux | |
Page | 148-169 | |
Résumé |
Une analyse du résultat des dernières élections européennes du 8 juin 2009 permet, une nouvelle fois, de mettre en évidence les paradoxes de l'électorat, et plus globalement de la société, corse dans sa participation au processus de construction politique, économique et sociale de l'Union européenne. Très faiblement mobilisé pour aller voter, l'électorat corse amplifie le sentiment d'indifférence, voire de méfiance, qui affecte l'ensemble du corps électoral français et européen. Du référendum pour l'adoption du traité de Maastricht en septembre 1992 au vote pour la ratification de la Constitution européenne le 29 mai 2005, le désintérêt pour les affaires européennes et l'opposition à l'approfondissement de l'unité du continent se sont accentués dans les deux départements insulaires. Voter pour élire un député européen semble avoir peu de sens pour un électeur en Corse. Inversement, en offrant une tribune politique aux partisans d'une forte autonomie régionale, ces élections ont contribué à consolider la construction d'une nouvelle identité insulaire largement inspirée des modèles d'autonomie espagnole. Mais la distorsion reste importante entre l'affichage europhile promu par les élites politiques et médiatiques locales et une réalité économique et sociale souvent rétive aux grands projets d'intégration de l'île dans les réseaux européens. En permettant l'élection comme seul parlementaire corse à Strasbourg d'un nationaliste modéré, porte-parole du Parti de la nation corse (PNC), les élections européennes de 2009 ont, pour la seconde fois depuis les premières élections européennes en 1979, offert la meilleure lisibilité au message identitaire corse associé à la revendication d'écologie politique de la coalition nationale Europe-écologie de Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly et José Bové. Cette élection avant les élections territoriales de 2010 et après les élections municipales de 2008 consacre l'émergence en Corse d'un nationalisme modéré prêt à assumer les responsabilités politiques locales. Saura-t-il toutefois dépasser les contradictions perceptibles dans les discours de ses représentants ? Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Between France and Europe : a geopolitical analysis of European elections in Corsica An analysis of the results of the last european elections (June 2009) can once again highlight the paradoxes of the electorate and more broadly of Corsican society in the process of building political, economic and social European Union. Very low mobilized to vote, corsican electorate amplified the sense of indifference and even distrust that affects French or European electorate. From the referendum for the adoption of the Maastricht Treaty in 1992 to the vote toratify the European Constitution in 2005, the disinterest in European affairs and the opposition to the deepening of European Unit have increased in both departments. Conversely, providing a forum for political supporters of a strong regional autonomy, the elections helped to consolidate the construction of a new insular identity based largely on autonomy models in Spain. By allowing the election of a moderate nationalist as the only Corsican in Strasbourg, the elections of 2009 offered for the second time the best legibility to Corsican identity associated with the claim of political ecology of the National Coalition Europe Ecologie of Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly and José Bové. Before regional elections in 2010 and after municipal elections of 2008 these European elections confirm the emergence of a Corsican moderate nationalism, prepared to assume the responsibilities of local politics. Will it exceed the apparent contradictions in the speeches of its representatives ? Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HER_135_0148 |