Titre | Passé portugais, présent noir et indicibilité amérindienne : Un exemple amazonien (Amapa-Brésil) | |
---|---|---|
Auteur | Véronique Boyer | |
Revue | Autrepart | |
Numéro | no 51, 2009 Variations | |
Rubrique / Thématique | Variations |
|
Page | 19 | |
Résumé |
En reconnaissant le caractère pluriethnique et multiculturel du Brésil, la Constitution de 1988 rompt avec la représentation antérieure qui exaltait la figure du métis. L'État affirme désormais que la lutte contre les inégalités sociales doit passer par la promotion des groupes « ethnoraciaux » jusque-là marginalisés, c'est-à-dire les Indiens et les Noirs. Les groupes sociaux sont ainsi encouragés à se soumettre à un processus de « désenchevêtrement » des diverses généalogies ou « racines » – principalement « blanche », « indigène » et « noire ». À partir d'un exemple amazonien, l'article se propose d'analyser comment les orientations de l'État brésilien sont élaborées localement, en examinant plus précisément deux questions. D'une part, quel est, par rapport à la généalogie élue comme référence principale, la place symbolique attribué aux autres, que les groupes se reconnaissent éventuellement, mais qui doivent désormais être reléguées à un plan secondaire ? D'autre part, que deviennent les pratiques culturelles et/ou religieuses dès lors qu'elles sont appréciées comme signes d'« identités ethniques » spécifiques et différenciées ? Au Mazagão Velho, les habitants revendiquent en effet un double, voire un triple héritage : portugais avec la fête de Saint Jacques, noir avec la danse du marabaixo et indien avec celle du sairé. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
By recognizing the pluriethnic and multicultural feature of Brazil, the Constitution of 1988 departs from the previous representation of the Nation, which exalts the figure of the mixed race person as an ideal. From now on, the State will claim that the reduction of inequality can only be achieved by the promotion of “ethnic ” and “racial ” groups until then marginalized that is to say, Indian and Black people. Thus, social groups are encouraged to submit themselves to a process aiming to disentangle various genealogies or “roots ” mainly “white ”, “indigenous ” and “black ”. This paper intends to use an Amazonian example to analyse how the Brazilian State's orientations are locally elaborated, examining more precisely two questions. What is the symbolic place attributed to the genealogies which the groups eventually adopt – but which are not necessarily elected as the main reference ? What happens to the cultural and/or religious practices as soon as they are considered as features of specific and differentiated “ethnic identities ? ” In Mazagão Velho, the inhabitants lay claim on a double, or even a triple inheritance : Portuguese with the celebration of São Tiago, Black with the Marabaixo's danse and Indian with the Sairé's. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AUTR_051_0019 |