Titre | La pratique des mutilations génitales féminines à Djibouti : une "affaire de femmes" entre les mains des hommes | |
---|---|---|
Auteur | Séverine Carillon, Véronique Petit | |
Revue | Autrepart | |
Numéro | no 52, 2009 Régulation des naissances et santé sexuelle : où sont les hommes ? | |
Rubrique / Thématique | Régulation des naissances et santé sexuelle : où sont les hommes ? |
|
Page | 13 | |
Résumé |
Les mutilations génitales féminines (MGF) à Djibouti sont communément considérées comme une « affaire de femmes ». C'est non seulement la pratique des MGF qui est ainsi reléguée dans la sphère féminine mais également la lutte contre cette pratique. Si cette assertion n'est pas infondée, elle cultive néanmoins l'illusion d'un pouvoir donné aux femmes et suggère l'absence des hommes. Or, si l'implication des femmes dans la lutte contre les MGF paraît légitime au regard de la cause – elles en sont les premières victimes – l'absence des hommes dans le contexte particulier de Djibouti – société patriarcale dominée par les hommes – elle, interroge. Pourquoi les hommes ne s'impliquent-ils pas sur la scène des MGF ? Cet article a pour ambition de déconstruire cette soidisant « affaire de femmes ». Nous tâcherons, à l'aune des résultats d'une enquête anthropologique, d'explorer les mécanismes sous-jacents constitutifs de cette assertion, d'interroger l'absence apparente des hommes de façon à faire émerger ce qui se joue à travers elle. Nous verrons ainsi comment les hommes, en se rendant invisibles sur la scène des MGF, parviennent à conforter les inégalités de sexe. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
Female genital Mutilation in Djibouti : a matter of “women's deal” in the hands of men Female Genital Mutilation (FGM) in Djibouti is generally considered as “women's deal”. Thus, not only is the practice of FGM relegated to the domestic sphere but so is the fight against it. If this assertion is far from being groundless, it nevertheless gives the illusion of a power granted to women and suggests the absence of men. However, if women's involvement in the fight against FGM seems to be legitimate regarding the cause- they are the first victims – men's absence in this particular context of Djibouti – strong male dominated society- raises some questions. Why don't men involved in the FGM scene ? Based on the results of an anthropological fieldwork, this article aims to deconstruct the so-called “women's business”. It explores the rationale behind this assertion and investigates the apparent absence of men in order to shed light on what is played out through this invisibility. We will thus see how by making themselves invisible in the FGM scene, men succeed in reinforcing gender inequality in society. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AUTR_052_0013 |