Titre | De la bioéthique à l'action publique en matière de biotechnologies : la production des thérapies cellulaires | |
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Auteur | Virginie Tournay | |
Revue | Cahiers internationaux de sociologie | |
Numéro | vol. 121, juillet-décembre 2006 Quarante ans après Gurvitch | |
Page | 265-286 | |
Résumé |
Cet article propose d'examiner la manière dont les pratiques médicales informelles utilisant les cellules humaines ont été réunies en une technologie intégrée sur deux décennies. Dans ce processus, les débats de la bioéthique constituent un dispositif d'épreuves permettant d'unifier ces pratiques disparates sous le label commun de « thérapie cellulaire ». En établissant des articulations possibles entre la production matérielle d'un savoir médical et ses inscriptions institutionnelles, le travail de requalification bioéthique s'effectue suivant trois registres. Tout d'abord, les controverses bioéthiques assignent un label médical à des technologies qui n'existent alors que sous la forme de projet articulé à des pratiques de laboratoire (thérapie génique). Ensuite, elles définissent des entités du vivant en objet technique, par exemple en dissociant les cellules souches de l'embryon. Enfin, elles introduisent des catégories distinctes de pratiques (clonage reproductif / clonage thérapeutique) à partir d'une même technique. En ce sens, la bioéthique constitue un standard politique, inextricable de l'action publique en matière de biotechnologies. Suivre la construction sociale des objets biologiques conduit à établir un modèle de standardisation des innovations biomédicales et à promouvoir une sociologie pragmatique basée sur la genèse des standards. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CIS_121_0265 |